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Société Publié le jeudi 21 novembre 2013 | Nord-Sud

Bases du Rdr - L’argent : le nerf… du réveil

© Nord-Sud
Crise post-électoral : Ambiance du mois de décembre, mois de fête, dans les marchés en cette situation que vit le pays.
Crise post-électoral : Ambiance du mois de décembre, mois de fête, dans les marchés en cette situation que vit le pays. Abidjan Le 13 décembre 2010.
Malgré l’appel solennel à la remobilisation, lancé par son secrétaire général par intérim, Amadou Soumahoro, le réveil semble tarder dans la case des républicains. Et pour cause.

Certes, il y a des frémissements dans la case. Mais en réalité, les signes de mouvement que l’on perçoit, sont encore loin de rassurer, notamment dans la perspective des échéances de 2015. « Les actions restent encore timides. Elles ressemblent, par endroits, à des actions d’éclat ou à des coups de pub », critique, off record, un député issu du Rassemblement des républicains (Rdr). « Quand on parle, certains pensent qu’on a quelque chose contre eux. C’est dommage qu’ils voient les choses ainsi. En face, l’opposition donne des signes de vivacité. Nous devons à notre tour sortir de la torpeur dans laquelle nous sommes plongés depuis la fin du cycle électoral. Il faut un vrai réveil parce que, ce dont il s’agit, c’est de préparer d’ores et déjà la réélection du Président Ouattara, tout en tenant compte de la campagne de dénigrement, du mensonge que nos adversaires distillent à longueur de journée sur le compte du président de la République. Ce qui a commencé dans certaines bases est déjà à saluer mais, il faut aller plus loin », ajoute cet élu qui propose, pour ce faire, « de mettre les moyens à la disposition des responsables de base, pour entreprendre le travail de fond ». Il ne croyait pas si bien dire. Car, selon Diabaté Kramoko, départemental Rdr de Daloa, « la volonté est bien là mais, la grosse difficulté réside au niveau des moyens. Nous avons besoin de moyens pour faire le travail », explique l’ancien maire intérimaire de Daloa. C’est que, depuis qu’il a quitté la tête de la municipalité, il est contraint de remettre de l’argent à sa « propre poche » pour financer les activités qu’il projette de mener. « En règle générale, quand une activité est recommandée par la direction du parti, celle-ci met à votre disposition, les moyens nécessaires pour réaliser l’activité indiquée. Mais, quand il s’agit de l’animation ordinaire des bases, il revient aux secrétaires de section ou aux départementaux de trouver les moyens pour accomplir leur mission. C’est pourquoi dans chaque zone, le président, en son temps, s’est arrangé pour qu’il y ait un homme fort, capable de financer les activités », renseigne un départemental du Rdr dans le district d’Abidjan. « Malheureusement, reprend un autre, quand pour les récompenser le président les a promus, notamment au gouvernement ou à de hauts postes dans l’administration, ces ‘’financiers’’ ont presque coupé tout contact avec la base.

Les moyens pour travailler
Je ne les accable pas mais, c’est cela la réalité dans certaines bases. Ils se sont certainement dit que maintenant que le parti est au pouvoir, la direction serait en mesure de financer toutes les bases. Ce qui n’est pas le cas. D’autres, estimant sans doute qu’ils n’ont pas été récompensés à la hauteur des investissements qu’ils ont réalisés, préfèrent se croiser les bras comme les militants de base. D’où la difficulté pour nous autres d’entreprendre quoi que ce soit. La situation est donc bien plus complexe qu’on ne l’imagine ». Mais, à l’intérieur du pays, la difficulté est parfois bien plus réelle pour certains responsables de base. Il n’y a qu’à écouter Amadou Diallo, le départemental du Rdr de Divo pour s’en convaincre. « Depuis 18 ans, je porte, avec d’autres bonnes volontés, le parti à bout de bras à Divo », raconte-il. Avec son salaire d’enseignant, il a mené la lutte mais, il continue d’attendre son heure de gloire. « Il n’a connu aucune promotion, il n’a eu aucun poste électif », critique un ancien élève de M. Diallo, devenu enseignant pas trop loin de la cité du Loh-Djiboua. « La frustration est grande à Divo », fait remarquer Amadou Diallo qui ne baisse cependant pas les bras. « Par amour pour le président de la République, nous sommes obligés de ne pas abandonner. Nous continuons de faire ce que nous pouvons face à notre allié, le Pdci (Parti démocratique de Côte d’Ivoire, ndlr) qui dispose de beaucoup de moyens et qui, avec ça est ici, aux petits soins de ses militants. Je viens d’organiser un séminaire pour préparer nos cadres à se mettre dans les dispositions pour mieux aborder les échéances », fait savoir le départemental de Divo. A Mankono aussi, Me Youssou Fofana a décidé d’investir le terrain, surtout qu’il est plus chanceux qu’Amadou Diallo. La session de formation qu’il vient d’organiser lui aussi à l’intention des responsable de base s’est achevée par un meeting géant. « Parce que 2015, c’est maintenant, j’ai dû mobiliser près de dix millions FCfa pour organiser ces deux activités, pour dire merci au Président Ouattara et pour commencer à préparer sa réélection », a confié hier, au téléphone, l’ancien président du conseil général de Mankono qui vient d’être nommé président du conseil d’administration d’une entreprise parapublique. Pour réussir ce pari, Me Fofana a été voir de bonnes volontés qui lui ont apporté l’aide nécessaire. « Il est à féliciter mais, combien de départementaux peuvent l’entregent de Me Youssouf Fofana ? Il y en a plein qui ont besoin d’être soutenus, ils ont parfois besoin d’une centaine de mille qu’ils n’arrivent pas à avoir parce qu’on a quelques doutes sur leur loyauté », relève le député cité plus haut. « A côté de ceux-là, il y en a qui sont dans une situation ubuesque comme c’est le cas à Vavoua, à Bouaké, à Tiébissou ou encore à Anyama », ajoute-il.

Les zones à problème
Dans ces localités, c’est surtout la rivalité entre cadres du Rdr qui plombe les activités du parti au pouvoir. A Adjamé, par exemple, plus rien ne va entre le maire, Youssouf Sylla et le départemental, Abdoulaye Sidibé. Le dernier cité, pour avoir fait équipe avec l’indépendant, Soumahoro Farik, aux dernières municipales à Adjamé, est désormais contesté par Youssouf Sylla. C’est presque la même réalité qui prévaut à Bouaké où l’ancien maire, Fanny Ibrahima reproche à Touré Mamadou d’avoir soutenu l’indépendant, Nicolas Djibo. A Vavoua ou à Tiébissou, ce sont plutôt des tentatives de putsch qui fragilisent le Rdr. « Le secrétaire général qui a sonné la remobilisation des bases, doit se pencher sur ces zones de turbulence pour que nous ayons un mouvement d’ensemble. Il devrait également penser aux départementaux moins nantis », préconise l’élu qui a manifestement mis un peu d’eau dans son vin. « Il ne sert à rien de s’entredéchirer. C’est ce qui a perdu ceux qui étaient là avant nous. Ceci dit, nous continuerons à faire les critiques nécessaires pour construire notre parti », assure-t-il.

Marc Dossa
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