Les masques tombent et les langues se délient à propos de la tentative de coup d’Etat de décembre 2012, fomentée par l’ex-chef de l’escadron blindé du camp de gendarmerie d’Agban, Abéhi Jean Noél, alors réfugié au Ghana. La lumière visiblement se fait sur le coup de force qui a foiré sur les berges de la Lagune Ebrié et qui selon les commanditaires, devrait renverser les autorités ivoiriennes fraichement installées pour un nouvel ordre politique à Abidjan. En effet, selon le commissaire du gouvernement, Ange Kessy Bernard, qui était devant la presse jeudi dernier, l’ancien pilier de l’appareil sécuritaire sous l’ex-régime des refondateurs, arrêté en février 2013, après avoir reconnu les faits a cité son principal complice avec qui il rêvait de conduire une transition militaire à Abidjan. «Lors de son dernier interrogatoire, il a mis en cause le MDL Kla Guiraud, arrêté après l’attaque du camp d’Agban. Les éléments de preuves rassemblés à cet effet sont suffisants, à en croire le juge d’instruction, pour inculper le MDL Kla Guiraud pour complicité d’atteinte à la sureté de l’Etat», a indiqué le commissaire du gouvernement. Puis de poursuivre en précisant que cette nouvelle donne a rallongé le délai de clôture de l’information judiciaire ouverte contre Abéhi. Ce qui a, de toute évidence, repoussé la date du procès qui était prévu en octobre dernier. «Les actes nécessaires à son inculpation (MDL Kla Guiraud), son interrogatoire, la confrontation entre les deux hommes et les expertises psychiatriques obligatoires en l’espèce ont nécessairement rallongé l’information judiciaire. Je ne peux vous fixer une date précise. Mais avant la fin du mois de novembre débutera le procès contre Abéhi et autres pour atteinte à la sûreté de l’Etat », a rassuré Ange Kessy. Il faut noter que le gendarme cité par l’ancien commandant du GEB était jusque-là présenté par le tribunal militaire comme le cerveau de l’attaque du camp d’Agban, perpétrée en octobre 2012. Et les révélations d’Abéhi viennent conforter la juridiction spéciale dans sa position. En effet, le Maréchal des logis a été présenté le 28 décembre 2012 par le commissaire du gouvernement lors d’une conférence de presse comme celui qui a planifié et fait exécuter l’assaut sur le camp de gendarmerie. Avant le chapitre ‘’Abéhi’’, le conférencier a fait le point de ses poursuites judiciaires depuis la fin de la crise postélectorale. «La lutte contre le racket et l’impunité militaire se poursuit. Le jeudi 21 mars 2013, onze policiers et leurs chefs respectifs ont comparus devant le tribunal militaire d’Abidjan pour répondre des faits de racket sur des chauffeurs de taxis, de Gbakas et de cars. A ce jour, ce sont au total 47 dossiers impliquant 98 gendarmes, policiers et FRCI qui ont été jugés. 56 ont été condamnés à des peines allant de un à 24 mois de prison ferme, 15 ont été relaxés et les autres s’en sont tirés avec un sursis», a-t-il fait le bilan.
Le commandant FRCI d’Agboville devant les juges
Tout en signifiant que tous les militaires, gendarmes et policiers détenus dans les prisons des villes de l’intérieur ou hors des prisons pour des raisons évidentes de sécurité, parmi lesquels se trouve le commissaire principal César Négblé, ancien patron de la police criminelle et de la direction de la surveillance du territoire (DST), seront bientôt transférés à la Maison d’arrêt militaire d’Abidjan (MAMA). Car, a-t-il justifié, leurs dossiers sont, au stade actuel, bouclés et sont en attente de notification à leurs avocats avant de fixer la date de leur procès.
Désormais aucun militaire, gendarme ou policier ne doit parler à la presse sans autorisation de la sa hiérarchie. Ainsi en a décidé l’Etat-major général des armées. Et le tribunal militaire est chargé d’inculper tout contrevenant à cette règle. Après plusieurs appels lancés par le ministère de la Défense à l’effet de faire respecter la consigne, certains militaires continuent d’accorder des interviews aux journalistes. Le cas le plus récent, c’est la sortie du commandant FRCI d’Agboville, Traoré Amara dans les colonnes de ‘’Nord-Sud’’ après l’attaque d’une de ses positions par des individus armés. Cette fois, le TMA, selon Ange Kessy, a décidé d’agir. «Le commandant qui a accordé l’interview à Nord-Sud est poursuivi et sera jugé dans deux semaines pour violation de consigne », a-t-il annoncé. Pour lui, en effet, certains journaux se donnent trop de liberté dans le traitement de l’information relative à la défense nationale. «Ce n’est ni du courage, ni de la témérité. Mais de l’ignorance (…) Car par leurs actes, ils exposent les militaires à de graves sanctions procédant d’une poursuite judiciaire fondé sur l’article 497 du code pénal», a-t-il estimé.
Lacina Ouattara
Le commandant FRCI d’Agboville devant les juges
Tout en signifiant que tous les militaires, gendarmes et policiers détenus dans les prisons des villes de l’intérieur ou hors des prisons pour des raisons évidentes de sécurité, parmi lesquels se trouve le commissaire principal César Négblé, ancien patron de la police criminelle et de la direction de la surveillance du territoire (DST), seront bientôt transférés à la Maison d’arrêt militaire d’Abidjan (MAMA). Car, a-t-il justifié, leurs dossiers sont, au stade actuel, bouclés et sont en attente de notification à leurs avocats avant de fixer la date de leur procès.
Désormais aucun militaire, gendarme ou policier ne doit parler à la presse sans autorisation de la sa hiérarchie. Ainsi en a décidé l’Etat-major général des armées. Et le tribunal militaire est chargé d’inculper tout contrevenant à cette règle. Après plusieurs appels lancés par le ministère de la Défense à l’effet de faire respecter la consigne, certains militaires continuent d’accorder des interviews aux journalistes. Le cas le plus récent, c’est la sortie du commandant FRCI d’Agboville, Traoré Amara dans les colonnes de ‘’Nord-Sud’’ après l’attaque d’une de ses positions par des individus armés. Cette fois, le TMA, selon Ange Kessy, a décidé d’agir. «Le commandant qui a accordé l’interview à Nord-Sud est poursuivi et sera jugé dans deux semaines pour violation de consigne », a-t-il annoncé. Pour lui, en effet, certains journaux se donnent trop de liberté dans le traitement de l’information relative à la défense nationale. «Ce n’est ni du courage, ni de la témérité. Mais de l’ignorance (…) Car par leurs actes, ils exposent les militaires à de graves sanctions procédant d’une poursuite judiciaire fondé sur l’article 497 du code pénal», a-t-il estimé.
Lacina Ouattara