Les mises en garde diplomatiques se multiplient contre la Russie. Si Vladimir Poutine ne semble pas avoir encore pris de décision, l'Ukraine a placé son armée en état d'alerte mais ses troupes sont dans un piètre état général. Le commandant en chef de la marine ukrainienne a annoncé son ralliement aux pro-russes de Crimée. La menace couvait depuis plusieurs jours. Vladimir Poutine l'a mise à exécution ce samedi 1er mars. Le président russe a fait voter par le Sénat le recours aux forces armées en Ukraine. L’objectif, selon lui, est de protéger les citoyens russes menacés. Ce vote a immédiatement fait monter la température des thermomètres diplomatiques. Pour Londres, cette décision n'a aucune justification. La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a déploré une éventuelle intervention russe.
• « Alerte rouge »
Les autorités de Kiev se préparent à la guerre tout en restant très prudentes. Il s’agit d’éviter toute action qui conduirait à l’escalade et qui obligerait une armée ukrainienne relativement mal équipée et préparée à s’engager dans un conflit. « La partie ukrainienne n’agira pas en premier », confie un député à notre envoyée spéciale à Kiev, Anastasia Becchio. Le chef du Conseil de défense et de sécurité nationale a sonné le début de la mobilisation des réservistes. « Le ministère de la Défense va appeler tous ceux dont les forces armées ont besoin », a dit Andriy Parouby. L’armée a été placée en état d’alerte maximale. La sécurité a été accrue autour des lieux stratégiques comme les centrales nucléaires. Le président par intérim, Olexandre Tourtchinov, a annoncé la fermeture de l'espace aérien du pays à tout appareil non civil. Ce dimanche en fin de journée, le commandant en chef de la marine ukrainienne, l'amiral Denis Berezovski, a annoncé qu'il prêtait allégeance aux autorités pro-russes de Crimée, au cours d'une conférence de presse à l'état-major de la flotte russe à Sébastopol. L'amiral Berezovski avait été nommé vendredi à la tête de la marine ukrainienne par le président par intérim Olexandre Tourtchinov. Le président ukrainien voit dans les déclarations de Vladimir Poutine une véritable déclaration de guerre, tout comme Arseni Iatseniouk qui tire la sonnette d’alarme. L’Ukraine se « trouve au bord du désastre, c’est l'alerte rouge », prévient le Premier ministre, qui lance un nouvel appel à la Russie à retirer ses forces armées d’Ukraine. Les ministres de la Défense et de l’Intérieur sont venus faire un point de la situation à la Rada, le Parlement ukrainien. La session du Parlement s’est déroulée à huis clos. Les députés en appellent à la communauté internationale, et en particulier aux pays signataires du Mémorandum de Budapest en 1994 qui garantit la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Ces pays sont la Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni.
• Londres et Paris suspendent leur participation aux préparatifs du G8
Les pays occidentaux ont visiblement décidé de hausser le ton à l'égard de la Russie. A l'issue d'une réunion de crise à l'Elysée entre François Hollande et le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, la France a décidé ce dimanche de suspendre sa participation aux réunions préparatoires du G8 de Sotchi prévu en juin. Le Royaume-Uni lui a emboîté le pas. Plus tôt, les Etats-Unis et le Canada avaient annoncé qu'ils pourraient ne pas se rendre à Sotchi en représailles aux menaces russes d'intervenir militairement en Ukraine. Dans une longue conversation téléphonique, samedi soir, Barack Obama avait prévenu Vladimir Poutine qu'il s'exposerait à un isolement international s'il ne retirait pas les forces déployées en Crimée. Le président français François Hollande avait pris le relais pour transmettre au chef du Kremlin le même message : éviter tout recours à la force. Les capitales occidentales ont donc adopté un ton très ferme à l'encontre de la Russie et parlent d'une même voix. Les chefs d'État et de gouvernement se sont beaucoup concertés pour affiner leurs positions, à l'instar de François Hollande qui s'est entretenu avec Barack Obama et la chancelière allemande Angela Merkel. Le secrétaire au Foreign Office William Hague, ainsi que son homologue grec, dont le pays assure la présidence tournante semestrielle de l’UE, se rendent en Ukraine ce dimanche. Le chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, devrait faire de même en fin de journée demain, probablement à l’issue d’une réunion d’urgence à Bruxelles des 28 ministres des Affaires étrangères. Leur marge de manœuvre demeure cependant limitée : lors d’une confrontation militaire à ses frontières, l’UE n’est guère plus performante aujourd’hui que lors de la guerre civile dans l’ancienne Yougoslavie il y a vingt ans.
• Vladimir Poutine osera-t-il passer à l’acte ?
