Il y a quelques années, les vacances scolaires, en Côte d’Ivoire, rimaient avec la ruée massive sur Abidjan des "Parigo""- terme argotique pour désigner ces Ivoiriens en provenance de Paris-. Au nombre de ces "Parigo”, en son temps, il y avait de grandes figures de la musique ivoirienne pour la plupart. Ceux-ci, profitant des grandes vacances, sortaient une œuvre discographique dont ils venaient faire la promotion à Abidjan. Inévitablement, pendant leur séjour, ces figures de proue de la musique faisaient également découvrir à tout Abidjan, leur style vestimentaire qui les différencie des artistes locaux. Ils arboraient aussi les vêtements en vogue du côté de l’Hexagone.
Mais, depuis quelques années, ces artistes ivoiriens, basés en France, qui épataient les mélomanes par la régularité et la qualité de leurs créations sont entrés dans les oubliettes. Non seulement ils ne produisent plus, mais plus, beaucoup d’entre eux ont préféré se reconvertir dans autre chose pour assurer le quotidien. Et les mélomanes ivoiriens sont à se demander ce que deviennent Justin Stanislas, Nst Cophie’s, Andy Aby, Pico, Jean-Baptiste Zibody, Beny Bezy, Adé Liz, Rose Bah, Lizzy Mac Koré, Diane Solo…pour ne citer qu’eux. A côté de ceux-là, il y a également certains, moins anciens sur les bords de la Seine, que l’on dit également perdus pour la musique.
Le dénominateur commun de ces artistes est qu’ils ont tous longtemps ou sobrement flirté avec le succès et le bonheur par la pratique de leur art.
Le premier est Justin Stanislas. Il est l’un des devanciers et doyens des artistes ivoiriens résidant en France. Justin Rabé Stanislas, de son nom à l’Etat-civil, a très tôt déposé ses valises au bord de la Seine où il totalise plus de trois décennies. "JR", comme les mélomanes l’appellent affectueusement, a longtemps gratifié les Ivoiriens de ses belles mélopées. Son morceau " Gnian Yohou", cette complainte nostalgique évoquant la disparition douloureuse de sa mère, après avoir été longtemps dans les hits parades des années d’après l’indépendance, figure aujourd’hui au nombre des "morceaux cultes" de la musique ivoirienne. En 2010, il a signé son "come-back" avec "Le retour du Phénix". L’instant de la promotion de cet album a été l’occasion, pour le public ivoirien, de revoir l’enfant de Labia (Daloa) qui reste l’un des meilleurs "Crooners" de la musique ivoirienne. Justement, en dehors de la musique, si l’on ne lui connaît pas d’activités qui lui prenne le reste du temps. Mais tout compte fait, il exerce un métier pour meubler son temps. L’on sait par contre le combat de la valorisation de la musique et des artistes ivoiriens qu’il mène en Europe au sein de l’Union des artistes crooners ivoiriens de France (U.A.C.I.F) qu’il préside. En son temps, à l’occasion d’une conférence de presse au "144 Avenue du président Wilson" à Saint-Denis, près de Paris, Justin Stanislas, le président de l’UACIF, avait fait savoir que lui et ses pairs au sein de cette union ne sont pas « des perdus pour la musique ». « L’UACIF n’est pas un club de has-been comme certains pourraient le penser», s’était défendu.
Au nombre de ces anciens, il faut citer Nst Cophie’s. Au début des années 90, le chanteur aux cheveux frisés, aux habits en sky noir et rouge, a fait feu de tout bois. Il a connu le succès grâce à son tube “Zôgôda N'Zué”. Mais, le succès de Nst Coffie’s a été très fugace. Ses productions" Faya Largeau" et "Zopio" qui ont succédé au "Zôgôda N'Zué" n'ont pas connu grand succès. Elles sont passées presqu’ inaperçues. Ayant constaté la baisse drastique de sa côte, le “Parigot” décide alors de mettre fin à ses randonnées musicales à Abidjan. Il choisit de se consacrer, corps et âme, à son métier qui lui permet de joindre les deux bouts. C’est-à-dire à sa boîte de production "Nst Cophie’s Top on the Pop pour l’Afrique". Voulant remettre le couvert, il a sorti, en 2011, "Djatraman" et un "Best of" dont il est venu faire la promotion à Abidjan.
