‘’Le dialogue direct traine’’
Après avoir sillonné les régions de Gagnoa et d’Issia, le président du Fpi, Pascal Affi N’guessan fait le bilan de ce périple. En lançant des flèches au pouvoir, il n’a pas manqué de donner la position de son parti sur certains points brûlants de l’actualité en Côte d’Ivoire.
De Gagnoa à Oumé en passant par Saïoua et Issia, dernière étape d’une tournée entreprise il y a quelques jours, que retenir de ce périple ?
C’est une tournée de compassion à l’endroit de toutes les populations de ces deux régions, Gagnoa et Issia éprouvées par la grave crise que le pays a connue. Il y a eu des villages détruits, des populations contraints de vivre en brousse pendant des mois. Il était donc important de venir saluer ces familles, leur témoigner notre solidarité pour qu’elles sachent que les autorités du Front Populaire Ivoirien sont à leur côté. Au delà de ces messages de compassion, il s’agissait aussi de venir engager nos parents à se mettre dans les dispositions d’esprit à aller à la réconciliation.
Dans ces localités, le message a été le même, celui de la réconciliation nationale ?
C’est un processus incontournable qui s’impose à nous. Parce que sans la réconciliation, il n’y a pas d’avenir pour le pays. De nombreuses crises ont émaillé notre parcours ces vingt (20) dernières années. Ces crises s’expliquent par la pauvreté qui gagne de plus en plus du terrain, le chômage qui frappe des millions de jeunes qui sont parfois diplômés et qui ne trouvent pas d’emplois parce que l’insécurité et l’instabilité ne favorisent pas les investissements. Donc, il faut que nous mettions fin à ce cycle de violence. Ce n’est que dans la réconciliation que nous pouvons fonder véritablement la nation ivoirienne.
Quand est-il du dialogue direct avec le gouvernement ivoirien ?
Le dialogue a lieu et est en cours. Mais nous estimons que le dialogue traine. Cela fait presque deux ans que le Fpi et le gouvernement sont en dialogue. Et les avancées sont timides. Or, le temps joue contre la paix dans le pays. Il faut aller vite sur les questions qui vont permettre de décrisper l’environnement socio-politique afin d’engager le vrai dialogue national qui va porter sur les causes de la crise. Nous considérons que la libération des détenus politiques, le retour d’exil de nos frères et sœurs, le dégel des comptes, la libération des domiciles privés encore occupés par les Frci sont des conditions qui vont nous permettre au moins de décrisper l’environnement socio-politique et de nous asseoir autour de la même table pour parler des questions de fond qui touchent à la question de l’éligibilité, au foncier rural, à la nationalité. Toutes ces questions sur lesquelles nous avons de grandes divergences et qui sont souvent à la base des affrontements que nous avons connus ces dernières années.
Que fait votre parti, le Fpi, pour que les personnes exilées puissent rentrer au pays pour prendre une part active à la reconstruction du pays ?
Ces personnes qui sont en exil le sont parce qu’elles ont des raisons de craindre pour leur sécurité et pour leur vie si elles rentrent. Donc, il appartient au gouvernement de prendre des mesures d’apaisement. En tant que parti d’opposition, nous n’avons pas d’instrument de décision. C’est le pouvoir qui a les instruments de l’Etat pour décider. C’est pour cela que nous invitons le chef de l’Etat et l’ensemble du gouvernement à prendre des décisions. Si les gens sont convaincus qu’à leur retour, ils seront jetés en prison, comment voulez vous qu’ils rentrent ? Si leurs domiciles sont occupés, personne ne rentrera. Les gens préféreront vivre l’exil. Or tant qu’ils vivront en exil, tant que les citoyens ivoiriens seront en prison, il ne faut pas compter sur leurs parents, sur leurs camarades de parti pour s’engager dans un quelconque de processus de réconciliation.
Vous proposez les Etats généraux de la république, quel sera le contenu ?
Les Etats généraux de la république comme cadre et moyen de la réconciliation. Parce qu’aujourd’hui, on parle beaucoup de réconciliation, mais très peu d’Ivoiriens savent exactement qu’est-ce qu’on met dans le concept de réconciliation. Dans les Etats généraux, nous proposons un contenu. Pour nous, la réconciliation doit viser deux objectifs. Le premier objectif, c’est la justice que nous considérons comme inadaptée dans notre contexte. Nous proposons une justice transitionnelle, qui permettra à toutes les victimes de se faire entendre et à tous ceux qui sont accusés de pouvoir se défendre. De manière à ce que la Côte d’Ivoire entière sache les drames que vivent certains ivoiriens du fait de la crise. Donc un projet national pour que chacun se vide. Parce qu’aujourd’hui, beaucoup d’Ivoiriens vivent avec leur douleur, ce sera l’occasion pour ces personnes de pouvoir se vider devant la nation. Et que l’Etat trouve les moyens de les dédommager, il ne reste que symboliquement. Deuxième volet de la réconciliation, une fois que les responsabilités auront été situées, on va s’asseoir pour discuter. La meilleure façon de fonder sur des bases stables à la vie en commun, c’est par un dialogue franc, ouvert et par des compromis qui nous permettent de nous entendre et, il faut restaurer les libertés, la démocratie et l’Etat de droit. Que les partis politiques de l’opposition puissent organiser librement leurs manifestations, puissent accéder aux médias d’Etat et se faire entendre de manière à ce que nous puissions vivre ensemble dans la paix et stabilité.
