Fini les supputations et les petits calculs ! La revalorisation et le déblocage des salaires des fonctionnaires et Agents de l’Etat de Côte d’Ivoire annoncés par le Président de la République, Alassane Ouattara, n’est pas une vue de l’esprit. C’est une réalité. Cette mesure rentre en vigueur à compter de fin janvier 2014. Le ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative, Gnamien Konan, a apporté des éclairages hier, lors de « les Rendez-vous du Gouvernement » initié par le CICG, à l’immeuble Sciam au Plateau, autour du thème «Administration Publique, levier de la Côte d’Ivoire Emergente et Attractive». Le ministre Gnamien a expliqué que sur le budget 2014, 78,9 milliards FCFA ont été dégagés pour la revalorisation des salaires. Elle concerne 150.000 fonctionnaires. Le respect des engagements actés, a-t-il poursuivi, notamment le paiement des 25% restants du reclassement de catégorie et bonification indiciaire, concerne 121.382 fonctionnaires. Soit 36,2milliards FCFA. Dans le secteur de la santé, ce sont 15.819 fonctionnaires qui bénéficieront d’une bonification indiciaire. Soit un montant de 14 ,9 milliards FCFA. Il a également fait remarquer que ce sont 1052 cadres supérieurs de la Fonction publique qui bénéficient d’un reclassement de Grade A4 à A5. Soit une enveloppe de 2,7 milliards FCFA. Les Ingénieurs, Techniciens et Informaticiens n’ont pas été oubliés. 3413 d’entre eux bénéficient, selon le ministre Gnamien Konan, d’une bonification indiciaire. Le premier responsable de la Fonction publique fait remarquer que les 25 % restants à payer pour le secteur Education / Formation équivalent à une augmentation minimum de 3000 FCFA, 24000 FCFA en moyenne et au maximum 1,150 millions FCFA. Et ce, en fonction des grades. Quant aux personnels du secteur public de la santé, ils bénéficieront d’une augmentation moyenne de 78.492 FCFA, d’une augmentation minimale de 40.000 FCFA et maximale de 107.000 FCFA. «Et ceux des Grades A4 et A5 bénéficieront d’une augmentation moyenne de 216.000 FCFA, d’une augmentation minimale de 183.000 FCFA et d’une augmentation maximale de 381.000 FCFA. Pour les Ingénieurs autres que les Informaticiens, ils bénéficieront d’une augmentation minimale de 40.000 FCFA et maximale de 26.800 FCFA», a-t-il révélé. Avant d’ajouter que ceux qui sont rentrés seulement l’année dernière à la Fonction publique n’auront pas ‘’grand-chose sur leurs salaires’’. Concernant le déblocage des avancements indiciaires, Gnamien Konan a relevé qu’il concerne seulement 38.680 fonctionnaires pour un coût total de 23,4 milliards FCFA. En tout cas, c’est une augmentation de 12 % sur les salaires des fonctionnaires. Cependant, il a précisé que les personnels du secteur Education/ Formation et de la santé ne sont pas concernés par le déblocage des avancements «(…) Ceux dont le paiement des engagements actés ont atteint 75% et qui passeront à 100 % en fin janvier 2014 avec le paiement des 25 % restants ne bénéficient pas cette année de déblocage indiciaire », a lancé le ministre de la Fonction publique. Indiquant que le Gouvernement a décidé de commencer le déblocage des avancements des salaires par les plus bas et les plus anciens. Il a souligné que c’est un processus qui s’étendra jusqu’en 2019. A cette date, selon Gnamien Konan, tous les salaires bloqués depuis 1988 seront débloqués. Avec cette revalorisation, les fonctionnaires de Côte d’Ivoire ne sont pas mal lotis, comparativement à leurs collègues de la sous –région. Le ministre a également annoncé que la mesure de la revalorisation et du déblocage des salaires n’est pas rétroactive. Ceux qui sont déjà allés à la retraite ne verront rien sur leurs pensions. La masse salariale des fonctionnaires depasse la norme de l’Uemoa qui est de 35 % des ressources propres «(…) Nous sommes à 45 %. Nous sommes en train d’élaborer une stratégie pour pouvoir être dans les normes de l’Uemoa. C’est pourquoi nous avons arrêté les recrutements systématiques à la Fonction publique. Par contre, nous continuerons à recruter dans les secteurs de l’Education et de la Santé. Il faut que nos ressources propres augmentent aussi », a-t-il espéré. L’ambition du chef de l’Etat, c’est de restaurer la dignité des fonctionnaires et de rendre l’administration ivoirienne plus performante et compétitive.
Anzoumana Cissé
Anzoumana Cissé
