Lors du conseil des ministres extraordinaire du vendredi 18 octobre dernier au Palais présidentiel, le gouvernement au titre du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité en liaison avec le ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative a pris un décret portant interdiction de l’usage du téléphone portable au volant et de tout autre moyen de communication. Le non-respect de cette disposition, est puni d’une amende de 10.000 FCFA. Depuis l’annonce de cette décision, c’est le branle-bas de combat chez les conducteurs de véhicules, surtout les chauffeurs des transports en commun qui voient là, une belle opportunité offerte aux agents des forces de l’ordre pour les racketter.
Fousseni, chauffeur de wôrô-wôrô sur la ligne Marcory-Cocody ne décolère pas. Lui qui après avoir répondu à un coup de fil apprend de notre part qu’il lui est désormais interdit de communiquer au téléphone portable lorsqu’il est en pleine circulation. « C’est quelle affaire ça là encore. Et pourquoi, ils n’interdisent pas la radio, la stéréo et le klaxon à bord des véhicules. Puisque tous ces instruments peuvent nous distraire et conduire à des accidents. C’est pas sérieux », gronde-t-il. Et comme une sorte de défi envers les autorités, il reprend un autre coup de fil qui lui est destiné. Il s’agit d’un de ses collègues chauffeurs à qui il porte immédiatement la nouvelle. Ce dernier semble être déjà informé, car il lui apprend qu’il s’agit d’une « astuce pour leur prélever encore de l’argent ». Dans la voiture que nous empruntons de Cocody pour Angré, le même scénario se produit. Notre chauffeur également se retrouve un moment en train d’utiliser son portable. Même question de notre part et là, Franck n’en croit pas ses oreilles. « Hein ! On ne doit plus parler au téléphone sinon, ils vont nous taxer 10.000 FCFA. Mais, on est mort avec les policiers dans Abidjan». Il se demande aussitôt, si c’est un décret pris uniquement à leur encontre. A notre réponse négative, il dit être très sceptique quant à l’applicabilité générale de cette mesure. « Et les policiers qui parlent toujours à leur radio ? Ils ne vont plus l’utiliser, car c’est à eux de donner l’exemple en premier », estime Franck. Puis, il nous demande comment les agents commis au respect de cette mesure vont-ils faire pour les véhicules aux vitres teintées ou les véhicules des en-haut d’en-haut?
Limites d’une mesure qui fait déjà jaser
Notre conducteur de wôrô-wôrô sur la ligne Cocody-Angré vient de trouver un frein à l’application de cette loi en nous parlant des véhicules aux vitres teintées qui pullulent dans la capitale économique. Cependant, on peut en trouver d’autres. Il s’agit aussi des passagers des véhicules en commun qui utilisent le téléphone portable. Quand on sait que les chauffeurs sont de vrais commères, toujours prêts à écouter les conversations de leurs clients et souvent à y participer sans y avoir été invités, il faut avoir des craintes. D’ailleurs, une chanson populaire (Yodé et Siro) a relevé ce fait. Le gouvernement peut-il s’assurer que les conversations téléphoniques des passagers d’un véhicule de transport en commun ne vont pas distraire les conducteurs ? Par ailleurs le fait d’écouter la radio, la stéréo n’est-il pas susceptible de provoquer un accident mortel ? Pour M. Assémian S., les Ivoiriens sont confrontés à de nombreux problèmes. «S’ils (ministres) veulent nous montrer qu’ils travaillent vraiment, qu’ils réduisent leur train de vie, qu’ils s’occupent à soigner tout le monde surtout les plus pauvres, qu’ils trouvent du travail à nos enfants, qu’ils sécurisent les voyageurs sur les routes de l’intérieur, qu’ils trouvent des logements décents à bon prix à la majorité. Quand ils auront fait tout cela, alors on pourra interdire le téléphone au volant ou la cigarette dans les lieux publics », souligne-t-il. Par ailleurs avec les phénomènes de coupeurs de route et des braquages, des usagers estiment qu’il faut souvent tolérer l’usage, nocturne du téléphone ou dans certaines situations. D’autres interlocuteurs dénoncent le caractère immédiat et instantané de la décision, appliquée aussitôt après avoir été annoncée. ‘’Aucune sensibilisation, aucun délai de grâce comme si c’était un vrai fléau national’’. La bonne nouvelle, selon certains jeunes sans emploi, est que cette décision peut favoriser l’emploi de certains détenteurs de permis sans emploi, par les personnes qui conduisent tout en éprouvant le besoin de téléphoner, à tout moment. ‘’Outre le fait que les accidents peuvent être réduits, les gens qui ne veulent pas payer 10 000 FCFA chaque fois, ceux qui ne veulent pas garer de côté pour téléphoner, parce qu’ils sont pressés, pourront engager même à 50 000 FCFA, un chauffeur, pour les conduire. Cela peut-être bénéfique pour l’emploi’’, se réjouit Amara. K, un chômeur détendeur du permis de conduire. Même si dans la décision est critiquée l’interdiction de téléphoner en conduisant, a de nombreux partisans qui se demandent comment les policiers vont faire face au Bluetooth, aux haut parleurs des téléphones dans les véhicules et face aux téléphones incorporés dans les véhicules, étant entendu que les conversations entre passagers, dans un véhicule ne sont pas interdites.
