Le coordonnateur national du Réseau des amis de la Côte d’Ivoire (Raci) chargé de la promotion et de la coordination de la jeunesse précise les ambitions de son organisation et se prononce sur l’actualité nationale.
Votre structure, le Raci, est très active depuis quelques mois à Abidjan et dans les villes de l’intérieur du pays. Quels objectifs vise-t-elle ?
Le Raci est le réseau de toutes les femmes et de tous les hommes qui aiment la Côte d’Ivoire. A ce titre, il vise le rassemblement et le vivre ensemble de tous, sans distinction d’appartenance religieuse, politique, sociale, culturelle. C’est un mouvement qui consacre le binôme fierté nationale et intégration. C’est l’occasion pour nous de mettre l’emphase sur les valeurs de rassemblement qui apparaissent comme seul creuset d’une cohabitation pacifique, pour une nation forte de sa pluriethnicité.
Combien de membres compte aujourd’hui cette organisation ?
Nous comptons déjà une centaine de cadres, d’élus et de personnalités, des jeunes, hommes et femmes de toutes sensibilités politiques, toutes ethnies et de toutes régions. Je trouve ici l’occasion, en ma qualité de membre du bureau national chargé de la promotion de la jeunesse, de lancer un appel à tous ceux et celles qui aiment la Côte d’Ivoire, à toute la jeunesse ivoirienne, de rejoindre sans plus attendre le Raci afin d’œuvrer de concert pour une nation forte dont le positionnement international fera la fierté de tous. A tous ceux qui aiment ce pays, je voudrais dire qu’il y aura toujours de la place au Raci pour faire la promotion d’une Côte d’Ivoire des valeurs.
Le 7 décembre, vous avez présenté votre bureau national à la presse. Quelles sont ses missions précises ?
C’est une mission générale que l’honorable Soro Kanigui a assignée au bureau national du Raci : les temps ont changé et tous les fils et filles de ce pays doivent se sentir chez eux, partout, sur toute l’étendue du territoire national. C’est le sens donné ici et là au concept de fierté nationale, avec à la clé la culture des valeurs du partage, de la solidarité, du pardon, de la tolérance, de l’amour de l’autre, en un mot, les valeurs du vivre ensemble. A côté de la mission générale, il faut noter en annexe que la coordination nationale chargée de la promotion de la jeunesse travaillera à ramener la jeunesse à la culture de l’effort et de l’entreprenariat. Les jeunes de toutes sensibilités communieront, réapprendront à vivre ensemble. En ces circonstances, la réconciliation ne pourra que connaître des taux de réussite exponentiels.
A la même occasion, vous avez pris position contre les états généraux de la République réclamés par le Front populaire ivoirien. Cependant, ce parti estime qu’il n’y aura pas de réconciliation sans ces assises. Ne craignez-vous pas un blocage du processus de réconciliation ?
L’appareil de réconciliation est en panne. Au Raci, nous avons compris la nécessité d’une approche systémique de la réconciliation : au plan politique, économique et social, il y a suffisamment d’indicateurs qui nous permettent de comprendre que la réconciliation, sans aucune institution, se trouve être le quotidien des habitants de la Côte d’Ivoire. Quand nous analysons les résultats de la politique générale du président de la République, président de tous les Ivoiriens, le Raci s’aperçoit que la réconciliation est confortée par le développement socio-économique çà et là, à travers tout le pays. Plus ce développement gagnera du terrain, mieux la réconciliation se portera. C’est pourquoi, nous pensons que les états généraux de la République qui, du reste, sonnent comme du remix, ne sauraient être la thérapie adéquate. Les Ivoiriens se réconcilient tous les jours et ces états généraux de la République seraient au contraire une autre farce pour contrer la galopante fraternité retrouvée entre Ivoiriens.
Lundi, à la demande de son président, Affi N’Guessan, le Fpi a eu une rencontre avec le secrétaire général du Rdr pour réitérer sa demande. Cette démarche ne devrait-elle pas faire bouger les lignes du côté du pouvoir ?
Le Rdr (Rassemblement des républicains, Ndlr) est un parti houphouétiste qui sait qu’il ne sert à rien de faire l’économie du dialogue. En tout état de cause, tous les fils et filles de ce pays doivent se rencontrer, se parler, réapprendre à vivre ensemble. C’est fortement ce que le Raci recommande. La démarche du président du Fpi est à saluer. C’est en abandonnant les positions tranchées que chacun pourra construire à son niveau la Côte d’Ivoire.
Mercredi à Didiévi, le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, a souhaité l’entrée du Fpi au gouvernement. Mais ce parti, au regard des premières réactions de ses cadres, ne semble pas encore prêt à saisir cette main tendue. Quels commentaires ?