Jésus Marie Gottah sur Onuci Fm
Après avoir sillonné les régions de Gagnoa et d’Issia, le président du Fpi, Pascal Affi N’guessan fait le bilan de ce périple. En lançant des flèches au pouvoir, il n’a pas manqué de donner la position de son parti sur certains points brûlants de l’actualité en Côte d’Ivoire.
De Gagnoa à Oumé en passant par Saïoua et Issia, dernière étape d’une tournée entreprise il y a quelques jours, que retenir de ce périple ?
C’est une tournée de compassion à l’endroit de toutes les populations de ces deux régions, Gagnoa et Issia éprouvées par la grave crise que le pays a connue. Il y a eu des villages détruits, des populations contraints de vivre en brousse pendant des mois. Il était donc important de venir saluer ces familles, leur témoigner notre solidarité pour qu’elles sachent que les autorités du Front Populaire Ivoirien sont à leur côté. Au delà de ces messages de compassion, il s’agissait aussi de venir engager nos parents à se mettre dans les dispositions d’esprit à aller à la réconciliation.
Dans ces localités, le message a été le même, celui de la réconciliation nationale ?
C’est un processus incontournable qui s’impose à nous. Parce que sans la réconciliation, il n’y a pas d’avenir pour le pays. De nombreuses crises ont émaillé notre parcours ces vingt (20) dernières années. Ces crises s’expliquent par la pauvreté qui gagne de plus en plus du terrain, le chômage qui frappe des millions de jeunes qui sont parfois diplômés et qui ne trouvent pas d’emplois parce que l’insécurité et l’instabilité ne favorisent pas les investissements. Donc, il faut que nous mettions fin à ce cycle de violence. Ce n’est que dans la réconciliation que nous pouvons fonder véritablement la nation ivoirienne.
Quand est-il du dialogue direct avec le gouvernement ivoirien ?
Le dialogue a lieu et est en cours. Mais nous estimons que le dialogue traine. Cela fait presque deux ans que le Fpi et le gouvernement sont en dialogue. Et les avancées sont timides. Or, le temps joue contre la paix dans le pays. Il faut aller vite sur les questions qui vont permettre de décrisper l’environnement socio-politique afin d’engager le vrai dialogue national qui va porter sur les causes de la crise. Nous considérons que la libération des détenus politiques, le retour d’exil de nos frères et sœurs, le dégel des comptes, la libération des domiciles privés encore occupés par les Frci sont des conditions qui vont nous permettre au moins de décrisper l’environnement socio-politique et de nous asseoir autour de la même table pour parler des questions de fond qui touchent à la question de l’éligibilité, au foncier rural, à la nationalité. Toutes ces questions sur lesquelles nous avons de grandes divergences et qui sont souvent à la base des affrontements que nous avons connus ces dernières années.
Que fait votre parti, le Fpi, pour que les personnes exilées puissent rentrer au pays pour prendre une part active à la reconstruction du pays ?
Ces personnes qui sont en exil le sont parce qu’elles ont des raisons de craindre pour leur sécurité et pour leur vie si elles rentrent. Donc, il appartient au gouvernement de prendre des mesures d’apaisement. En tant que parti d’opposition, nous n’avons pas d’instrument de décision. C’est le pouvoir qui a les instruments de l’Etat pour décider. C’est pour cela que nous invitons le chef de l’Etat et l’ensemble du gouvernement à prendre des décisions. Si les gens sont convaincus qu’à leur retour, ils seront jetés en prison, comment voulez vous qu’ils rentrent ? Si leurs domiciles sont occupés, personne ne rentrera. Les gens préféreront vivre l’exil. Or tant qu’ils vivront en exil, tant que les citoyens ivoiriens seront en prison, il ne faut pas compter sur leurs parents, sur leurs camarades de parti pour s’engager dans un quelconque de processus de réconciliation.
Vous proposez les Etats généraux de la république, quel sera le contenu ?
Les Etats généraux de la république comme cadre et moyen de la réconciliation. Parce qu’aujourd’hui, on parle beaucoup de réconciliation, mais très peu d’Ivoiriens savent exactement qu’est-ce qu’on met dans le concept de réconciliation. Dans les Etats généraux, nous proposons un contenu. Pour nous, la réconciliation doit viser deux objectifs. Le premier objectif, c’est la justice que nous considérons comme inadaptée dans notre contexte. Nous proposons une justice transitionnelle, qui permettra à toutes les victimes de se faire entendre et à tous ceux qui sont accusés de pouvoir se défendre. De manière à ce que la Côte d’Ivoire entière sache les drames que vivent certains ivoiriens du fait de la crise. Donc un projet national pour que chacun se vide. Parce qu’aujourd’hui, beaucoup d’Ivoiriens vivent avec leur douleur, ce sera l’occasion pour ces personnes de pouvoir se vider devant la nation. Et que l’Etat trouve les moyens de les dédommager, il ne reste que symboliquement. Deuxième volet de la réconciliation, une fois que les responsabilités auront été situées, on va s’asseoir pour discuter. La meilleure façon de fonder sur des bases stables à la vie en commun, c’est par un dialogue franc, ouvert et par des compromis qui nous permettent de nous entendre et, il faut restaurer les libertés, la démocratie et l’Etat de droit. Que les partis politiques de l’opposition puissent organiser librement leurs manifestations, puissent accéder aux médias d’Etat et se faire entendre de manière à ce que nous puissions vivre ensemble dans la paix et stabilité.
Jésus Marie Gottah sur Onuci Fm