Le voile s’est déchiré. Désormais, les Ivoiriens savent désormais qui se cachaient derrière les convulsions qui se sont emparées du PDCI-RDA. La sortie du secrétaire général du PDCI-RDA, le Pr Alphonse Djédjé, mercredi dernier, à la Maison du PDCI-RDA à Cocody, a permis de comprendre tout ce qui se mijotait dans l’antichambre contre le RHDP. Au-delà du combat pour le contrôle du PDCI-RDA, se joue l’élection présidentielle de 2015. Car, l’annonce de la candidature du Pr Alphonse Djédjé Mady n’est que le début des choses. Le 12ème Congrès du PDCI-RDA n’est en réalité qu’un prétexte. L’objectif du secrétaire général du parti doyen et de ses camarades est de fragiliser le président Henri Konan Bédié et surtout susciter un courant fort au sein de son parti capable de porter la candidature d’une personnalité assez connue pour rivaliser avec le président Alassane Ouattara lors de l’élection présidentielle de 2015. De plus en plus, l’ancien Premier ministre Charles Konan Banny est cité comme le champion du front des anti-Ouattara. Pour certains analystes, la présence de son frère aîné, l’ancien ministre de la Défense de Félix Houphouët-Boigny, Jean Konan Banny, à la conférence de presse de Djédjé Mady, vient confirmer cette hypothèse. Peu importe l’étiquette ou la couleur que prendra leur porte-étendard, mais les irréductibles du tout-sauf-Ouattara sont déterminés à faire du Dr Alassane Ouattara, le président d’un seul mandat. Pour y parvenir, ces derniers entendent battre le rappel de tous les aigris, revanchards et autres frustrés du PDCI-RDA et du FPI. Ils comptent également sur les mécontents du RDR pour réussir leur pari. Car, depuis l’accession au pouvoir d’Etat du président Alassane Ouattara, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Nombreux sont ceux parmi les inconditionnels de la rue Le Pic qui broient du noir en ce moment. Plus de deux ans se sont écoulés dans la gestion de leur leader. Mais ils ne voient aucune perspective. L’horizon semble bouché pour eux. Après le temps de l’espoir, c’est la période de doute pour la plupart d’entre eux. Ils nagent actuellement en plein désespoir. Certains, parmi eux, se sentent trahis. Tandis que d’autres crient carrément à l’ingratitude. Aujourd’hui, la grogne au sein de la base du RDR enfle. Les militants de ce parti estiment qu’ils sont snobés par leur direction. Les risques encourus au cours de la lutte banalisés. Leurs camarades assassinés pour rien. Leurs biens détruits en vain. Les victimes crient à l’abandon. Les veuves et les orphelins se sentent délaissés. Les blessés sont en proie aux séquelles et au fantôme de la douleur sans assistance. Ce sentiment généralisé de colère et de ressentiment à l’endroit de leur direction, les militants et sympathisants du RDR l’ont éloquemment manifesté au cours des élections législatives partielles et municipales à travers une abstention record dans certaines localités ou un vote sanction dans d’autres. A l’appel au vote massif de leur parti et aux candidats du RDR, les indécrottables de la formation domiciliée à la rue Le Pic ont préféré rester chez eux ou pactiser avec l’adversaire. Les défaites du RDR à Koumassi, à Marcory, à Treichville, à Attécoubé et à Cocody sont en grande partie dues à cette situation. Les vaillants militants, sans peur, habitués à la rue Le Pic et les « grenadiers voltigeurs » sont aujourd’hui blasés. Ils n’ont plus le cœur au combat. L’espoir s’est envolé et l’amertume commence à s’installer. Pourtant, 2015 avance à grands pas. Et l’adversaire ne cache plus ses intentions. Le front anti-Ouattara vient de sonner la fin de la trêve avec la candidature du Pr Alphonse Djédjé Mady. Plus que déterminé à en découdre avec le président Alassane Ouattara. Que faire donc pour affronter cette bourrasque anti-Ouattara? Quel RDR devant ce front anti-Ouattara ?
Evidemment, c’est à un RDR remobilisé, dont les militants auront été remis en confiance, dont les frustrés auront trouvé matière à combler leurs frustration, dont un grand nombre devrait bénéficier de la solidarité des dirigeants du parti logé à la rue Lepic, que doit penser à mettre en route ceux qui en conduisent la destinée. Mais, au-delà, c’est surtout à un RDR percutant, anticipateur, qui doit savoir que pour gagner en 2015, c’est maintenant, que ses responsables doivent se remettre au travail. Le front anti-Ouattara, qui vient de se constituer, doit décupler les forces des garants du RDR dans la perspective de la prochaine élection présidentielle.
Jean-Claude Coulibaly
Evidemment, c’est à un RDR remobilisé, dont les militants auront été remis en confiance, dont les frustrés auront trouvé matière à combler leurs frustration, dont un grand nombre devrait bénéficier de la solidarité des dirigeants du parti logé à la rue Lepic, que doit penser à mettre en route ceux qui en conduisent la destinée. Mais, au-delà, c’est surtout à un RDR percutant, anticipateur, qui doit savoir que pour gagner en 2015, c’est maintenant, que ses responsables doivent se remettre au travail. Le front anti-Ouattara, qui vient de se constituer, doit décupler les forces des garants du RDR dans la perspective de la prochaine élection présidentielle.
Jean-Claude Coulibaly
