Le président de la République sera en mission à l’étranger la semaine prochaine. Du fait de ce déplacement, un Conseil extraordinaire des ministres s’est tenu, hier, au Palais de la présidence de la République, au Plateau. Contrairement aux rumeurs qui faisaient état d’un remaniement ministériel au cours de cette rencontre, rien n’y fit. Le chef de l’Etat, lui-même, qui a certainement pris la mesure de la persistance des rumeurs, a tenu à rassurer les journalistes arrivés en grand nombre sur la question avant même le début de la réunion gouvernementale. « Il n’y aura pas de remaniement ministériel », a-t-il lancé à l’endroit des Hommes de médias. Deux principales décisions ont été prises lors de ce Conseil, au titre du ministère de la Justice et des libertés publiques. La première porte sur la demande de transfèrement de Mme Simone Ehivet Gbagbo, formulée par la Cour pénale internationale (CPI). Le Conseil des ministres a décidé de présenter une requête en irrecevabilité et de surseoir à exécuter le mandat d’arrêt émis par la CPI le 29 février 2012. La prise de cette mesure, vise, selon le ministre Bruno Nabagné Koné, porte-parole du gouvernement, à faire juger l’ex-Première Dame par les juridictions nationales qui ont été réhabilitées et sont à même de lui assurer un procès juste et équitable, garantissant les droits de la défense. La seconde mesure concerne l’Administration pénitentiaire. A ce niveau, le gouvernement a décidé d’accorder une grâce collective à 3000 prisonniers auteurs de certaines infractions de droit commun. Mais faut-il le relever, cette mesure ne concerne pas toutes les catégories de détenus. Car, comme le précise le porte-parole du gouvernement, sont exclus du bénéfice de cette grâce, les auteurs de crimes de sang, d’atteinte à la sûreté de l’Etat, de vols commis avec circonstances aggravantes, d’attentats aux mœurs en particulier, les viols et abus sexuels contre les personnes mineures, d’enlèvements d’enfants, les auteurs de trafic de stupéfiants et d’infractions contre les biens commis avec des circonstances prévues à l’Article 110 du Code pénal. L’émissaire du gouvernement indique qu’un décret du chef de l’Etat viendra préciser les modalités d’application de cette grâce. La grâce accordée aux prisonniers va se présenter comme une bouffée d’oxygène pour les détenus en ce sens que pour un peu plus des 10000 détenus qui existent, seules 4500 places sont disponibles. Et le ministre Bruno Nabagné Koné de rappeler la volonté du gouvernement de faire en sorte que les prisonniers soient traités de la meilleure façon. Dans cette perspective, dix nouvelles prisons ont été construites sur l’ensemble du territoire national. A la question de savoir si des pro-Gbagbo figureront parmi les prisonniers à gracier, le porte-parole du gouvernement a répondu simplement que cette question relevait de l’appareil judiciaire.
COULIBALY Zoumana
COULIBALY Zoumana