‘’Washington’’, le célèbre bidonville de la commune chic de Cocody (quartier des ambassadeurs), à l’Est d’Abidjan, a été détruit, hier, par des bulldozers du ministère de la Construction, du Logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme (MCLAU), a constaté sur place un journaliste de APA. Des habitations, pour la plupart, construites en bois, qui s’écroulent au passage des machines, des femmes et enfants courant dans tous les sens, pour sauver ce qui peut l’être encore. Quand d’autres, avec leurs bagages, entassés au milieu de ce qui sert de voie d’accès à ce quartier précaire, implorent la clémence des agents du ministère, commis à la tâche. « Nous, on fait ce que nos patrons nous ont demandé. Il y a longtemps que le gouvernement vous a demandé de déguerpir. L’ordre est venu d’en haut », lance l’un des conducteurs de bulldozer aux déguerpis. De fait, il ressort des différents témoignages recueillis sur place, que depuis le 21 décembre dernier, le ministère de la Construction, du Logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme (MCLAU), a mis en demeure les habitants de « Washington » de quitter le site sans délai. « C’est vrai, le gouvernement nous a intimé l’ordre de libérer les lieux. C’était dans le mois de décembre passé. Mais, nous avons demandé pardon au ministère de la construction pour un délai supplémentaire le temps de trouver un autre site pour nous recaser » se lamente, Daouda Coulibaly, au milieu de ses bagages, avec ses deux épouses et enfants. Apparemment, les habitants de « Washington » n’ont pas été suivis dans leur plaidoierie, par les autorités. Près de 500 familles « sans abris », attendent, désespérément, une « solution » du ministère de la Construction, après cette « opération » qui a démarré lundi et qui les expose, avec leurs biens, à toutes sortes d’intempéries. En 1997, l’Etat ivoirien avait recasé 850 familles à Biabou dans la commune d’Abobo (Nord-Est d’Abidjan), suite à un premier déguerpissement de « Washington ». «Depuis cette date, le gouvernement devrait reloger le reste que nous sommes. Non seulement, on ne trouve pas de site mais on vient nous déloger. Où allons- nous partir avec nos enfants ? », S’interroge Kaboré Ouédraogo.
Société Publié le mercredi 5 février 2014 | Le Democrate