Quant à Pico Ni-Mignon, autrefois appelé Pico la Blôdéa, il est un adepte fou de la musique afro-cubaine; surtout de la Salsa. En son temps, même sans sortir de disque, il faisait, le temps des vacances scolaires, un tour à Abidjan pour, soit être sur les plateaux de Variétoscope, podium ou toute émission radio- télé des vacances. En tout cas, chaque année, il rentrait au pays natal. Le moment était toujours bon pour faire la promotion des opus sortis antérieurement. Cela lui permettait de garder le contact avec le public qui avait du bonheur à le revoir avec ses multiples pipes à la taille. Le temps faisant son effet, l’homme a été honoré par ses pairs qui lui ont confié la présidence de l’Union des crooners ivoiriens de France (UCIF) qui ambitionne promouvoir l’image de la Côte d’Ivoire à l’extérieur par la chanson pure. Au-delà de ces charges, l’homme apparaît de moins en moins sur des podiums micro en main. L’on le voit de plus en plus sur le petit écran en tant qu’acteur de cinéma. Pico campe des rôles dans le téléfilm "Les immigrés" diffusé sur les antennes de la chaîne française TV5. Même si l’art oratoire que Pico fait valoir dans le 7ème art est le même que dans la musique, il est clair qu’il a mis du bémol à la chanson. Avec lui, il faut citer Andy Aby (Vice-président de l’UACIF). Lui, parallèlement à la musique, exerce dans le domaine socio-éducatif. Il mettait, en son temps, ses vacances à profit pour descendre au bord de la Lagune Ebrié pour la promotion de ses opus. C’est ainsi que celui que les mélomanes appellent « le sosie de feu François Lougah» et qui dit avoir embrassé la musique par amour pour "le Papa national" était à Abidjan récemment. En cette année 2013, il a sorti "Couleur de peau". Cet album, qui vient après "Mamie Watta et "Coubé", est le fruit de sa passion pour les belles mélodies déclamées par Lougah et des chanteurs comme le Français Claude François. En réalité, Andy Aby ne vit pas exclusivement de la musique en France. Avec ces anciens, il faut compter bien d’autres jeunes loups de la musique ivoirienne. Ceux- ci, une fois là- bas, ont décidé de mettre un bémol à leur carrière pour, sûrement, exercer dans d’autres secteurs d’activités. Le temps d’assurer leurs arrières ! Au nombre de ces derniers, l’on cite Anidier. Lui a été projeté au devant de la scène et sous les projecteurs du succès grâce à sa chanson "Demi-frère". En dépit du triomphe fait à son opus, l’artiste est resté dans la pénombre. Ayant donc constaté la lenteur dans l'envol de sa carrière, Anidier, mettant à profit un voyage à Paris en 2000, a décidé de rester sur place. Compositeur émérite, il a pu décrocher un job dans une entreprise française où il s'occupe du perfectionnement du système de sécurité incendie. Outre tous ceux ci-dessus cités, il y a également Bloco, anciennement membre du groupe Zouglou "les Salopards", Cisko Mackenzie et Akérahim, les deux compères du groupe "Yang System", Gor la Montagne le loubard au slip vert, Frost l’homme aux yeux de crystal etc.
Quant à d’autres, tels que Billy Gad, John Djongos, Diabo Strong, ils ne font plus parler d’eux tout simplement. Ils ont disparu des écrans radars du monde musical, pour la plupart. Alors qu’ils ont, plus ou moins, connu à un moment donné le succès. Comme quoi, le succès n'a pas été facile à digérer pour eux.
Jean-Antoine Doudou
Mais, depuis quelques années, ces artistes ivoiriens, basés en France, qui épataient les mélomanes par la régularité et la qualité de leurs créations sont entrés dans les oubliettes. Non seulement ils ne produisent plus, mais plus, beaucoup d’entre eux ont préféré se reconvertir dans autre chose pour assurer le quotidien. Et les mélomanes ivoiriens sont à se demander ce que deviennent Justin Stanislas, Nst Cophie’s, Andy Aby, Pico, Jean-Baptiste Zibody, Beny Bezy, Adé Liz, Rose Bah, Lizzy Mac Koré, Diane Solo…pour ne citer qu’eux. A côté de ceux-là, il y a également certains, moins anciens sur les bords de la Seine, que l’on dit également perdus pour la musique.
Le dénominateur commun de ces artistes est qu’ils ont tous longtemps ou sobrement flirté avec le succès et le bonheur par la pratique de leur art.
Le premier est Justin Stanislas. Il est l’un des devanciers et doyens des artistes ivoiriens résidant en France. Justin Rabé Stanislas, de son nom à l’Etat-civil, a très tôt déposé ses valises au bord de la Seine où il totalise plus de trois décennies. "JR", comme les mélomanes l’appellent affectueusement, a longtemps gratifié les Ivoiriens de ses belles mélopées. Son morceau " Gnian Yohou", cette complainte nostalgique évoquant la disparition douloureuse de sa mère, après avoir été longtemps dans les hits parades des années d’après l’indépendance, figure aujourd’hui au nombre des "morceaux cultes" de la musique ivoirienne. En 2010, il a signé son "come-back" avec "Le retour du Phénix". L’instant de la promotion de cet album a été l’occasion, pour le public ivoirien, de revoir l’enfant de Labia (Daloa) qui reste l’un des meilleurs "Crooners" de la musique ivoirienne. Justement, en dehors de la musique, si l’on ne lui connaît pas d’activités qui lui prenne le reste du temps. Mais tout compte fait, il exerce un métier pour meubler son temps. L’on sait par contre le combat de la valorisation de la musique et des artistes ivoiriens qu’il mène en Europe au sein de l’Union des artistes crooners ivoiriens de France (U.A.C.I.F) qu’il préside. En son temps, à l’occasion d’une conférence de presse au "144 Avenue du président Wilson" à Saint-Denis, près de Paris, Justin Stanislas, le président de l’UACIF, avait fait savoir que lui et ses pairs au sein de cette union ne sont pas « des perdus pour la musique ». « L’UACIF n’est pas un club de has-been comme certains pourraient le penser», s’était défendu.