Après toute une série de déclarations belliqueuses, le président russe a tempéré son discours. Difficile aujourd’hui de savoir si la Russie va passer à l’action, car samedi soir, Vladimir Poutine semblait vouloir faire durer le suspens quant à un possible déploiement de l’armée russe en Ukraine, et plus particulièrement en Crimée. A coup de formules ambiguës, son porte-parole Dmitri Peskov a en effet assuré que la décision n’était toujours pas prise, nous rapporte notre correspondante à Moscou, Caroline Larson. Désormais, Vladimir Poutine a en tout cas les moyens d’une intervention militaire, puisque le Conseil de la Fédération de Russie lui a donné son aval pour avoir recours à l’armée russe en Ukraine. À tout moment, le président russe peut ainsi décider d’envoyer un nombre indéterminé de ses troupes. Il a expliqué qu’il s’agissait de remédier notamment à la menace qui pèse sur la vie des citoyens russes installés en Crimée et d’agir jusqu’à la normalisation de la situation politique dans le pays. La stratégie de Vladimir Poutine, qui a soudain rompu avec un relatif silence après l’avertissement de Washington il y a quelques jours, semble relever de l’intimidation. Le président russe concrétisera-t-il ses provocations ou trouvera-t-il plutôt une sortie diplomatique à cette montée des tensions ? On peut maintenant s’attendre à tout.
• Mobilisation en soutien aux Russes d'Ukraine
À Moscou, une marche en soutien aux Russes d’Ukraine doit avoir lieu ce dimanche après-midi à partir de la place Pouchkine. Le vice-président du Parlement et plusieurs députés ont fait savoir qu’ils allaient s’y rendre. Il s’agit, disent-ils, d’apporter leur soutien au peuple ukrainien, de soutenir ceux qui parlent russe et ne reconnaissent pas les nationalistes qui ont pris le pouvoir. Un rassemblement du même genre a été organisé à Saint-Pétersbourg par le parti au pouvoir Russie unie. Les orateurs ont apporté leur soutien aux initiatives du président russe. Tout ce que la Russie compte de nationalistes se mobilise, nous signale notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne. Le cinéaste Mirochnichenko approuve l’initiative de Poutine. « Un signe que la Russie peut se lever pour ceux dont la vie est menacée. » Une autre manifestation a en revanche été moins bien accueillie. Elle a réuni à Moscou quelques centaines de personnes contre une intervention militaire russe en Ukraine. Quelques dizaines de personnes ont été interpellées et emmenées au poste. La page d’un leader de l’ultra droite ukrainienne a été fermée sur Vkontakt, le « Facebook russe ». La justice russe y aurait trouvé un appel à destination du chef tchétchène Dokou Oumarov pour qu’il aide les manifestants ukrainiens. La télévision a par ailleurs présenté un jeune Russe qui aurait participé au Maïdan. Il a expliqué qu’il y avait beaucoup d’étrangers à Kiev : des Américains, des Allemands, des Polonais, avec des armes. Si la guerre militaire n’est pas encore déclenchée, celle de la propagande se poursuit à Moscou.
• « Alerte rouge »
Les autorités de Kiev se préparent à la guerre tout en restant très prudentes. Il s’agit d’éviter toute action qui conduirait à l’escalade et qui obligerait une armée ukrainienne relativement mal équipée et préparée à s’engager dans un conflit. « La partie ukrainienne n’agira pas en premier », confie un député à notre envoyée spéciale à Kiev, Anastasia Becchio. Le chef du Conseil de défense et de sécurité nationale a sonné le début de la mobilisation des réservistes. « Le ministère de la Défense va appeler tous ceux dont les forces armées ont besoin », a dit Andriy Parouby. L’armée a été placée en état d’alerte maximale. La sécurité a été accrue autour des lieux stratégiques comme les centrales nucléaires. Le président par intérim, Olexandre Tourtchinov, a annoncé la fermeture de l'espace aérien du pays à tout appareil non civil. Ce dimanche en fin de journée, le commandant en chef de la marine ukrainienne, l'amiral Denis Berezovski, a annoncé qu'il prêtait allégeance aux autorités pro-russes de Crimée, au cours d'une conférence de presse à l'état-major de la flotte russe à Sébastopol. L'amiral Berezovski avait été nommé vendredi à la tête de la marine ukrainienne par le président par intérim Olexandre Tourtchinov. Le président ukrainien voit dans les déclarations de Vladimir Poutine une véritable déclaration de guerre, tout comme Arseni Iatseniouk qui tire la sonnette d’alarme. L’Ukraine se « trouve au bord du désastre, c’est l'alerte rouge », prévient le Premier ministre, qui lance un nouvel appel à la Russie à retirer ses forces armées d’Ukraine. Les ministres de la Défense et de l’Intérieur sont venus faire un point de la situation à la Rada, le Parlement ukrainien. La session du Parlement s’est déroulée à huis clos. Les députés en appellent à la communauté internationale, et en particulier aux pays signataires du Mémorandum de Budapest en 1994 qui garantit la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Ces pays sont la Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni.
