Sa volonté est de briser les préjugés. Elle veut être sur le terrain et non rester enfermée dans un bureau climatisé.
Mais pour y être, il faut avoir du caractère. Mariam Traoré l’une des 28 femmes du Parlement ivoirien en a.
Méchante, palabreuse, insoumise seraient les épithètes pour qualifier le comportement de Mariam Traoré. Est-ce un faux jugement ou une réalité ? «Je suis tout sauf ce qui est en train d’être dit de moi. Je ne suis pas une femme à scandales encore moins insoumise. Ceux qui me connaissent bien seront choqués d’entendre de tels propos», ironise-t-elle. Dognon Koné, député de Boundiali, estime que Mariam Traoré est dure de caractère mais que cela n’enlève en rien à sa nature réelle : Véridique, docile, soucieuse du bien-être des autres.
Justifiant l’attitude de sa collègue, Tehfour Koné, député d’Abobo, indique que c’est une femme débordante d’énergie, très disponible et très acharnée sur tous les fronts relatifs aux revendications. «Lorsqu’on dit qu’elle est palabreuse, cela dépend de l’angle d’appréciation. Mariam Traoré est un député du peuple car pour les revendications des peuples, elle est acharnée. De l’autre côté, on dira que son comportement n’est pas celui d’un député car l’élu du peuple doit avoir une retenue. Surtout face à l’oppression, à l’injustice, elle manque de retenue. Cela est à féliciter», indique le jeune député d’Abobo. Pour Siama Bamba, président du conseil régional de Boundiali, sa ‘’petite sœur’’ comme il aime bien à l’appeler est impulsive mais très maternelle. «C’est une femme. Elle est incomprise», estime-t-il. Mariam Traoré souhaite qu’on retienne qu’elle est l’ange gardien des faibles et des pauvres. Une femme qui dit la vérité. Une femme qui dit ce qu’elle pense. «Je ne suis pas manipulable. Je ne sais pas tricher. Je porterai toujours la voix des sans voix», rassure Agnagami (surnom donné par ses collègues députés et qui signifie il faut tout mélanger en malinké). Pourquoi ce surnom ? «Lorsque Mariam Traoré lève la main pour intervenir sur un sujet tous les parlementaires s’interrogent sur ce qu’elle va dire de nouveau. Toutes ses interventions sont applaudies car nous n’avons pas le courage de dire ce qu’elle vient de dire. Elle dit haut et fort ce que nous refusons de dire. C’est pourquoi nous l’appelons ‘’Agnagami’’. Elle mélange positivement tout sur son passage», explique sous le sceau de l’anonymat un député du district des Savanes. Et de faire remarquer que le caractère acharné de son homologue est difficilement accepté dans nos sociétés. «Mariam aime la justice et l’égalité. Elle s’oppose à toutes les méchancetés, injustices et traîtrises», nous informe-t-il. Et d’ajouter une anecdote. «Au cours du vote sur le projet de loi relatif à la naturalisation, nationalité et autres, lorsque Mariam a su que le Pdci s’opposait, elle est rentrée dans tous ses états. Elle a tenu des propos durs à l’endroit des responsables du Pdci. Pour elle, il était inconcevable qu’étant allié, le Pdci se comporte ainsi. Elle a horreur des traîtres, de l’injustice et des méchants», confie Tehfour Koné. D’un niveau d’études bac+5 sans toutefois préciser le domaine, Mariam Traoré est avant tout une battante. Elle est chef d’entreprise, fondatrice d’établissement scolaire, les Cygnes à Angré. «Je suis directrice-fondatrice d’une société de gardiennage en France et directrice de l’Ong aide et démocratie en Afrique, basée aussi en France. Je suis le résultat de ma volonté. Il est normal qu’on ne badine pas avec moi», indique-t-elle, avec un sourire en coin.
Mère de 3 garçons, la députée de Tengréla, tout en refusant de révéler l’identité de celui qui partage sa vie, rassure que «devant une grande dame se trouve un grand homme». À la question de savoir comment elle concilie vie de foyer, vie professionnelle et activités humanitaires, la première des fans de Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale, répond simplement : «Il suffit d’être très bien organisée et de savoir faire la différence entre le foyer et le bureau. Je suis une femme naturelle. Une femme comme les autres. Qui se lève tôt pour faire le ménage bien que j’aie des filles de ménage».
