On les voyait venir. Et depuis hier, ils ont laissé enfin tomber leurs hideux masques. Eux ? Ce sont ces cadres du PDCI-RDA, qui rêvent d’évincer le président Bédié de la tête du « vieux » parti et d’affronter en 2015 le président Ouattara, avec leur candidat Charles Konan Banny, qui se cache encore derrière le rideau, alors qu’on voit ses pieds. Ils attendaient sans doute le moment idéal pour lancer leur offensive contre le Sphinx de Daoukro, mais vu la tournure du récent conclave de Yamoussoukro qui a renforcé le capital confiance du président Bédié auprès de la base, ils ont vite fait de sortir à la lumière. Pour qu’on les voit enfin. C’est mieux ainsi, car dans ce jeu malsain de cache-cache, auquel ils s’adonnaient depuis plusieurs semaines en poussant le « jeune » KKB sur le devant de la scène, personne n’était dupe. Quand Kouadio Konan Bertin, l’éternel président de la jeunesse du PDCI-RDA a commencé à attaquer ouvertement et publiquement son mentor Bédié, celui-là même qui l’a couvé et bercé, on a compris vite qu’il n’était que la partie visible de l’iceberg et que surtout derrière lui, se cachaient de gros bonnets, qui attendaient, à l’image d’un chat qui guette une souris, le « bon moment » pour bondir dans l’arène du PDCI-RDA. Et l’intention de ces « anti-Bédié » est claire : se rapprocher du FPI, pour former une coalition contre le président Ouattara en 2015 en lui opposant Charles Konan Banny. L’idée, c’est envers et contre tous, le faire partir du pouvoir. A la vérité, ceux qui s’agitent aujourd’hui n’ont jamais aimé Alassane Ouattara. Pis, ils partagent les mêmes thèses ivoiritaires que les caciques du FPI et pensent qu’en s’associant à ces extrémistes, endoctrinés et nourris à la sève xénophobe par le pouvoir Gbagbo, ils pourront faire chuter Ouattara lors de la présidentielle de 2015. Il faut le dire tout net, ils se trompent lourdement. Car rien ne dit que dans cette alliance de dupes qu’ils veulent tisser avec les frontistes, le FPI acceptera de les suivre bêtement, à l’image d’un mouton qui suit son berger. Ce qu’ils ne savent pas ou feignent de ne pas savoir, c’est que le FPI, qui a goûté aux délices du pouvoir et qui n’a pas digéré sa débâcle devant Ouattara, il y a environ trois ans, ambitionne, lui aussi, de revenir aux affaires. Qui va donc suivre qui ? C’est le lieu donc d’interpeler les militants du PDCI-RDA. Dans le duel épique qui opposera Bédié à Djédjé Mady, au prochain congrès de leur parti, ils devront choisir entre la voie de la raison et celle de l’aventure. Autrement dit, il s’agira pour eux de faire le choix entre une Côte d’Ivoire qui se reconstruit avec de belles perspectives de développement et une Côte d’Ivoire qui saute dans le vide sans parachute. Ce qu’on leur demande surtout, c’est de penser à tout ce que le pays a vécu, le gouffre dans lequel il était plongé pendant plus d’une décennie, et de faire le bon choix. Oui, le bon choix. Cela passe par un plébiscite du Président Bédié à la tête du PDCI-RDA. En faisant bloc autour du Sphinx de Daoukro, ils éviteraient ainsi de se faire mener en bateau par un groupe de politiciens assoiffés de pouvoir qui ne rêvent que d’une seule chose : assouvir leurs intérêts personnels. Les sages nous enseignent que si on ne sait pas où on va, on ne doit pas oublier d’où on vient. Et la Côte d’Ivoire revient de loin. Cela, les militants du PDCI-RDA ne doivent pas l’oublier…
Y. Sangaré
Y. Sangaré
