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Politique Publié le jeudi 10 octobre 2013 | AFP

Afrique/CPI : "On entend parler de protection des leaders, pas des victimes" (Annan)

© AFP Par Serges T
En visite à Abidjan, Koffi Annan reçu par le Président de l`Assemblée Nationale
Mercredi 9 octobre 2013. Abidjan. l`ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan a echangé avec le Président de l`Assemblée Nationale Guillaume Soro dans le cadre de sa visite de travail en Côte d`Ivoire.
ABIDJAN - L’ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan a estimé jeudi à Abidjan que le débat sur le retrait des pays africains de la Cour pénale internationale (CPI) visait davantage à protéger les "leaders" que les "victimes".

Les systèmes judiciaires nationaux et internationaux, dont la CPI "visent à protéger les victimes, les sans-voix, les petits. On entend parler beaucoup de pays, mais c’est pour une protection de leurs leaders", a remarqué Kofi Annan jeudi à Abidjan.

"Je n’ai pas entendu de leaders parler de justice pour des milliers et des milliers d’Africains qui ont perdu leur vie ou qui ont été blessés, qui sont obligés de fuir leurs foyers. C’est pour eux que je me bats. C’est pour eux qu’il faut la justice", a-t-il observé.

"Ce n’est pas l’Afrique qui est en procès à la CPI, ce sont des individus et la culture d’impunité", a également affirmé M. Annan, ajoutant que "tous ceux qui ont commis des crimes contre l’humanité (devaient) être traduits en justice, de façon impartiale et sans complaisance".

La CPI est de plus en plus contestée par l’Union africaine (UA), qui regroupe 54 pays et doit examiner ses relations avec l’instance judiciaire internationale lors d’un sommet spécial vendredi et samedi.

L’UA accuse la CPI de ne s’en prendre qu’à des dirigeants africains.

Lundi, l’ancien secrétaire général de l’Onu avait considéré que ce serait "une marque de honte" pour l’Afrique si ses dirigeants votaient pour que leurs pays quittent la juridiction internationale.

Venu mercredi et jeudi à Abidjan pour jauger de l’avancée du processus de réconciliation en Côte d’Ivoire, ravagée par des violences postélectorales ayant fait plus de 3.000 morts en 2010-2011, M. Annan a qualifié la crise ivoirienne d’"échec de la communauté internationale", de "l’Onu", du "secrétaire général de l’Onu (un poste qu’il a occupé de 1996 à 2007) "ou bien
du peuple ivoirien".

Mais "il faut être honnête. Le cancer est parmi nous, les Africains, il est chez nous. Ce n’est pas (la faute de) l’extérieur", a-t-il lancé.

En Côte d’Ivoire comme ailleurs, "la réconciliation est un long processus qui doit impliquer tout le monde. Ce n’est pas un évènement ponctuel. Il faut de la patience", a jugé Kofi Annan, qui rencontré durant sa vite le président Alassane Ouattara et les principaux dirigeants de la majorité et de l’opposition.

"Le gouvernement et l’opposition doivent réaliser que des compromis sont nécessaires", a jugé M. Annan.

eak-jf/de
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