« Le prix Houphouët-Boigny de l’Unesco pour la recherche de la paix. Combien d’Ivoiriens le savent-ils ? Combien de personnes ou d’institutions internationales sont-elles lauréates du prix ‘’Houphouët-Boigny » de l’Unesco pour la recherche de la paix ? Peu. Et, je ne suis pas surpris. Et, c’est trop vite, que les Ivoiriens ont oublié Houphouët-Boigny, le père de l’indépendance de la Côte d’Ivoire en août 1960, décédé en décembre 1993. C’est dommage, que 20 ans après sa mort, 20 ans seulement, Houphouët-Boigny disparaisse de la mémoire collective des Ivoiriens. C’est un véritable paradoxe pour l’image du Président Houphouët-Boigny, et de sa leçon de dialogue pour la recherche de la paix. Le dialogue pour imposer la cohésion sociale. De 1960 à 1993, à la tête d’un pays de plus de 20 millions d’habitants, composés d’une soixantaine d’ethnies, Houphouët-Boigny, avait fait le choix du dialogue comme arme principale de gouvernance. Il avait du respect pour les valeurs morales et culturelles. Le prix Houphouët-Boigny de l’Unesco pour la paix a été institué pur façonner en l’Ivoirien un esprit de tolérance, de bonheur dans la solidarité. Houphouët-Boigny est décédé, le dialogue aussi, est mort. Plus de 20 millions d’Ivoiriens se parlent difficilement aujourd’hui, imposant à la cohésion sociale une infinité, qui confirme que les Ivoiriens ont oublié les 40 ans de lutte politique, économique de Houphouët-Boigny pour leur bonheur : un oubli qui assure que «Houphouët-Boigny » n’avait que des ‘’suiveurs’’. Faut-il enseigner Houphouët-Boigny dans les écoles et universités ? Il le mérite. Même si certains intellectuels ivoiriens, ou africains font déjà la ‘’moue’’. Mais pour moi, Houphouët-Boigny a été un grand cerveau politique africain. Il faut l’enseigner aux écoliers, aux étudiants. De 1946, président du Rda, à 1958, grand animateur du référendum Franco-africain jusqu’aux indépendances politiques africaines en 1960, Houphouët-Boigny n’a jamais pris les armes. Même contre les colons qui ont massacré des centaines de militants du Pdci à Dimbokro, et emprisonné des cadres à Grand-Bassam. Il faut enseigner Houphouët-Boigny aux écoliers, étudiants. Il n’avait qu’une seule arme, le dialogue. Grand cerveau politique africain, Houphouët-Boigny a assuré et accéléré la percée politique et économique de la France en Afrique de l’Ouest. Sous cet énorme poids politique, Houphouët-Boigny créa en 1959 le Conseil de l’Entente. Dans cette association ouest-africaine, il accélère l’opulence de l’économie française au Niger, Dahomey (aujourd’hui Bénin) Haute-Volta (aujourd’hui Burkina-Faso). Houphouët-Boigny n’avait qu’une seule arme : le dialogue. Enseignement par lequel Houphouët s’est imposé dans le remue-ménage d’une Afrique indépendante, rétrécie et influencée par des guerres et intolérances politiques. Faut-il enseigner Houphouët-Boigny ? L’Europe et l’Afrique l’appellait le « Sage ». L’Asie et les Etats-Unis l’appelaient « le visionnaire ». Qu’on soit d’accord ou pas, personne ne peut « effacer » l’histoire et le parcours politique de Houphouët-Boigny’’. Qu’on soit d’accord ou pas, aucun intellectuel ivoirien ou africain, ne peut chasser l’image de Houphouët-Boigny dans l’histoire politique africaine. Qu’on soit d’accord ou pas Houphouët-Boigny, n’a jamais imposé la force… pour avoir la paix. Il était réputé partisan de la non-violence, même si nous avons des souvenirs des ‘’froufrous’’ idéologiques dans les régions du Sanwi à Aboisso, et du ‘’Guébié’’ à Gagnoa, Houphouët-Boigny est accusé de tous les noms. Très courageux, il assume cet énorme poids de ‘’guerrier’’ politique… sans toutefois se prononcer ou démentir véritablement. Houphouët-Boigny avait toujours affirmé qu’il préférait « l’injustice au désordre ». La leçon ? Qu’il fallait à la Côte d’Ivoire, une alternance politique douce, pour passer à une nouvelle étape de l’histoire politique. Mais les Ivoiriens n’ont rien compris.
Par Ben Ismaël
Par Ben Ismaël