Par expérience, nous savons que la raison finit toujours par triompher. Par conséquent, nous invitons le Fpi à aller plus loin en saisissant la main tendue du Président Ouattara pour intégrer humblement le train du développement. Il serait beaucoup plus intéressant que le Fpi fasse son entrée au gouvernement pour apporter sa pierre à l’édification de la nation.
Ce parti maintient sa revendication sur les états généraux. Selon vous, comment la réconciliation pourrait-elle se faire sans la satisfaction de cette exigence ?
Je le disais un peu plus haut, les états généraux sont un concept narcissique dont le contenu reflète difficilement la forme. En demandant sincèrement pardon aux Ivoiriens, le Fpi règlera du coup tous ses problèmes et la République fera de facto l’économie de la facture de ces états généraux. C’est aujourd’hui chose palpable que de voir une femme malinké et une femme dida vendre au marché de gros l’une à côté de l’autre, en toute bonne intelligence. La réconciliation n’est pas un match de 90 minutes, au terme duquel les résultats sont sus et connus. La réconciliation n’est pas enfermée et à enfermer dans le temps, elle n’est pas prisonnière d’une circonstance ou d’un évènement, c’est une triviale appréciation et adoption du vivre ensemble ; la réconciliation de ce fait est donc un vécu quotidien, une réalité de ménage, de voisinage, de fraternité et j’en passe. Je tiens in fine à dire que les états généraux embrigaderaient la réconciliation dont l’expression se veut de plus en plus volubile.
Quel est concrètement le rôle que compte jouer le Raci dans ce processus?
Le Raci est un mouvement de la société civile qui compte jouer sa partition dans le lyrisme de la réconciliation. Nous n’avons qu’une identité, la Côte d’Ivoire, dont les fils et les filles, résolument tournés vers l’avenir, doivent être les fiers artisans ; une identité enrichie aux valeurs de l’hospitalité et de l’intégration. A partir de ce postulat, le Raci rapproche tous les fils et filles de la Côte d’Ivoire sans aucune autre considération pour parler de la Côte d’Ivoire, du nécessaire sacerdoce de la réconciliation. Je tiens à rappeler que le Raci est un rassemblement aux couleurs de la Côte d’Ivoire. Au sein de ce réseau d’amis, nous débattons de tous les sujets, sans tabou ; pour tout dire, le Raci est le laboratoire pratique de la réconciliation nationale.
Réalisée par Danielle Tagro
Votre structure, le Raci, est très active depuis quelques mois à Abidjan et dans les villes de l’intérieur du pays. Quels objectifs vise-t-elle ?
Le Raci est le réseau de toutes les femmes et de tous les hommes qui aiment la Côte d’Ivoire. A ce titre, il vise le rassemblement et le vivre ensemble de tous, sans distinction d’appartenance religieuse, politique, sociale, culturelle. C’est un mouvement qui consacre le binôme fierté nationale et intégration. C’est l’occasion pour nous de mettre l’emphase sur les valeurs de rassemblement qui apparaissent comme seul creuset d’une cohabitation pacifique, pour une nation forte de sa pluriethnicité.
Combien de membres compte aujourd’hui cette organisation ?
Nous comptons déjà une centaine de cadres, d’élus et de personnalités, des jeunes, hommes et femmes de toutes sensibilités politiques, toutes ethnies et de toutes régions. Je trouve ici l’occasion, en ma qualité de membre du bureau national chargé de la promotion de la jeunesse, de lancer un appel à tous ceux et celles qui aiment la Côte d’Ivoire, à toute la jeunesse ivoirienne, de rejoindre sans plus attendre le Raci afin d’œuvrer de concert pour une nation forte dont le positionnement international fera la fierté de tous. A tous ceux qui aiment ce pays, je voudrais dire qu’il y aura toujours de la place au Raci pour faire la promotion d’une Côte d’Ivoire des valeurs.
Le 7 décembre, vous avez présenté votre bureau national à la presse. Quelles sont ses missions précises ?
C’est une mission générale que l’honorable Soro Kanigui a assignée au bureau national du Raci : les temps ont changé et tous les fils et filles de ce pays doivent se sentir chez eux, partout, sur toute l’étendue du territoire national. C’est le sens donné ici et là au concept de fierté nationale, avec à la clé la culture des valeurs du partage, de la solidarité, du pardon, de la tolérance, de l’amour de l’autre, en un mot, les valeurs du vivre ensemble. A côté de la mission générale, il faut noter en annexe que la coordination nationale chargée de la promotion de la jeunesse travaillera à ramener la jeunesse à la culture de l’effort et de l’entreprenariat. Les jeunes de toutes sensibilités communieront, réapprendront à vivre ensemble. En ces circonstances, la réconciliation ne pourra que connaître des taux de réussite exponentiels.
