Deux ans après la mort du guide de la révolution, la Libye peine à se stabiliser. Attentats, meurtres, Premier Ministre séquestré, affrontements entre groupes armées, mésentente entre la classe politique…. La liste n’est pas exhaustive. Et l’ombre de la stabilité dans ce pays s’éloigne de plus en plus au bénéfice des terroristes et narcotrafiquants qui y trouvent refuge.
Ceux qui avaient cru que la mort de Mouammar Kadhafi avait sonné le glas du chaos et du désordre ont vite déchanté. Au fil des jours et des semaines, la situation sécuritaire et politique de la Libye se dégrade un peu plus. La réconciliation nationale reste difficile entre ceux qui ont soutenu le précédent pouvoir et les milices d’anciens révolutionnaires qui continuent de faire la loi dans le pays mettant ainsi à mal la sécurité des libyens. Populations civiles ou autorités, personne n’est épargné. A deux jours du deuxième anniversaire de la mort du guide libyen, le chef de la police militaire libyenne Ahmed al-Barghathi a été tué par balles devant son domicile à Benghazi. Cette ville qui fut le bastion de la révolution libyenne est de nos jours le théâtre quotidien d’attaques et d’assassinats contre l’armée et la police. Des représentations diplomatiques et des intérêts occidentaux ont également été visés par des attentats ces deux dernières années. Le 11 octobre, c’est le consulat de Suède qui a été visé par une attaque non-revendiquée. Plusieurs officiers ont subi le même sort depuis la chute de Mouammar Kadhafi. C’est à Benghazi également, capitale de la Cyrénaïque qu’il y a un an était assassiné l’ambassadeur américain Christopher Stevens.
Et comme cela ne suffisait pas, c’est le Premier ministre, Ali Zeïdane qui a été enlevé de manière rocambolesque dans un hôtel en plein cœur de Tripoli en octobre dernier. Ali Zeidane avait été retenu pendant quelques heures par une ancienne milice, avant d’être relâché grâce à l’intervention d’une milice rivale. Cet enlèvement illustre à merveille l’insécurité grandissante qui règne dans tout le pays.
Les rivalités entre milices reflètent la lutte de pouvoir
Sur le plan politique, la situation n’est guère reluisante. Les différentes tendances et sensibilités politiques sont souvent à couteau tiré. Les rivalités entre milices reflètent la lutte de pouvoir au sein du fragile gouvernement central, où l’alliance tribale laïque contrôle le ministère de la Défense tandis que la force Bouclier libyen, de tendance islamiste, agit dans le cadre du ministère de l’Intérieur. Le Parlement ne déroge pas à la règle. Il est divisé selon ces mêmes lignes de fracture, l’Alliance des forces nationales, laïque, étant à couteaux tirés avec l’aile politique des Frères musulmans sur l’avenir du pays. Les milices sont des dizaines dans le pays, constituées et armées lors de la révolution. Elles devraient, conformément au calendrier établi par le gouvernement provisoire, être désarmées en 2012 mais cela n’a pas été le cas. D’après de sources concordantes, ces milices regroupent environ 225.000 hommes. Le comble, c’est que ces miliciens n’obéissent qu’à leurs chefs et sûrement pas au gouvernement. De plus, elles s’affrontent régulièrement avec les conséquences toujours fâcheuses et dramatiques.
Cette ambiance délétère met à mal les efforts de reconstruction de la Libye au lendemain des quarante années du règne dictatorial du colonel Mouammar Kadhafi. Les grands chantiers de construction sont à l’abandon, la production de pétrole a diminué de moitié et la fréquence des assassinats ne fait qu’augmenter à Benghazi. Au point que certains libyens envisagent même d’envoyer leur progéniture à l’étranger. Il y a des analystes qui n’hésitent pas à dire qu’il y a un air de nostalgie de l’ère Mouammar Kadhafi qui semble souffler sur une bonne partie de la Libye. Pour ceux-là, à quoi sert-il d’avoir la liberté sans un minimum de sécurité et de paix?
Vers un report des élections législatives.
Fin décembre, les Libyens en âge de voter pourraient retourner aux urnes pour élire une Assemblée constituante. Mais nombreux sont ceux pour qui la situation actuelle ne permet pas la tenue d’une telle élection. Dans ce registre, l’hypothèse d’un émiettement du pays n’est pas à écarter.
