En principe, il devait avoir du souci pour se faire un nom, du moins un prénom aux côtés de son illustre père. Mais, par la singularité de son écriture picturale, Sylvestre Bruly Bouabré marchera, peut-être un peu plus tôt que prévu, sur les traces de son illustre géniteur Frédéric Bruly Bouabré. Ce vendredi, sous les coups de 19h, Sylvestre Bruly Bouabré, donnera à voir, à la galerie Koffi-Yao située à Cocody-Riviera Africaine, quatre tableaux grandeur nature, qui se décomposent, pour certains, en une multitude de pièces. Pour sa toute première exposition individuelle, dont le vernissage a lieu donc ce soir, Sylvestre Bruly Bouabré, qui a travaillé, de 1995 à 2009, comme assistant de son père, propose des tableaux qui exaltent, dans une démarche assez inédite, la femme. Ses toiles dévoilent, avec un brin d’érotisme, la femme dans toute sa splendeur et… aussi sa nudité. A première vue, les «femmes nues» avec des rondeurs assez suggestives de Sylvestre Bruly pourraient choquer les âmes puritaines, qui peuvent l’assimiler, cette forme d’esthétisme, à de la pornographie ou encore du voyeurisme. Toutefois, à l’image de «L’origine du monde», l’œuvre culte de Gustave Courbet, qui étale la nudité de la femme, celles de Sylvestre Bruly Bouabré restent, avant tout, de l’art. Et même si le peintre admet être voyeur, il ne s’érige pas pour autant en régulateur d’une société. Il se veut plutôt un observateur de l’environnement dans lequel il vit. Son travail est visiblement le résultat des observations qu’il a faites, durant ses virées nocturnes, dans les bars et autres night-clubs chauds de Yopougon. Il nous plonge notamment dans l’univers assez particulier des strip-teaseuses qui écument ces endroits, une fois la nuit tombée. Ce qui séduit chez Sylvestre Bruly, c’est l’universalité de son écriture qui n’est pas, selon le peintre et critique d’art, Célestin Koffi Yao, «ethnique». «C’est une écriture qui parle à tout le monde. Son travail est international», analyse celui qui est également le patron de la galerie Koffi Yao. A ses yeux, Sylvestre Bruly fait partie des expressionnistes et a surtout sa place dans le marché des arts. Pour Célestin Koffi-Yao, cet autodidacte, qui n’a pas fait l’école des Beaux-arts, se révèle être aussi un maître de la composition et de l’équilibre des couleurs.
De toute évidence, si les toiles de Sylvestre Bruly, qui sont assez surréalistes, font tilt dans l’esprit des amateurs d’art, c’est parce que le jeune peintre (il aura 40 ans le 18 décembre) sort des sentiers battus, pour tracer sa propre voie. Ce qui l’intéresse avant tout, c’est de briser les tabous, donc choquer par la force thématique de son travail. « On peint toujours la guerre, la paix. Moi, j’ai choisi de peindre la femme, parce que ça anoblit l’art», clame Sylvestre Bruly, qui s’est nourri des travaux d’Egon Schiele ou Oskar Kokoscha, tous deux peintres autrichiens et figures de proue de l’expressionisme. Les « femmes nues» de Sylvestre Bruly occuperont la galerie Koffi-Yao, jusqu’au 30 octobre prochain.
Y. Sangaré
De toute évidence, si les toiles de Sylvestre Bruly, qui sont assez surréalistes, font tilt dans l’esprit des amateurs d’art, c’est parce que le jeune peintre (il aura 40 ans le 18 décembre) sort des sentiers battus, pour tracer sa propre voie. Ce qui l’intéresse avant tout, c’est de briser les tabous, donc choquer par la force thématique de son travail. « On peint toujours la guerre, la paix. Moi, j’ai choisi de peindre la femme, parce que ça anoblit l’art», clame Sylvestre Bruly, qui s’est nourri des travaux d’Egon Schiele ou Oskar Kokoscha, tous deux peintres autrichiens et figures de proue de l’expressionisme. Les « femmes nues» de Sylvestre Bruly occuperont la galerie Koffi-Yao, jusqu’au 30 octobre prochain.
Y. Sangaré