A la même occasion, vous avez pris position contre les états généraux de la République réclamés par le Front populaire ivoirien. Cependant, ce parti estime qu’il n’y aura pas de réconciliation sans ces assises. Ne craignez-vous pas un blocage du processus de réconciliation ?
L’appareil de réconciliation est en panne. Au Raci, nous avons compris la nécessité d’une approche systémique de la réconciliation : au plan politique, économique et social, il y a suffisamment d’indicateurs qui nous permettent de comprendre que la réconciliation, sans aucune institution, se trouve être le quotidien des habitants de la Côte d’Ivoire. Quand nous analysons les résultats de la politique générale du président de la République, président de tous les Ivoiriens, le Raci s’aperçoit que la réconciliation est confortée par le développement socio-économique çà et là, à travers tout le pays. Plus ce développement gagnera du terrain, mieux la réconciliation se portera. C’est pourquoi, nous pensons que les états généraux de la République qui, du reste, sonnent comme du remix, ne sauraient être la thérapie adéquate. Les Ivoiriens se réconcilient tous les jours et ces états généraux de la République seraient au contraire une autre farce pour contrer la galopante fraternité retrouvée entre Ivoiriens.
Lundi, à la demande de son président, Affi N’Guessan, le Fpi a eu une rencontre avec le secrétaire général du Rdr pour réitérer sa demande. Cette démarche ne devrait-elle pas faire bouger les lignes du côté du pouvoir ?
Le Rdr (Rassemblement des républicains, Ndlr) est un parti houphouétiste qui sait qu’il ne sert à rien de faire l’économie du dialogue. En tout état de cause, tous les fils et filles de ce pays doivent se rencontrer, se parler, réapprendre à vivre ensemble. C’est fortement ce que le Raci recommande. La démarche du président du Fpi est à saluer. C’est en abandonnant les positions tranchées que chacun pourra construire à son niveau la Côte d’Ivoire.
Mercredi à Didiévi, le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, a souhaité l’entrée du Fpi au gouvernement. Mais ce parti, au regard des premières réactions de ses cadres, ne semble pas encore prêt à saisir cette main tendue. Quels commentaires ?
Par expérience, nous savons que la raison finit toujours par triompher. Par conséquent, nous invitons le Fpi à aller plus loin en saisissant la main tendue du Président Ouattara pour intégrer humblement le train du développement. Il serait beaucoup plus intéressant que le Fpi fasse son entrée au gouvernement pour apporter sa pierre à l’édification de la nation.
Ce parti maintient sa revendication sur les états généraux. Selon vous, comment la réconciliation pourrait-elle se faire sans la satisfaction de cette exigence ?
Je le disais un peu plus haut, les états généraux sont un concept narcissique dont le contenu reflète difficilement la forme. En demandant sincèrement pardon aux Ivoiriens, le Fpi règlera du coup tous ses problèmes et la République fera de facto l’économie de la facture de ces états généraux. C’est aujourd’hui chose palpable que de voir une femme malinké et une femme dida vendre au marché de gros l’une à côté de l’autre, en toute bonne intelligence. La réconciliation n’est pas un match de 90 minutes, au terme duquel les résultats sont sus et connus. La réconciliation n’est pas enfermée et à enfermer dans le temps, elle n’est pas prisonnière d’une circonstance ou d’un évènement, c’est une triviale appréciation et adoption du vivre ensemble ; la réconciliation de ce fait est donc un vécu quotidien, une réalité de ménage, de voisinage, de fraternité et j’en passe. Je tiens in fine à dire que les états généraux embrigaderaient la réconciliation dont l’expression se veut de plus en plus volubile.
Quel est concrètement le rôle que compte jouer le Raci dans ce processus?
Le Raci est un mouvement de la société civile qui compte jouer sa partition dans le lyrisme de la réconciliation. Nous n’avons qu’une identité, la Côte d’Ivoire, dont les fils et les filles, résolument tournés vers l’avenir, doivent être les fiers artisans ; une identité enrichie aux valeurs de l’hospitalité et de l’intégration. A partir de ce postulat, le Raci rapproche tous les fils et filles de la Côte d’Ivoire sans aucune autre considération pour parler de la Côte d’Ivoire, du nécessaire sacerdoce de la réconciliation. Je tiens à rappeler que le Raci est un rassemblement aux couleurs de la Côte d’Ivoire. Au sein de ce réseau d’amis, nous débattons de tous les sujets, sans tabou ; pour tout dire, le Raci est le laboratoire pratique de la réconciliation nationale.
Réalisée par Danielle Tagro