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Société Publié le mercredi 16 octobre 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Buyo / Veille de Tabaski dramatique à Gribouo : Trois morts dans une expédition punitive des Dozo

Le village de Gribouo, situé à 15 km de Buyo, chef-lieu de préfecture dans la région de la Nawa, a passé un lundi noir, veille de la fête de la Tabaski. Trois morts par balles ont été enregistrés dans la même soirée du lundi, trois autres jeunes gens dont le président des jeunes ont été blessés. Une banale histoire de soupçon de vol de cabosses de cacao a été à l’origine du drame dans ce paisible village où communautés étrangères et autochtones Kouzié vivaient jusque-là en harmonie. Elles se partagent les vivres, parcourent les mêmes chemins et entretiennent des limites de champs. Tel est le cas entre le malheureux Guédé Gnépoh, jeune paysan dont le champ de cacao est séparé de celui de Bélem Oussou, paysan burkinabé par une limite bien connue des deux. Ce lundi 14 octobre 2013, raconte notre source villageoise qui donne l’information, Guédé Gnépoh se rend dans sa plantation où il trouve Belem Oussou déjà sur les nerfs, ayant constaté que des cabosses ont été cueillies sur ses cacaoyers. Pour lui il ne saurait y avoir un autre voleur que son voisin Guédé. Celui-ci ne se reconnaît pas dans cette accusation de vol de cabosses. Loin d’être convaincu, Bélem profère des menaces à l’encontre de ‘’son voleur’’. Il s’ensuit une dispute. Parvenu au village, Guédé fait appel à son oncle Dallo Pierre, tuteur de Bélem pour un règlement de l’affaire. Dans sa volonté de se faire justice, Bélem de son côté fait appel aux Dozo qui ne tarderont pas à envahir la cour de M. Dallo, oncle de Guédé Gnépoh. Sans autre forme de procédure, ils enjoignent Guédé Gnépoh de les suivre chez le Dozoba (supérieur hiérarchique des Dozo). Injonction que refuse Guédé Gnépoh qui préfère une convocation en bonne et due forme pour s’expliquer soit chez le chef du village ou à la gendarmerie. Trouvant dans ce comportement un défi à l’autorité, un autre Dozo d’ethnie baoulé, selon notre informateur, ouvre le feu sur l’oncle Dallo Goba Pierre qui s’écroule. Son fils témoin des faits qui voulait secourir son père en se jetant les mains nues sur le tireur prend lui aussi de la chevrotine à bout portant. Ces deux coups de feu créent la panique dans le village et les villageois qui sont informés d’une attaque de Dozo prennent la clé des champs. Dans sa fuite, un autre jeune de Gribouo, Yves Madou est surpris par un autre groupe de Dozo en provenance du village voisin de Logbozoa pour un renfort. Il est abattu sans sommation. Cela fait trois morts. Dans leur offensive, les Dozo poignardent Serge Goba un autre fils de Pierre. Le président des jeunes Guédé Aquénon est quant à lui appréhendé, ligoté et copieusement molesté. Il sortira de son coma le mardi matin. Alertés par des coups de fil, le préfet de Buyo M. Djè Bi Djè Achille, le sous-préfet central, le député et les commandants des brigades de gendarmerie de Buyo et Soubré arrivent dans le village, accompagnés de gendarmes. Leur appel au calme fait baisser la tension. Le préfet ordonne l’enlèvement des corps pour la morgue de Buyo après le constat d’usage. Il promet des poursuites contre les auteurs du crime. Le même jour, l’un des criminels sera arrêté tout comme le chef des Dozo. Quant au chef du village, il était encore dans sa fuite.

S.Debailly
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