Ne pas rester silencieux devant le crime organisé. Mais au contraire, s’impliquer à tous les niveaux, politiquement, juridiquement et même moralement pour venir à bout du fléau. Hier, à la salle de conférences du ministère des Affaires étrangères, au Plateau, la ministre de la Solidarité, de la famille, de la femme et de l’enfant, Anne désirée Ouloto a eu les mots qu’il fallait pour exprimer l’engagement de deux Etats, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, dans la lutte contre la traite transfrontalière des enfants. Engagement marqué ce jour par la présence des Premières Dames des deux pays et traduit par la signature d’un accord de coopération Côte d’Ivoire-Burkina Faso. Par cet accord, les deux pays s’engagent à coordonner leurs efforts en vue de venir à bout d’un fléau qui ne cesse de prendre de l’ampleur alors qu’il est assimilé à de l’esclavage. « En 2010, au Burkina Faso, nous avons recensé 588 cas. Ce chiffre est passé de 1270 en 2011 à 1895 en 2012. La Côte d’Ivoire demeure une destination privilégiée des exploitants en raison de la longue tradition migratoire vers ce pays », a annoncé d’entrée la Première Dame du Burkina Faso, Mme Chantal Compaoré. Devant une telle situation, les épouses des chefs d’Etat, qui sont également des mères de familles, ne pouvaient, a-t-elle poursuivi, rester indifférentes. « Le 24 octobre 2012 à Ouagadougou, nous avons posé les jalons de la lutte à travers une déclaration conjointe. Nous avons convenu de la signature d’un accord entre nos deux pays à Abidjan. J’espère que cela fera tâche d’huile. Le Burkina Faso reste convaincu que cet accord sera un instrument important dans la lutte », a-t-elle indiqué. Mme Compaoré était accompagnée du ministre de l’Action sociale et de la solidarité du Burkina Faso, M. Alain Zougba. Qui a expliqué que la traite transfrontalière représente 19% de la traite des enfants dans son pays, avec un pic de 43% dans les régions frontalières à la Côte d’ Ivoire. La Côte d’ivoire, elle aussi subit de plein fouet le fléau. « L’enquête démographique et de santé réalisée en 2011, a révélé que 39% des enfants âgés de 5 à 14 ans travaillent sur le territoire national. Récemment, le cas des enfants exploités dans les plantations du mont Péko et dans les mines d’Hiré, nous montre combien le problème est d’actualité et combien il doit être combattu avec énergie. C’est pourquoi ma chère sœur, je reste convaincue qu’en signant cet accord de coopération qui vise à lutter contre la traite transfrontalière des enfants entre nos deux pays, nous posons en amont, les bases d’une réponse plus adaptée pour endiguer le fléau », a confié la Première Dame ivoirienne, Mme Dominique Ouattara. La traite des enfants est une des pires formes du travail des enfants. Elle est assimilée à l’esclavage et représente l’une des formes les plus intolérables d’atteinte aux droits des enfants selon l’Organisation internationale du travail. D’où le plaidoyer de Mme Dominique Ouattara à la fin de son allocution : « Je demande à tous mes frères et sœurs de ne pas employer nos enfants. La place des enfants est sur les bancs de l’école, ils ne doivent plus être astreints à des travaux qui portent atteinte à leur santé, leur sécurité et leur moralité ».
L’accord de coopération a été signée par la ministre Anne Ouloto, au nom de la Côte d’ivoire et le ministre Alain Zougba pour le compte du Burkina Faso. A l’effet de suivre son application sur le terrain, il est prévu la création d’une Commission permanente de suivi (CPS). A leur suite, les deux Première Dames ont co-signé la déclaration d’Abidjan.
Dao Maïmouna
L’accord de coopération a été signée par la ministre Anne Ouloto, au nom de la Côte d’ivoire et le ministre Alain Zougba pour le compte du Burkina Faso. A l’effet de suivre son application sur le terrain, il est prévu la création d’une Commission permanente de suivi (CPS). A leur suite, les deux Première Dames ont co-signé la déclaration d’Abidjan.
Dao Maïmouna
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