• Londres et Paris suspendent leur participation aux préparatifs du G8
Les pays occidentaux ont visiblement décidé de hausser le ton à l'égard de la Russie. A l'issue d'une réunion de crise à l'Elysée entre François Hollande et le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, la France a décidé ce dimanche de suspendre sa participation aux réunions préparatoires du G8 de Sotchi prévu en juin. Le Royaume-Uni lui a emboîté le pas. Plus tôt, les Etats-Unis et le Canada avaient annoncé qu'ils pourraient ne pas se rendre à Sotchi en représailles aux menaces russes d'intervenir militairement en Ukraine. Dans une longue conversation téléphonique, samedi soir, Barack Obama avait prévenu Vladimir Poutine qu'il s'exposerait à un isolement international s'il ne retirait pas les forces déployées en Crimée. Le président français François Hollande avait pris le relais pour transmettre au chef du Kremlin le même message : éviter tout recours à la force. Les capitales occidentales ont donc adopté un ton très ferme à l'encontre de la Russie et parlent d'une même voix. Les chefs d'État et de gouvernement se sont beaucoup concertés pour affiner leurs positions, à l'instar de François Hollande qui s'est entretenu avec Barack Obama et la chancelière allemande Angela Merkel. Le secrétaire au Foreign Office William Hague, ainsi que son homologue grec, dont le pays assure la présidence tournante semestrielle de l’UE, se rendent en Ukraine ce dimanche. Le chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, devrait faire de même en fin de journée demain, probablement à l’issue d’une réunion d’urgence à Bruxelles des 28 ministres des Affaires étrangères. Leur marge de manœuvre demeure cependant limitée : lors d’une confrontation militaire à ses frontières, l’UE n’est guère plus performante aujourd’hui que lors de la guerre civile dans l’ancienne Yougoslavie il y a vingt ans.
• Vladimir Poutine osera-t-il passer à l’acte ?
Après toute une série de déclarations belliqueuses, le président russe a tempéré son discours. Difficile aujourd’hui de savoir si la Russie va passer à l’action, car samedi soir, Vladimir Poutine semblait vouloir faire durer le suspens quant à un possible déploiement de l’armée russe en Ukraine, et plus particulièrement en Crimée. A coup de formules ambiguës, son porte-parole Dmitri Peskov a en effet assuré que la décision n’était toujours pas prise, nous rapporte notre correspondante à Moscou, Caroline Larson. Désormais, Vladimir Poutine a en tout cas les moyens d’une intervention militaire, puisque le Conseil de la Fédération de Russie lui a donné son aval pour avoir recours à l’armée russe en Ukraine. À tout moment, le président russe peut ainsi décider d’envoyer un nombre indéterminé de ses troupes. Il a expliqué qu’il s’agissait de remédier notamment à la menace qui pèse sur la vie des citoyens russes installés en Crimée et d’agir jusqu’à la normalisation de la situation politique dans le pays. La stratégie de Vladimir Poutine, qui a soudain rompu avec un relatif silence après l’avertissement de Washington il y a quelques jours, semble relever de l’intimidation. Le président russe concrétisera-t-il ses provocations ou trouvera-t-il plutôt une sortie diplomatique à cette montée des tensions ? On peut maintenant s’attendre à tout.
• Mobilisation en soutien aux Russes d'Ukraine
À Moscou, une marche en soutien aux Russes d’Ukraine doit avoir lieu ce dimanche après-midi à partir de la place Pouchkine. Le vice-président du Parlement et plusieurs députés ont fait savoir qu’ils allaient s’y rendre. Il s’agit, disent-ils, d’apporter leur soutien au peuple ukrainien, de soutenir ceux qui parlent russe et ne reconnaissent pas les nationalistes qui ont pris le pouvoir. Un rassemblement du même genre a été organisé à Saint-Pétersbourg par le parti au pouvoir Russie unie. Les orateurs ont apporté leur soutien aux initiatives du président russe. Tout ce que la Russie compte de nationalistes se mobilise, nous signale notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne. Le cinéaste Mirochnichenko approuve l’initiative de Poutine. « Un signe que la Russie peut se lever pour ceux dont la vie est menacée. » Une autre manifestation a en revanche été moins bien accueillie. Elle a réuni à Moscou quelques centaines de personnes contre une intervention militaire russe en Ukraine. Quelques dizaines de personnes ont été interpellées et emmenées au poste. La page d’un leader de l’ultra droite ukrainienne a été fermée sur Vkontakt, le « Facebook russe ». La justice russe y aurait trouvé un appel à destination du chef tchétchène Dokou Oumarov pour qu’il aide les manifestants ukrainiens. La télévision a par ailleurs présenté un jeune Russe qui aurait participé au Maïdan. Il a expliqué qu’il y avait beaucoup d’étrangers à Kiev : des Américains, des Allemands, des Polonais, avec des armes. Si la guerre militaire n’est pas encore déclenchée, celle de la propagande se poursuit à Moscou.