Le 11 juillet 2013, au terme de la troisième audience d’examen automatique de la détention intervenant tous les 120 jours, la juge unique de la CPI, Mme Silvia Fernandez de Gurmendi, a refusé la liberté conditionnelle à l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo dans l’affaire qui l’oppose au procureur de la Cour pénale international. La plus importante des raisons évoquées pour justifier cette décision était liée aux activités subversives de son parti politique, le Front populaire ivoirien (FPI), afin de commettre d’autres crimes relavant de la compétence de la Cour internationale et les connexions entre ses nombreux réseaux en vue d’installer la chienlit sur les bords de la lagune Ebrié. «Plus important encore, il semble exister en Côte d’Ivoire un réseau vaste et bien organisé de sympathisants politiques de M. Gbagbo (…) De plus, il a des contacts politiques à l’étranger. (…) Il n’y a aucune indication selon laquelle le réseau de soutiens a cessé ses activités (…) Bien au contraire, le Procureur fournit de nouvelles informations sur les membres du réseau, son objectif comme étant la «libération» de M. Gbagbo (…) La capacité du réseau est également forte, ainsi que le prétend le Procureur, du fait qu’il a réussi à mobiliser plus de 140.000 appels téléphoniques à la Cour au cours d’une courte période de temps en Décembre 2011», avait-elle expliqué. Avant d’enfoncer le clou. «Le matériel disponible indique que les activités du réseau de soutien de M. Gbagbo, en particulier son parti politique, semblent être orientés vers son retour au pouvoir. (…) Le juge unique est d’avis que M. Gbagbo pourrait en effet utiliser le réseau de ses partisans à commettre des crimes relevant de la compétence de la Cour. Par conséquent, le juge unique est d’avis que le maintien en détention de M. Gbagbo apparaît nécessaire pour l’empêcher de continuer à commettre des crimes relevant de la compétence de la Cour», a tranché le juge. 90 jours après, c’est-à dire aujourd’hui, une nouvelle audience se tient sur ordonnance prise par la juge unique. Si cette audience devrait examiner les conditions d’une libération provisoire à accorder au suspect, il est évident que les mêmes causes produiront les mêmes effets. En effet, cette interpellation du juge adressée le 11 juillet dernier au FPI et aux réseaux de soutien n’a aucunement freiné les ardeurs. Bien au contraire, elle a été prise comme une invitation à intensifier la volonté de commettre de nouveaux crimes par la préparation de manière active de plans diaboliques. Le FPI a, en outre, corsé son discours et ne cache plus son intention de renverser le pouvoir d’Abidjan par tous les moyens sauf démocratiques. Pendant qu’à l’extérieur, les activistes pro-Gbagbo parcourent les capitales africaines et européennes à la recherche de moyens et de stratégies pour assouvir leurs desseins de déstabiliser la Côte d’Ivoire. Alors que les militaires et civils pro-Gbagbo concoctent des coups de force depuis les capitales africaines, les fidèles de l’ancien homme fort d’Abidjan brandissant le drapeau d’un panafricanisme débridé manipulent des Africains installés en Europe afin d’obtenir leur participation à des manifestations pour exiger la libération de leur mentor. L’arrestation à Niamey du capitaine Urbain Bley, un militaire qui était au cœur de l’appareil sécuritaire de l’ex-président ivoirien le 15 juillet dernier, et son extradition en Côte d’Ivoire cinq jours après pour activités subversives ainsi que les nombreuses agitations des pro-Gbagbo à Paris, à Bruxelles, à La Haye sont là pour étayer les arguments. On le voit, le FPI et les réseaux de soutien de Laurent Gbagbo par leurs man?uvres anéantissent sérieusement les chances de l’ex-chef d’Etat de respirer un jour l’air de la liberté conditionnelle. Autant dire qu’ils travaillent contre lui. Mais est-ce que cela est compris? Toute la question est là.
Lacina Ouattara
Lacina Ouattara