x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le samedi 8 février 2014 | Le Patriote

Tirs nourris à la frontière de Noé, hier : la caserne des douaniers attaquée par des assaillants

La ville de Noé a encore connu une nuit mouvementée. Dans la nuit du jeudi 6 au vendredi 7 février, la quiétude des habitants de la paisible ville de Noé a été troublée par des tirs nourris et des détonations. Obligeant les derniers noctambules à écourter précipitamment leur randonnée et les habitants à se terrer chez eux. Une bande d’individus puissamment armés a, en effet, investi la caserne des douaniers autour de 2 heures du matin. Sans autre forme de procès, les assaillants ont tiré à plusieurs reprises avec des fusils d’assaut et à l’arme lourde. Les habitants disent avoir entendu plusieurs rafales de type kalachnikov et deux détonations provenant d’armes lourdes. Mais personne n’a pu apercevoir les auteurs de cette attaque. Toujours est-il qu’à l’arrivée de notre équipe de reportage aux environs de 15 heures à Noé, le spectacle qui se présentait à nous à la caserne des douaniers n’était pas reluisant. Le domicile de l’adjudant-chef, Ouattara Mamadou, a été criblé de balles. Son véhicule de type Mercedes C 250 n’a pas échappé à la furie des assaillants. Les vitres-arrières et avant ainsi que celles des portières ont volé en éclats sous l’effet des projectiles. Plusieurs trous sur la carrosserie montrent que les auteurs de l’attaque voulaient apparemment faire passer un message clair au maitre des lieux. Sur le bas de l’escalier de cinq marches du domicile de l’adjudant-chef Ouattara, deux trous occasionnés par des balles frappent à l’?il. Plusieurs autres trous sur les murs de la maison montrent que les visiteurs indésirables n’ont pas fait dans la dentelle. Au total, ce sont neuf impacts de balle qui ont été dénombrés sur le domicile du chef de dépôt du service des douanes de Noé. A deux mètres de là, la clôture en tôle acier du capitaine Koné Khalifa porte également des marques de balles. A l’intérieur, son véhicule, un 4x4 de marque Mitsubishi, présente les séquelles de l’attaque. Un grosse cavité au bas de la portière droite avant est encore visible. Qu’a pu bien se passer pour que la caserne des agents des douanes de la ville frontalière de Noé soit l’objet d’une attaque aussi violente ? Selon les témoignages recueillis sur place dès notre arrivée, les événements qui ont précédé cette terrible nuit au poste de douane à la frontière pourrait expliquer cette attaque. Jeudi dernier, à 18 h 30, à l’heure de fermeture de la frontière, le chef de dépôt, l’adjudant-chef Ouattara Mamadou, comme à son habitude, fait le tour du parc pour vérifier si tous les véhicules stationnés ont été pris en charge. C’est-à-dire, si les véhicules garés dans l’enceinte du poste frontalier sont munis de documents qui attestent qu’ils sont en règle vis-à-vis des douanes. Après contrôle, le chef du dépôt constate que six véhicules bourrés de marchandises n’ont pas de documents de dédouanement. Tous des véhicules militaires. Le major Ouattara Mamadou revient alors au bureau de la douane pour en informer le chef de brigade, le lieutenant Koné Nalo et le chef de bureau adjoint, le capitaine Koné Khalifa. Tous descendent sur les lieux pour vérifier l’information. Ils décident de rencontrer les véritables propriétaires. Mais en vain. Ils sont introuvables. Autour de 20 h 00, les douaniers vont vers les véhicules et constatent qu’ils ne sont pas fermés à clé. Ils décident de faire une saisie des marchandises qui sont à l’intérieur. Au total, 319 cartons de boissons alcoolisés, 207 kilos de marchandises diverses et 79 paires de sandales. Toute cette marchandise est récupérée et stockée au dépôt du Bureau des douanes de Noé situé tout juste à la frontière. On en est là, lorsqu’aux environs de 2 h 00 du matin, des rafales et des détonations viennent déchirer le silence de la nuit et troubler la quiétude des habitants de Noé. Et Surtout ceux de la caserne des douaniers. Tôt le matin, le constat est affligeant et révoltant. Les autorités préfectorales, la police et la gendarmerie viennent constater les dégâts causés par les assaillants. Les responsables des douanes de Noé ont décidé de porter plainte contre X. Dès l’annonce de l’attaque, le directeur général des douanes, le colonel-major Issa Coulibaly a pris la route Noé. Arrivé aux environs de 13 h 00, il s’est enquis de la situation. Et après avoir rencontré tous ses collaborateurs et visité tous les services, il a tenu à venir remonter le moral de ses hommes. « Je viens vous apporter mes encouragements et mon soutien pour ce qui s’est passé », a déclaré en substance le patron des douanes ivoiriennes. Avant de quitter Noé, la délégation venue d’Abidjan a eu une rencontre avec le commandant des FRCI à Noé. Le colonel Clément Yapi qui représentait le directeur général des douanes à cette rencontre a exhorté le commandant Koné Amadou dit « Sampahio » et ses hommes à extirper de leurs rangs les brebis galeuses. Le commandant des FRCI de Noé, absent au moment des faits pour cause de maladie et qui est venu précipitamment à cause de la situation, a promis y veiller. Avant d’informer ses hôtes que la hiérarchie et l’état-major ont été saisies de l’affaire. Lorsque nous quittions Noé aux environs de 17 heures, la ville avait repris ses activités. Mais les populations s’interrogaient encore sur la véritable identité des auteurs de l’attaque de la caserne des douaniers.

Jean-Claude Coulibaly (Envoyé spécial)
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