L'idée ne manque pas d'originalité. Mettre ses tracteurs moissonneurs à la disposition des paysans les plus démunis pour les inciter à moissonner leurs bas- fonds en vue de produire en quantité suffisante du riz. Telle est la trouvaille d'Adama Elola, cultivateur et ressortissant de Bouaké, qui a initié l'opération dite du ''Labour de la paix''. Au Journal télévisé de 20h, le vendredi 29 novembre 2013, son projet a été présenté aux Ivoiriens. Par son acte, M. Elola compte donner un coup de pouce à la réconciliation en mettant ses machines agricoles à la disposition de ses compatriotes. L'objectif recherché par le paysan, c'est d'amener les populations à se rapprocher par le travail de la terre. Et ce n'est pas M. Johnson qui dira le contraire, lui qui a eu recours à ces machines pour moissonner un bas-fond de près 7 ha. «C'est un grand soulagement. Aujourd'hui, chacun sème 5 à 6 ha sans être inquiet», a-t-il soutenu. Le promoteur de ''l'opération Labour de la paix'' ne boude pas son plaisir de voir les populations adhérer à son projet. «Pour labourer, il faut être ensemble, il faut qu'il y ait la paix. Même s'ils ne se parlent pas, le fait d'être ensemble sur une portion de terre et de partager un engin pour l'intérêt commun, resserre les liens et contribue à la réconciliation», a indiqué Adama Elola. Faut-il le souligner, l'idée d'un tel projet a germé avec la crise ivoirienne. Issu d'une famille de cultivateurs, M Elola a été obligé de remettre en marche un vieux tracteur de son géniteur pour cultiver les bas-fonds. Pour lui, cela devrait éviter à sa famille une pénurie alimentaire qui se profilait à l'horizon avec la crise de septembre 2002. C'est cette expérience, somme toute riche, qu'il entend vulgariser en vue d'amener ses frères ivoiriens à faire comme lui. «Tous les Ivoiriens qui ont des moyens veulent faire de l'hévéa. Si les Ivoiriens cultivent ce qu'ils mangent, nous oublierons les problèmes liés à la cherté de la vie», a conseillé Adama Elola.
Y. D (L’Inter)
Y. D (L’Inter)
