Après sept longues années de suspension et d’hibernation, revoilà le MASA ! Cet important marché des arts et du spectacle africain a ouvert ses portes par une gigantesque cérémonie en présence, bien évidemment, des créateurs et d’acheteurs d’œuvres de l’esprit. C’était samedi dernier, au stade Félix Houphouët-Boigny au Plateau. Le Premier ministre, Daniel Kablan Duncan qui présidait la cérémonie, au nom du Président de la République, Alassane Ouattara, n’a pas manqué de dire clairement l’enjeu que représente le retour du MASA en Côte d’Ivoire, dans le repositionnement de notre pays dans le concert des nations civilisées. « Au-delà des manifestations et des rencontres, cette reprise des activités du MASA, après plusieurs années de suspension, nous honore car elle apparaît comme une grande marque de confiance placée en notre pays et dans ses autorités». Par-dessus tout, exprimant la volonté du président de la République qui est convaincu du rôle que l’art peut jouer dans le développement de la Côte d’Ivoire, Duncan a vu cette reprise du MASA sous le prisme d’une «des grandes portes d’entrée de l’émergence de la Côte d’Ivoire à l’horizon 2020». Car, pour sa part, le gouvernement assumera ses responsabilités en développant les structures de production et en créant le cadre législatif approprié.
Bien avant que le premier ministre, ne sonne le tocsin de l’ouverture du MASA 2014, Pr Yacouba Konaté, Directeur général par intérim du MASA avait décliné les objectifs de la tenue de cet événement culturel et artistique de haute portée qui doit, à ses yeux, « aider à l’éclosion de plusieurs étoiles et à démontrer que les cultures et les arts d’Afrique peuvent continuer de nourrir la créativité universelle».
L’ombre du Chef de l’Etat plane sur "le Félicia"
Quant à la Grande Chancelière de l’Ordre national, Mme Henriette Dagri-Diabaté, celle-là même qui, en tant que ministre de la Culture du gouvernement Ouattara, en 1993, a semé la graine qui a germé pour donner le MASA, a dit toute sa fierté d’avoir "enfanté" l’enfant prodige. Car, pour elle, « le projet était porteur et il reste pertinent».
En portant le MASA sur les fonts baptismaux, pour celle que tous appellent affectueusement HDD « il s’agissait d’aider à créer les conditions pour que les artistes vivent de leur art». Mais, plus, selon elle, « il s’agissait de prendre les ?uvres de l’esprit, non pas, comme de simples curiosités, mais comme des produits confrontés aux lois de l’offre et de la demande »; mais, surtout, « montrer, en Afrique, à des acheteurs qui relèvent principalement du nord, des créations africaines». L’occasion était tout aussi belle, pour la marraine, de dire son admiration à ces icônes de l’administration culturelle qui l’ont aidée à inscrire le MASA au nombre des plus grandes manifestations culturelles d’Afrique. Justement, au nombre de ces éminentes personnalités, se trouve le président Abdou Diouf, Secrétaire général de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Lui, dans son adresse, a indiqué que rien n’aurait pu l’empêcher de venir « fêter ce retour flamboyant et symbolique de la volonté des Ivoiriens de se réconcilier». En sus, l’ancien chef d’Etat sénégalais pouvait en appeler à la responsabilité de la jeunesse. « Jeunes africains francophones, anglophones, jeunes ivoiriens, le patrimoine culturel est désormais entre vos mains », a-t-il clamé sous des salves d’applaudissements des festivaliers, quand on sait qu’auparavant, le ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandaman, dans un "nouchi" parfaitement maîtrisé disait d’Abdou Diouf qu’il est un « président choco" et qu’il a droit à « un bôrô d’enjaillement». « De Bengué le président de la République nous suit », a-t-il fait savoir. Le gouverneur du District d’Abidjan, Robert Beugré Mambé, avant d’offrir l’entrée, gracieusement au public, a dit toute sa satisfaction de célébrer l’amitié et la fraternité entre la jeunesse africaine au bord de la lagune Ebrié.
Pour conforter la volonté politique de l’Etat de Côte d’Ivoire à permettre aux créateurs et acheteurs de spectacles de commercer dans de meilleures conditions, huit jours durant, plusieurs membres d’institutions et du gouvernement étaient au stade FH Boigny. Un gigantesque concert d’artistes de renom a été le clou de cette cérémonie d’ouverture. Magic System, Dobet Gnahoré de la Côte d’Ivoire ; Salif Kéita du Mali, P-Square du Nigeria, pour ne citer qu’eux, étaient au nombre des têtes d’affiche.