Reprenant une célèbre phrase de l’ancien président Laurent Gbagbo, Mariam Traoré indique que «si on dit que j’aime palabres, ce n’est pas vrai, mais si on dit que j’aime la fête, ça c’est vrai. Je m’invite souvent à des fêtes. En dehors du Parlement, je passe le reste de mon temps à la fête». Femme de cœur, Agnagami l’est également. Avant même son élection à l’Assemblée nationale, Mariam Traoré s’est investie dans la prise en charge des albinos, des handicapés et des victimes de la crise postélectorale. «Cela me coûte une fortune. Mais le plus important c’est d’aider ces personnes à avoir un mieux-être et à ne plus se sentir marginalisées», souligne-t-elle. «Elle doit son élection à ses actions sociales. Grâce à elle, de nombreux enfants vont à l’école. Elle est toujours aux côtés des populations démunies pour leur apporter assistance. Elle est très gentille et très humaniste», révèle Mamadou Koné, transitaire et fils de Tengréla.
Femme engagée politiquement, Mariam Traoré avoue avoir connu avec son parti, le Rassemblement des républicains (Rdr) des moments difficiles. «J’ai connu l’exil. J’ai échappé à des enlèvements. J’ai perdu mon frère qu’ils ont abattu chez moi à la maison. J’ai été battue, molestée, presque laissée pour morte. Après toutes ces épreuves, je refuse qu’on s’amuse avec le pouvoir de Ouattara. Et cela, je ne le négocie pas», prévient-elle. Le seul conseil que Tehfour Koné lui donne pour qu’elle soit efficace, c’est qu’elle canalise son énergie.
Femme d’honneur, femme d’engagement, femme de cœur et mère battante, Mariam Traoré ou du moins ‘’Agnagami’’ entend travailler à l’élévation du niveau de l’Assemblée nationale et surtout à l’émergence de la Côte d’Ivoire. Mais avant cela, elle souhaite que le temps de parole au Parlement soit revu à la hausse. «Nous qui aimons parler, en 3 mn, on ne peut pas bien s’exprimer. Nous sommes payés à travailler. Donc même si c’est pour dormir là-bas, il faut le faire en travaillant», appelle-t-elle de tous ses voeux.
Par ED (stagiaire)
Mais pour y être, il faut avoir du caractère. Mariam Traoré l’une des 28 femmes du Parlement ivoirien en a.
Méchante, palabreuse, insoumise seraient les épithètes pour qualifier le comportement de Mariam Traoré. Est-ce un faux jugement ou une réalité ? «Je suis tout sauf ce qui est en train d’être dit de moi. Je ne suis pas une femme à scandales encore moins insoumise. Ceux qui me connaissent bien seront choqués d’entendre de tels propos», ironise-t-elle. Dognon Koné, député de Boundiali, estime que Mariam Traoré est dure de caractère mais que cela n’enlève en rien à sa nature réelle : Véridique, docile, soucieuse du bien-être des autres.
Justifiant l’attitude de sa collègue, Tehfour Koné, député d’Abobo, indique que c’est une femme débordante d’énergie, très disponible et très acharnée sur tous les fronts relatifs aux revendications. «Lorsqu’on dit qu’elle est palabreuse, cela dépend de l’angle d’appréciation. Mariam Traoré est un député du peuple car pour les revendications des peuples, elle est acharnée. De l’autre côté, on dira que son comportement n’est pas celui d’un député car l’élu du peuple doit avoir une retenue. Surtout face à l’oppression, à l’injustice, elle manque de retenue. Cela est à féliciter», indique le jeune député d’Abobo. Pour Siama Bamba, président du conseil régional de Boundiali, sa ‘’petite sœur’’ comme il aime bien à l’appeler est impulsive mais très maternelle. «C’est une femme. Elle est incomprise», estime-t-il. Mariam Traoré souhaite qu’on retienne qu’elle est l’ange gardien des faibles et des pauvres. Une femme qui dit la vérité. Une femme qui dit ce qu’elle pense. «Je ne suis pas manipulable. Je ne sais pas tricher. Je porterai toujours la voix des sans voix», rassure Agnagami (surnom donné par ses collègues députés et qui signifie il faut tout mélanger en malinké). Pourquoi ce surnom ? «Lorsque Mariam Traoré lève la main pour intervenir sur un sujet tous les parlementaires s’interrogent sur ce qu’elle va dire de nouveau. Toutes ses interventions sont