Au nombre de ces anciens, il faut citer Nst Cophie’s. Au début des années 90, le chanteur aux cheveux frisés, aux habits en sky noir et rouge, a fait feu de tout bois. Il a connu le succès grâce à son tube “Zôgôda N'Zué”. Mais, le succès de Nst Coffie’s a été très fugace. Ses productions" Faya Largeau" et "Zopio" qui ont succédé au "Zôgôda N'Zué" n'ont pas connu grand succès. Elles sont passées presqu’ inaperçues. Ayant constaté la baisse drastique de sa côte, le “Parigot” décide alors de mettre fin à ses randonnées musicales à Abidjan. Il choisit de se consacrer, corps et âme, à son métier qui lui permet de joindre les deux bouts. C’est-à-dire à sa boîte de production "Nst Cophie’s Top on the Pop pour l’Afrique". Voulant remettre le couvert, il a sorti, en 2011, "Djatraman" et un "Best of" dont il est venu faire la promotion à Abidjan.
Quant à Pico Ni-Mignon, autrefois appelé Pico la Blôdéa, il est un adepte fou de la musique afro-cubaine; surtout de la Salsa. En son temps, même sans sortir de disque, il faisait, le temps des vacances scolaires, un tour à Abidjan pour, soit être sur les plateaux de Variétoscope, podium ou toute émission radio- télé des vacances. En tout cas, chaque année, il rentrait au pays natal. Le moment était toujours bon pour faire la promotion des opus sortis antérieurement. Cela lui permettait de garder le contact avec le public qui avait du bonheur à le revoir avec ses multiples pipes à la taille. Le temps faisant son effet, l’homme a été honoré par ses pairs qui lui ont confié la présidence de l’Union des crooners ivoiriens de France (UCIF) qui ambitionne promouvoir l’image de la Côte d’Ivoire à l’extérieur par la chanson pure. Au-delà de ces charges, l’homme apparaît de moins en moins sur des podiums micro en main. L’on le voit de plus en plus sur le petit écran en tant qu’acteur de cinéma. Pico campe des rôles dans le téléfilm "Les immigrés" diffusé sur les antennes de la chaîne française TV5. Même si l’art oratoire que Pico fait valoir dans le 7ème art est le même que dans la musique, il est clair qu’il a mis du bémol à la chanson. Avec lui, il faut citer Andy Aby (Vice-président de l’UACIF). Lui, parallèlement à la musique, exerce dans le domaine socio-éducatif. Il mettait, en son temps, ses vacances à profit pour descendre au bord de la Lagune Ebrié pour la promotion de ses opus. C’est ainsi que celui que les mélomanes appellent « le sosie de feu François Lougah» et qui dit avoir embrassé la musique par amour pour "le Papa national" était à Abidjan récemment. En cette année 2013, il a sorti "Couleur de peau". Cet album, qui vient après "Mamie Watta et "Coubé", est le fruit de sa passion pour les belles mélodies déclamées par Lougah et des chanteurs comme le Français Claude François. En réalité, Andy Aby ne vit pas exclusivement de la musique en France. Avec ces anciens, il faut compter bien d’autres jeunes loups de la musique ivoirienne. Ceux- ci, une fois là- bas, ont décidé de mettre un bémol à leur carrière pour, sûrement, exercer dans d’autres secteurs d’activités. Le temps d’assurer leurs arrières ! Au nombre de ces derniers, l’on cite Anidier. Lui a été projeté au devant de la scène et sous les projecteurs du succès grâce à sa chanson "Demi-frère". En dépit du triomphe fait à son opus, l’artiste est resté dans la pénombre. Ayant donc constaté la lenteur dans l'envol de sa carrière, Anidier, mettant à profit un voyage à Paris en 2000, a décidé de rester sur place. Compositeur émérite, il a pu décrocher un job dans une entreprise française où il s'occupe du perfectionnement du système de sécurité incendie. Outre tous ceux ci-dessus cités, il y a également Bloco, anciennement membre du groupe Zouglou "les Salopards", Cisko Mackenzie et Akérahim, les deux compères du groupe "Yang System", Gor la Montagne le loubard au slip vert, Frost l’homme aux yeux de crystal etc.
Quant à d’autres, tels que Billy Gad, John Djongos, Diabo Strong, ils ne font plus parler d’eux tout simplement. Ils ont disparu des écrans radars du monde musical, pour la plupart. Alors qu’ils ont, plus ou moins, connu à un moment donné le succès. Comme quoi, le succès n'a pas été facile à digérer pour eux.
Jean-Antoine Doudou