En tout cas, si l’on s’en tient aux conclusions du sommet et au rapport de 2012, l’on peut sans risque de se tromper soutenir que l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) se porte bien. En effet, la situation économique et financière s’est améliorée après la crise vécue par la Côte d’Ivoire en 2011 et l’impact des mauvaises conditions climatiques qui ont entraîné la baisse de la production agricole dans les Etats sahéliens. En 2012, les économies de l’Uemoa ont commencé à bénéficier des retombées positives de la normalisation de la situation socio-politique en Côte d’Ivoire et de la reprise plus rapide que prévue de l’activité dans le pays, soutenue par l’accroissement des investissements dans les infrastructures. A cette fin, plusieurs tables rondes pour le financement de programmes de développement économique et social dont le Programme économique régional (Per II) ont été organisées. En outre, la poursuite des reformes structurelles et le renforcement des actions visant l’amélioration de l’attractivité des Etats membres ont favorisé l’afflux des capitaux privés et permis d’imprimer un rythme plus soutenu à l’activité économique. Il s’y ajoute le démarrage de la production pétrolière au Niger. Sur cette base, le taux de croissance économique de l’Union, selon le rapport 2012, est estimé à 6,0% en 2012 contre 0,8% en 2011. Par pays, c’est un taux de croissance de 3,5% au Bénin (comme en 2011) ; 8,0% au Burkina Faso (4,2% en 2011) ; 8,6% en Côte d’Ivoire (-4,7% en 2011) ; 2,5% en Guinée-Bissau (5,3% en 2011) ; -1,5% au Mali (2,7% en 2011) ; 11,6% au Niger (2,1% en 2011) ; 3,7% au Sénégal (2,6% en 2011) et 5,0% au Togo (4,9% en 2011). En ce qui concerne les tensions inflationnistes, elles ont été moins fortes dans la plupart des Etats membres, même si le niveau des prix reste élevé. Le taux d’inflation annuel moyen de l’Union a été de 2,4% contre 3,9% en 2011. Une évolution inflationniste liée à la bonne campagne agricole 2012-2013, aux différentes mesures prises dans la plupart des Etats pour faire face à la hausse des prix alimentaires, notamment a la vente de céréales à prix modérés, la distribution gratuite de vivres dans les zones à forte insécurité alimentaire et la distribution de semences pour les cultures de contre-saison dans les pays du Sahel. La norme communautaire de 3% a été respectée par les Etats membres à l’exception du Bénin (6,8%), Burkina Faso (3,8%) et Mali (5,3%). Au plan des finances publiques, la progression significative des dépenses publiques, liée à la volonté de reconstruction économique en Côte d’Ivoire et à l’ambition des Etats membres de soutenir le développement des infrastructures, s’est soldée par une aggravation des déficits budgétaires dans la plupart des pays de l’Union. En 2013, la tendance à la reprise économique devrait se confirmer dans l’Union, avec un taux de croissance de 6,4%. Et l’activité économique se déroulerait probablement dans un contexte de poursuite de la baisse des tensions inflationnistes amorcée en 2012 après les extrêmes enregistrés en 2011. Toutefois des tensions inflationnistes persisteraient dans certains Etats membres. Les Etats de l’Uemoa ont tous appelé de leurs vœux, à la paix et à la sécurité dans l’Union.
Jean Eric ADINGRA, Envoyé spécial à Dakar
Jean Eric ADINGRA, Envoyé spécial à Dakar