Olivier Guédé
Fousseni, chauffeur de wôrô-wôrô sur la ligne Marcory-Cocody ne décolère pas. Lui qui après avoir répondu à un coup de fil apprend de notre part qu’il lui est désormais interdit de communiquer au téléphone portable lorsqu’il est en pleine circulation. « C’est quelle affaire ça là encore. Et pourquoi, ils n’interdisent pas la radio, la stéréo et le klaxon à bord des véhicules. Puisque tous ces instruments peuvent nous distraire et conduire à des accidents. C’est pas sérieux », gronde-t-il. Et comme une sorte de défi envers les autorités, il reprend un autre coup de fil qui lui est destiné. Il s’agit d’un de ses collègues chauffeurs à qui il porte immédiatement la nouvelle. Ce dernier semble être déjà informé, car il lui apprend qu’il s’agit d’une « astuce pour leur prélever encore de l’argent ». Dans la voiture que nous empruntons de Cocody pour Angré, le même scénario se produit. Notre chauffeur également se retrouve un moment en train d’utiliser son portable. Même question de notre part et là, Franck n’en croit pas ses oreilles. « Hein ! On ne doit plus parler au téléphone sinon, ils vont nous taxer 10.000 FCFA. Mais, on est mort avec les policiers dans Abidjan». Il se demande aussitôt, si c’est un décret pris uniquement à leur encontre. A notre réponse négative, il dit être très sceptique quant à l’applicabilité générale de cette mesure. « Et les policiers qui parlent toujours à leur radio ? Ils ne vont plus l’utiliser, car c’est à eux de donner l’exemple en premier », estime Franck. Puis, il nous demande comment les agents commis au respect de cette mesure vont-ils faire pour les véhicules aux vitres teintées ou les véhicules des en-haut d’en-haut?
Limites d’une mesure qui fait déjà jaser
Notre conducteur de wôrô-wôrô sur la ligne Cocody-Angré vient de trouver un frein à l’application de cette loi en nous parlant des véhicules aux vitres teintées qui pullulent dans la capitale économique. Cependant, on peut en trouver d’autres. Il s’agit aussi des passagers des véhicules en commun qui utilisent le téléphone portable. Quand on sait que les chauffeurs sont de vrais commères, toujours prêts à écouter les conversations de leurs clients et souvent à y participer sans y avoir été invités, il faut avoir des craintes. D’ailleurs, une chanson populaire (Yodé et Siro) a relevé ce fait. Le gouvernement peut-il s’assurer que les conversations téléphoniques des passagers d’un véhicule de transport en commun ne vont pas distraire les conducteurs ? Par ailleurs le fait d’écouter la radio, la stéréo n’est-il pas susceptible de provoquer un accident mortel ? Pour M. Assémian S., les Ivoiriens sont confrontés à de nombreux problèmes. «S’ils (ministres) veulent nous montrer qu’ils travaillent vraiment, qu’ils réduisent leur train de vie, qu’ils s’occupent à soigner tout le monde surtout les plus pauvres, qu’ils trouvent du travail à nos enfants, qu’ils sécurisent les voyageurs sur les routes de l’intérieur, qu’ils trouvent des logements décents à bon prix à la majorité. Quand ils auront fait tout cela, alors on pourra interdire le téléphone au volant ou la cigarette dans les lieux publics », souligne-t-il. Par ailleurs avec les phénomènes de coupeurs de route et des braquages, des usagers estiment qu’il faut souvent tolérer l’usage, nocturne du téléphone ou dans certaines situations. D’autres interlocuteurs dénoncent le caractère immédiat et instantané de la décision, appliquée aussitôt après avoir été annoncée. ‘’Aucune sensibilisation, aucun délai de grâce comme si c’était un vrai fléau national’’. La bonne nouvelle, selon certains jeunes sans emploi, est que cette décision peut favoriser l’emploi de certains détenteurs de permis sans emploi, par les personnes qui conduisent tout en éprouvant le besoin de téléphoner, à tout moment. ‘’Outre le fait que les accidents peuvent être réduits, les gens qui ne veulent pas payer 10 000 FCFA chaque fois, ceux qui ne veulent pas garer de côté pour téléphoner, parce qu’ils sont pressés, pourront engager même à 50 000 FCFA, un chauffeur, pour les conduire. Cela peut-être bénéfique pour l’emploi’’, se réjouit Amara. K, un chômeur détendeur du permis de conduire. Même si dans la décision est critiquée l’interdiction de téléphoner en conduisant, a de nombreux partisans qui se demandent comment les policiers vont faire face au Bluetooth, aux haut parleurs des téléphones dans les véhicules et face aux téléphones incorporés dans les véhicules, étant entendu que les conversations entre passagers, dans un véhicule ne sont pas interdites.
Olivier Guédé