La volonté du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko, de voir son pays se doter d’une police moderne est en train de prendre forme. Avec l’appui des partenaires dont l’Union Européenne, elle est même déjà une réalité. En effet, hier à l’Ecole de police, sous sa présidence et en présence des Ambassadeurs d’Italie, de la Belgique et de plusieurs autres personnalités diplomatiques et policières, s’est déroulée la cérémonie officielle de lancement de l’action d’appui à l’Ecole nationale de police. Le premier flic ivoirien s’est réjoui de cette opportunité qu’offre l’Union Européenne à son pays. Car, dira-t-il d’entrée, « cet appui permet la mise en norme de la police en ce qu’il permet de rétablir la confiance entre le policier et le citoyen ». Selon lui, la crise de confiance entre le policier et le citoyen est réelle. « Le policier qui doit rassurer, faisait peur. Le policier qui doit apporter secours, traumatisait », a expliqué Hamed Bakayoko. Pour rétablir les choses, il faut, a-t-il ajouté, donner aux policiers les moyens de base, en particulier la formation. « Quand la formation manque, tout manque. Il faut donc donner une formation solide pour amorcer la transformation de la police », a-t-il fait savoir. Non sans suggérer que cette formation soit adaptée à l’évolution des choses. « Il faut leur apprendre la gestion démocratique des foules, il faut leur apprendre à respecter le citoyen, qu’il soit riche ou pauvre», a insisté le ministre Hamed Bakayoko. D’un montant de 973.000 euros, soit un peu plus de 638 millions de FCFA, l’appui financier a pour objectif d’une part, de restructurer le système de formation de l’Ecole de la police ivoirienne et d’améliorer les compétences des fonctionnaires de police, dans l’optique de rendre plus opérante la chaîne pénale et d’autre part, de réconcilier la population avec sa police grâce à un système judicaire et pénitentiaire plus efficace et plus respectueux des droits de l’Homme. Le programme, qui court jusqu’en février 2016, se déroulera en trois phases : apporter un savoir-faire en matière de formation ; apporter un appui à la gestion de l’école ; et offrir une formation spécifique en matière de gestion, laquelle sera assurée par des experts des pays membres de l’Union Européenne. Touré Albert Kouakou, directeur de la formation et de l’Ecole nationale de police par intérim, s’est réjoui de cette opportunité offerte à sa structure. Pour lui, ce projet, qui était attendu depuis 2009, est le bienvenu en ce qu’il permettra à l’école d’être au rendez-vous de l’émergence à l’horizon 2020, comme voulu par le chef de l’Etat.
Thiery Latt
Thiery Latt