Ouvert samedi, le MASA 2014, qui a pour thème « Les arts du spectacle face au numérique », refermera ses portes le 8 mars prochain avec la prestation de plusieurs autres grands noms de la musique africaine au nombre desquels Alpha Blondy, DJ Arafat pour la Côte d’Ivoire, Koffi Olomidé (RD Congo), pour ne citer qu’eux.
Jean-Antoine Doudou
Bien avant que le premier ministre, ne sonne le tocsin de l’ouverture du MASA 2014, Pr Yacouba Konaté, Directeur général par intérim du MASA avait décliné les objectifs de la tenue de cet événement culturel et artistique de haute portée qui doit, à ses yeux, « aider à l’éclosion de plusieurs étoiles et à démontrer que les cultures et les arts d’Afrique peuvent continuer de nourrir la créativité universelle».
L’ombre du Chef de l’Etat plane sur "le Félicia"
Quant à la Grande Chancelière de l’Ordre national, Mme Henriette Dagri-Diabaté, celle-là même qui, en tant que ministre de la Culture du gouvernement Ouattara, en 1993, a semé la graine qui a germé pour donner le MASA, a dit toute sa fierté d’avoir "enfanté" l’enfant prodige. Car, pour elle, « le projet était porteur et il reste pertinent».
En portant le MASA sur les fonts baptismaux, pour celle que tous appellent affectueusement HDD « il s’agissait d’aider à créer les conditions pour que les artistes vivent de leur art». Mais, plus, selon elle, « il s’agissait de prendre les ?uvres de l’esprit, non pas, comme de simples curiosités, mais comme des produits confrontés aux lois de l’offre et de la demande »; mais, surtout, « montrer, en Afrique, à des acheteurs qui relèvent principalement du nord, des créations africaines». L’occasion était tout aussi belle, pour la marraine, de dire son admiration à ces icônes de l’administration culturelle qui l’ont aidée à inscrire le MASA au nombre des plus grandes manifestations culturelles d’Afrique. Justement, au nombre de ces éminentes personnalités, se trouve le président Abdou Diouf, Secrétaire général de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Lui, dans son adresse, a indiqué que rien n’aurait pu l’empêcher de venir « fêter ce retour flamboyant et symbolique de la volonté des Ivoiriens de se réconcilier». En sus, l’ancien chef d’Etat sénégalais pouvait en appeler à la responsabilité de la jeunesse. « Jeunes africains francophones, anglophones, jeunes ivoiriens, le patrimoine culturel est désormais entre vos mains », a-t-il clamé sous des salves d’applaudissements des festivaliers, quand on sait qu’auparavant, le ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandaman, dans un "nouchi" parfaitement maîtrisé disait d’Abdou Diouf qu’il est un « président choco" et qu’il a droit à « un bôrô d’enjaillement». « De Bengué le président de la République nous suit », a-t-il fait savoir. Le gouverneur du District d’Abidjan, Robert Beugré Mambé, avant d’offrir l’entrée, gracieusement au public, a dit toute sa satisfaction de célébrer l’amitié et la fraternité entre la jeunesse africaine au bord de la lagune Ebrié.
Pour conforter la volonté politique de l’Etat de Côte d’Ivoire à permettre aux créateurs et acheteurs de spectacles de commercer dans de meilleures conditions, huit jours durant, plusieurs membres d’institutions et du gouvernement étaient au stade FH Boigny. Un gigantesque concert d’artistes de renom a été le clou de cette cérémonie d’ouverture. Magic System, Dobet Gnahoré de la Côte d’Ivoire ; Salif Kéita du Mali, P-Square du Nigeria, pour ne citer qu’eux, étaient au nombre des têtes d’affiche.
Ouvert samedi, le MASA 2014, qui a pour thème « Les arts du spectacle face au numérique », refermera ses portes le 8 mars prochain avec la prestation de plusieurs autres grands noms de la musique africaine au nombre desquels Alpha Blondy, DJ Arafat pour la Côte d’Ivoire, Koffi Olomidé (RD Congo), pour ne citer qu’eux.
Jean-Antoine Doudou