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Société Publié le samedi 26 octobre 2013 | Nord-Sud

Accusé d’être à la base des troubles à la Bae Le Lt Koné Boulamani se défend et charge

Des éléments de la compagnie du lt Koné Boulamani, rencontrés ces derniers jours à Yopougon, donnent une nouvelle version des troubles survenus mardi à la base Bae.

Il rejette tout en bloc. Le lt. Koné Boulamani, présenté comme le principal fautif de la fusillade de mardi, à la caserne de la Brigade anti-émeutes (Bae), est loin d’admettre cette accusation. Des soldats proches du mis en cause rencontrés à Yopougon Port-Bouët 2 donnent à Nord-Sud Quotidien une version de cet évènement toute autre que celle jusque-là relayée par la presse nationale. Selon différentes sources, les tirs qui ont créé la psychose le 22 octobre étaient une protestation de militaires opposés au relèvement de leur chef de section. Le lt Koné Boulamani, présenté comme le commanditaire et bénéficiaire de ce soulèvement soutient au contraire en être la grande victime. Selon nos sources à qui l’officier s’est confié, ce mardi matin, aucun de ses éléments n’a tiré un seul coup de feu, et cela, à sa demande. A en croire ses explications, les cent soldats qui lui sont proches avaient pourtant des raisons de faire usage de leurs armes parce que, estime leur chef, ils étaient réellement en danger face aux tirs d’autres militaires du même camp. Pour une meilleure compréhension de l’incident qui a dégénéré ce jour-là, nos interlocuteurs ont fait la genèse de l’affaire. Le camp compte cinq compagnies de cent éléments chacun. Celle qui comprend les hommes du lt. Koné Bouramani est la deuxième. Deux semaines plus tôt, rapportent nos informateurs, elle était de garde quand un soldat de la 5ème compagnie, sans être de service, a enfilé sa tenue militaire la nuit et pris sa kalachnikov pour se rendre à la garde. Ses frères d’arme de la 2ème compagnie lui rappellent qu'il n’a rien à faire là.

Avant de lui demander de retourner dans sa chambre, ils lui montrent que sa présence est suspecte. Il refuse et leur dit qu'il veut travailler avec eux. Ceux-ci n’acceptent pas. Dans les échanges, il tire des rafales sur les deux hommes qui discutaient avec lui. L’un d’eux est blessé au bras. Mais l’agresseur est maîtrisé et conduit au bureau du lt Boulamani qui décide de rendre compte au capitaine Fofana Inza dit Grumman, commandant des Frci dans la zone de Yopougon et jusqu’à Sikensi. Entre-temps, le blessé est transporté à l'Hôpital militaire d'Abidjan à bord du véhicule de Boulamani et traité aux frais de ce dernier. L’auteur de la blessure est jeté en prison. Cette nuit, Boulamani soutient avoir appelé en vain le capitaine Fofana au téléphone.

Le matin, lorsqu’il est arrivé, il lui rend compte. Il fait son rapport. Une copie est remise à Grumman et une autre transmise au Com'terre. Le capitaine l'appelle plus tard pour lui demander la position du blessé. Le soldat auteur du coup de feu est libéré. Des témoins disent qu’après son forfait, il ne faisait que narguer les éléments de la 2ème compagnie. Trois jours après les faits, Boulamani informe le patron du camp des agissements du tireur impuni. Deux jours après, la deuxième compagnie est de garde. Le caporal Koné Arouna proche de Grumman ordonne à un soldat du nom de ‘’Adjoukè’’ de lui apporter une arme au poste. C’est le chef de poste qui détenait cette arme, un Sig, appartenant à Boulamani. Adjoukè réussit à la dérober. Boulamani donne l’ordre de mettre en prison le chef de poste, son adjoint et tous ceux qui étaient avec eux. L'adjudant de compagnie exécute l'ordre. Boulamani rend compte par écrit au capitaine Fofana. Les enquêtes pour retrouver l'arme montrent que c'est le caporal Koné Arouna qui a envoyé un soldat pour aller prendre l'arme qui se trouve avec lui. Dans la même période, un groupe de caporaux est allé se plaindre auprès du caporal Arouna en demandant la dissolution de la 2ème compagnie dirigée, selon eux, par des civils. Ce qui est faux, au dire de Boulamani. Quelques jours après, Arouna a voulu désarmer des éléments de la deuxième compagnie. Ils ont refusé de remettre leurs armes. Arouna sort son pistolet et tire deux coups de feu dans l’air. L'élément qu’il voulait désarmer, lui aussi tire un coup de feu à côté du pied d'Arouna. Quand Boulamani entend les tirs, il descend de son bâtiment et se dirige vers le mat. Il leur dit de cesser les tirs. La deuxième compagnie s’exécute. Pendant ce temps, Arouna motive ses camarades à poursuivre. Boulamani demande à ses hommes de ne pas riposter. «C’est pourquoi il n'y a pas eu de bain de sang», expliquent nos contacts. Finalement Boulamani récupère les armes de ses éléments pour les mettre en lieu sûr. Alerté, le Cdt Issiaka Ouattara dit Wattao débarque sur les lieux. Le chef du Centre de commandement des décisions opérationnelles (CCDO) appelle au calme et convoque le lt Boulamani et le Grumman devant le Com’terre. Pendant qu’ils y étaient, des jeunes militaires sont allés piller le domicile de Boulamani. N’ayant plus d’effets vestimentaires pour vivre dans le camp, Boulamani a choisi d’aller séjourner au camp Gallieni au Plateau où se trouve son unité d’origine. Ses proches nous rapportent qu’il y a quelques affaires. Avant de se voir détacher avec ses hommes à la Bae, le lt Boulamani était le commandant des Frci à Sikensi. A l’origine de son limogeage, une guéguerre avec le capitaine Grumman qui a remplacé, à la tête de la zone de Yopougon, le commandant Coulibaly Ousmane dit Ben Laden nommé préfet militaire à San Pedro. Muté à Abidjan, ses éléments, accuse-t-il, ont toujours été victimes de traitements inhumains avec la complicité de Grumman. Les éléments du lt Koné rejettent en bloc les accusations de rackets sur les riverains du camp et de braquages. Ils avancent qu’ils ne sont jamais de service hors du camp.

Cissé Sindou
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