Avec les derniers soubresauts, c’’est désormais la menace djihadiste qui apparaît. De nombreux pays occidentaux mais aussi africains subsahariens, notamment les voisins immédiats de la Libye craignent fortement que l’extrême sud du désert libyen ne soit devenu le nouveau sanctuaire d’Al-Qaïda.
Togmal David
Ceux qui avaient cru que la mort de Mouammar Kadhafi avait sonné le glas du chaos et du désordre ont vite déchanté. Au fil des jours et des semaines, la situation sécuritaire et politique de la Libye se dégrade un peu plus. La réconciliation nationale reste difficile entre ceux qui ont soutenu le précédent pouvoir et les milices d’anciens révolutionnaires qui continuent de faire la loi dans le pays mettant ainsi à mal la sécurité des libyens. Populations civiles ou autorités, personne n’est épargné. A deux jours du deuxième anniversaire de la mort du guide libyen, le chef de la police militaire libyenne Ahmed al-Barghathi a été tué par balles devant son domicile à Benghazi. Cette ville qui fut le bastion de la révolution libyenne est de nos jours le théâtre quotidien d’attaques et d’assassinats contre l’armée et la police. Des représentations diplomatiques et des intérêts occidentaux ont également été visés par des attentats ces deux dernières années. Le 11 octobre, c’est le consulat de Suède qui a été visé par une attaque non-revendiquée. Plusieurs officiers ont subi le même sort depuis la chute de Mouammar Kadhafi. C’est à Benghazi également, capitale de la Cyrénaïque qu’il y a un an était assassiné l’ambassadeur américain Christopher Stevens.
Et comme cela ne suffisait pas, c’est le Premier ministre, Ali Zeïdane qui a été enlevé de manière rocambolesque dans un hôtel en plein cœur de Tripoli en octobre dernier. Ali Zeidane avait été retenu pendant quelques heures par une ancienne milice, avant d’être relâché grâce à l’intervention d’une milice rivale. Cet enlèvement illustre à merveille l’insécurité grandissante qui règne dans tout le pays.
Les rivalités entre milices reflètent la lutte de pouvoir
Sur le plan politique, la situation n’est guère reluisante. Les différentes tendances et sensibilités politiques sont souvent à couteau tiré. Les rivalités entre milices reflètent la lutte de pouvoir au sein du fragile gouvernement central, où l’alliance tribale laïque contrôle le ministère de la Défense tandis que la force Bouclier libyen, de tendance islamiste, agit dans le cadre du ministère de l’Intérieur. Le Parlement ne déroge pas à la règle. Il est divisé selon ces mêmes lignes de fracture, l’Alliance des forces nationales, laïque, étant à couteaux tirés avec l’aile politique des Frères musulmans sur l’avenir du pays. Les milices sont des dizaines dans le pays, constituées et armées lors de la révolution. Elles devraient, conformément au calendrier établi par le gouvernement provisoire, être désarmées en 2012 mais cela n’a pas été le cas. D’après de sources concordantes, ces milices regroupent environ 225.000 hommes. Le comble, c’est que ces miliciens n’obéissent qu’à leurs chefs et sûrement pas au gouvernement. De plus, elles s’affrontent régulièrement avec les conséquences toujours fâcheuses et dramatiques.
Cette ambiance délétère met à mal les efforts de reconstruction de la Libye au lendemain des quarante années du règne dictatorial du colonel Mouammar Kadhafi. Les grands chantiers de construction sont à l’abandon, la production de pétrole a diminué de moitié et la fréquence des assassinats ne fait qu’augmenter à Benghazi. Au point que certains libyens envisagent même d’envoyer leur progéniture à l’étranger. Il y a des analystes qui n’hésitent pas à dire qu’il y a un air de nostalgie de l’ère Mouammar Kadhafi qui semble souffler sur une bonne partie de la Libye. Pour ceux-là, à quoi sert-il d’avoir la liberté sans un minimum de sécurité et de paix?
Vers un report des élections législatives.
Fin décembre, les Libyens en âge de voter pourraient retourner aux urnes pour élire une Assemblée constituante. Mais nombreux sont ceux pour qui la situation actuelle ne permet pas la tenue d’une telle élection. Dans ce registre, l’hypothèse d’un émiettement du pays n’est pas à écarter.
Avec les derniers soubresauts, c’’est désormais la menace djihadiste qui apparaît. De nombreux pays occidentaux mais aussi africains subsahariens, notamment les voisins immédiats de la Libye craignent fortement que l’extrême sud du désert libyen ne soit devenu le nouveau sanctuaire d’Al-Qaïda.
Togmal David