applaudies car nous n’avons pas le courage de dire ce qu’elle vient de dire. Elle dit haut et fort ce que nous refusons de dire. C’est pourquoi nous l’appelons ‘’Agnagami’’. Elle mélange positivement tout sur son passage», explique sous le sceau de l’anonymat un député du district des Savanes. Et de faire remarquer que le caractère acharné de son homologue est difficilement accepté dans nos sociétés. «Mariam aime la justice et l’égalité. Elle s’oppose à toutes les méchancetés, injustices et traîtrises», nous informe-t-il. Et d’ajouter une anecdote. «Au cours du vote sur le projet de loi relatif à la naturalisation, nationalité et autres, lorsque Mariam a su que le Pdci s’opposait, elle est rentrée dans tous ses états. Elle a tenu des propos durs à l’endroit des responsables du Pdci. Pour elle, il était inconcevable qu’étant allié, le Pdci se comporte ainsi. Elle a horreur des traîtres, de l’injustice et des méchants», confie Tehfour Koné. D’un niveau d’études bac+5 sans toutefois préciser le domaine, Mariam Traoré est avant tout une battante. Elle est chef d’entreprise, fondatrice d’établissement scolaire, les Cygnes à Angré. «Je suis directrice-fondatrice d’une société de gardiennage en France et directrice de l’Ong aide et démocratie en Afrique, basée aussi en France. Je suis le résultat de ma volonté. Il est normal qu’on ne badine pas avec moi», indique-t-elle, avec un sourire en coin.
Mère de 3 garçons, la députée de Tengréla, tout en refusant de révéler l’identité de celui qui partage sa vie, rassure que «devant une grande dame se trouve un grand homme». À la question de savoir comment elle concilie vie de foyer, vie professionnelle et activités humanitaires, la première des fans de Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale, répond simplement : «Il suffit d’être très bien organisée et de savoir faire la différence entre le foyer et le bureau. Je suis une femme naturelle. Une femme comme les autres. Qui se lève tôt pour faire le ménage bien que j’aie des filles de ménage».
Reprenant une célèbre phrase de l’ancien président Laurent Gbagbo, Mariam Traoré indique que «si on dit que j’aime palabres, ce n’est pas vrai, mais si on dit que j’aime la fête, ça c’est vrai. Je m’invite souvent à des fêtes. En dehors du Parlement, je passe le reste de mon temps à la fête». Femme de cœur, Agnagami l’est également. Avant même son élection à l’Assemblée nationale, Mariam Traoré s’est investie dans la prise en charge des albinos, des handicapés et des victimes de la crise postélectorale. «Cela me coûte une fortune. Mais le plus important c’est d’aider ces personnes à avoir un mieux-être et à ne plus se sentir marginalisées», souligne-t-elle. «Elle doit son élection à ses actions sociales. Grâce à elle, de nombreux enfants vont à l’école. Elle est toujours aux côtés des populations démunies pour leur apporter assistance. Elle est très gentille et très humaniste», révèle Mamadou Koné, transitaire et fils de Tengréla.
Femme engagée politiquement, Mariam Traoré avoue avoir connu avec son parti, le Rassemblement des républicains (Rdr) des moments difficiles. «J’ai connu l’exil. J’ai échappé à des enlèvements. J’ai perdu mon frère qu’ils ont abattu chez moi à la maison. J’ai été battue, molestée, presque laissée pour morte. Après toutes ces épreuves, je refuse qu’on s’amuse avec le pouvoir de Ouattara. Et cela, je ne le négocie pas», prévient-elle. Le seul conseil que Tehfour Koné lui donne pour qu’elle soit efficace, c’est qu’elle canalise son énergie.
Femme d’honneur, femme d’engagement, femme de cœur et mère battante, Mariam Traoré ou du moins ‘’Agnagami’’ entend travailler à l’élévation du niveau de l’Assemblée nationale et surtout à l’émergence de la Côte d’Ivoire. Mais avant cela, elle souhaite que le temps de parole au Parlement soit revu à la hausse. «Nous qui aimons parler, en 3 mn, on ne peut pas bien s’exprimer. Nous sommes payés à travailler. Donc même si c’est pour dormir là-bas, il faut le faire en travaillant», appelle-t-elle de tous ses voeux.
Par ED (stagiaire)