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Société Publié le samedi 26 octobre 2013 | Nord-Sud

Deux ans après l’arrivée de Ouattara au pouvoir: Quelles solutions à l’emploi des jeunes ?

La meilleure formule pour une insertion efficace de la jeunesse tarde à voir le jour. Cependant, le gouvernement essaie tant bien que mal de résorber la question du chômage des jeunes.

La promesse électorale était ferme en 2009. «Je ferai de l’emploi des jeunes la priorité des priorités. Il y aura un changement radical. Dans les cinq ans à venir, assurait le candidat républicain Alassane Ouattara, je m’engage à ce qu’un million de jeunes aient un emploi avec l’aide de l’Etat. Les jeunes déscolarisés, les jeunes du monde rural, les jeunes démobilisés. Un effort important sera consenti, car, promettait-il, je consacrerai des dizaines de milliards à ce projet. Les jeunes seront les premiers bénéficiaires des micro-crédits que nous mettrons en place.» Passé le cap de l’élection présidentielle, l’ambition du président de la République s’est davantage raffermie. En témoigne la profession de foi qui l’accompagne. «Nous avons de grands projets en perspective pour vous car ce qui est arrivé n’est pas de votre fait. Nous ne vous abandonnerons pas et quel que soit votre bord (politique s’entend, ndlr), je m’engage à vous trouver du travail sans discrimination», mettait-il en confiance la jeunesse de l’Ouest, le 23 avril au Stade Léon Robert de Man. Hormis cette assurance donnée lors d’une visite d’Etat, le Président a toujours partagé sa préoccupation de garantir à la tranche d’âge 18-35 un avenir radieux. Un souci noble à enjeu capital. Ce d’autant que le souci d’insertion concerne les acteurs des crises qu’a connues la Côte d’Ivoire depuis 2000. A l’heure d’un bilan à mi-parcours de l’échéance 2015, les attentes sont encore grandes. La politique de l’emploi jeune devra continuer à faire ses preuves tant elle laisse ses potentiels bénéficiaires sur leur faim. En cause, plusieurs facteurs dans la réalisation de ce chantier qui était censé créer «un million d’emplois en cinq ans». De sources officielles, c’est en juin 2012 que le gouvernement validant deux «enquêtes majeures» a commis le ministre de l’Emploi, des affaires sociales et de la solidarité, Gilbert Kafana Koné, d’enquêter sur ce secteur. S’il a été question d’évaluer les progrès réalisés, l’on a surtout voulu booster le plan d’insertion des jeunes. A la réalité, il connaît des limites préoccupantes. Ce ne sont pas des opportunités de création d’emplois qui manquent. A preuve, le gouvernement a lancé, presque simultanément, de ‘’grands chantiers‘’, tels que la construction du 3ème pont d’Abidjan, le prolongement de l’autoroute du Nord, le programme de réinsertion des ex-combattants. Mais ces aubaines offertes à la cible concernée ne sont pas accompagnées d’une politique réelle de pérennisation de l’emploi. A tel point que la précarité des occasions d’exercer s’apparente plutôt à une débrouillardise qu’un engagement fixe de long terme. Conséquences, les ‘’emplois’’ proposés ne sont pas suivis de contrats, ils sont faiblement rémunérés ; d’où leur précarité. Une situation qui n’est pas faite pour encourager les jeunes. Et cela pose le problème du maintien de ces derniers dans les activités qui leur sont procurées. Tout dépend également de la qualité des offres. ‘’Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras’’, dit le proverbe, mais il faut bien que ce ‘’Un‘’ soit consistant. Aujourd’hui, compte tenu du retard de dix ans accusé par cette jeunesse, il importe qu’elle soit insérée durablement. Or, à quoi assiste-t-on ? En général, les petits emplois temporaires offerts sont le nettoyage de quartiers, l'assainissement, la réhabilitation de marchés locaux, le drainage et la collecte des déchets ménagers, l’entretien routier. Il est vrai que ces activités sont listées comme «opportunités d’emploi» par la Banque mondiale et encouragées en tant que Travail public intensif. Mais leur courte durée n’est pas faite pour favoriser l’épargne du gain. Du coup, le bénéfice financier est tout aussi précaire que l’opportunité elle-même. A l’évidence, ce sont des emplois destinés aux personnes non qualifiées mais la difficulté du quotidien pousse la jeunesse diplômée à s’y intéresser. Si le besoin réside, entre autres, dans la nécessité de donner un premier emploi à des jeunes, il incombe à l’Etat d’organiser un suivi drastique de l’insertion. Dans le programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (Ddr), par exemple, il est fréquent d’entendre des bénéficiaires de la réinsertion dire qu’ils n’avaient pas besoin d’argent. Mais qu’ils en ont bénéficié parce que cela est prévu par le Ddr. Les apports financiers leur sont remis par tranches, et ce procédé a cela de maladroit qu’il occasionne la dépense de la somme perçue par l’ex-combattant. L’Etat injecte ainsi l’argent mis à disposition par des partenaires extérieurs dans un gouffre. Parce que l’opportunité d’emploi ne profite pas aux destinataires. Il faut donc une vraie politique d’encadrement du kit apporté à l’ex-combattant et le suivi de ce dernier. Une politique qui s’impose également pour les bénéficiaires de fonds destinés au financement de micro-projets.

Bidi Ignace
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