Quelle lecture faites-vous du raccourcissement du sursis accordé par la Cpi au gouvernement ivoirien sur le cas Blé Goudé ?
La Cpi n’a pas raccourci de sursis. Nous lui avons demandé un sursis qu’elle a refusé. Depuis toujours, nous avons dit que la Cpi en tant que juridiction subsidiaire, complémentaire des juridictions nationales, n’a pas compétence pour connaître l’affaire Charles Blé Goudé dans la mesure où le mis en cause fait déjà l’objet de poursuites devant les juridictions nationales qui sont les tribunaux de Côte d’Ivoire pour les mêmes peines. Et les statuts de la Cpi sont clairs : elle a une compétence subsidiaire. Elle n’agit que là où les juridictions nationales ne veulent pas ou bien ne peuvent poursuivre. Ce qui n’est pas le cas en ce qui concerne Charles Blé Goudé. Les juridictions nationales sont susceptibles pour les mêmes crimes. Nous voulons par ailleurs interpeller la Cpi, si elle cherche de la matière, il y a de la matière en Côte d’Ivoire. Il y a des crimes contre l’humanité qui ont été commis dans le camp des réfugiés à Nahibly, à l’ouest de la Côte d’Ivoire. Les juridictions ivoiriennes ne poursuivent pas ces criminels qui sont connus, c’est de la matière pour la Cpi. Si cette Cour veut poursuivre des Ivoiriens, voici de la matière, qu’elle se retire des matières où les institutions ivoiriennes se sont déjà engagées. Il y a trop de choses, la Cpi peut poursuivre ceux qui ont commis tous ces crimes contre l’humanité en ce qui concerne tous ces camps de réfugiés.
Finalement, comment expliquez-vous la position de la Cpi qui exige qu’on lui remette Blé Goudé ?
On ne comprend pas cette exigence, cet entêtement de la Cpi. Les règles de la Cpi sont claires, les statuts de la Cpi sont clairs, on ne peut pas passer outre les statuts pour s’imposer une compétence. L’Etat de Côte d’Ivoire dit que nous, on est compétent, nous jugeons déjà les affaires ici ; la Cpi ne peut pas insister. En tout état de cause, le dernier mot revient à l’Etat de Côte d’Ivoire. C’est à nos autorités de dire qu’elles sont déjà compétentes et qu’elles ont déjà engagé des procédures et qu’elles ne vont pas lui remettre Charles Blé Goudé. La Cpi n’a pas besoin de s’opposer aux juridictions nationales.
Blé Goudé disputé par la Cpi et le gouvernement. Finalement, n’est-il pas un dossier embarrassant ?
Le dossier n’est pas embarrassant puisque Blé Goudé est un Ivoirien, poursuivi par les juridictions nationales ; au contraire, c’est l’insistance de la Cpi qui devient embarrassante. Ce n’est pas que lui qui avait été réclamé à la fois par cette Cour, il y a également le cas Simone Gbagbo. Pour le cas de l’ex-Première dame, le gouvernement a répondu clairement, donc la Cpi n’a pas donné suite. Peut-être que c’est parce que la Côte d’Ivoire n’a pas répondu clairement sur le cas Blé Goudé qu’elle insiste. Le pays n’a qu’à dire clairement qu’il ne peut pas leur remettre Charles Blé Goudé parce que les institutions judiciaires nationales sont compétentes et qu’elles fonctionnent comme cela a été le cas avec Simone Gbagbo. Donc il faut une réponse claire des juridictions ivoiriennes pour que la Cpi arrête d’embarrasser le gouvernement. En fait, le cas Blé Goudé n’est pas embarrassant, c’est plutôt la Cpi qui est embarrassante.
Que comptez-vous faire face à cette insistance ?
On veut seulement que le droit soit appliqué. On veut que le droit aussi bien national qu’international soit appliqué. La Cpi n’a pas compétence là où une juridiction nationale est déjà susceptible pour les mêmes faits.
Propos recueillis par Danielle Tagro
La Cpi n’a pas raccourci de sursis. Nous lui avons demandé un sursis qu’elle a refusé. Depuis toujours, nous avons dit que la Cpi en tant que juridiction subsidiaire, complémentaire des juridictions nationales, n’a pas compétence pour connaître l’affaire Charles Blé Goudé dans la mesure où le mis en cause fait déjà l’objet de poursuites devant les juridictions nationales qui sont les tribunaux de Côte d’Ivoire pour les mêmes peines. Et les statuts de la Cpi sont clairs : elle a une compétence subsidiaire. Elle n’agit que là où les juridictions nationales ne veulent pas ou bien ne peuvent poursuivre. Ce qui n’est pas le cas en ce qui concerne Charles Blé Goudé. Les juridictions nationales sont susceptibles pour les mêmes crimes. Nous voulons par ailleurs interpeller la Cpi, si elle cherche de la matière, il y a de la matière en Côte d’Ivoire. Il y a des crimes contre l’humanité qui ont été commis dans le camp des réfugiés à Nahibly, à l’ouest de la Côte d’Ivoire. Les juridictions ivoiriennes ne poursuivent pas ces criminels qui sont connus, c’est de la matière pour la Cpi. Si cette Cour veut poursuivre des Ivoiriens, voici de la matière, qu’elle se retire des matières où les institutions ivoiriennes se sont déjà engagées. Il y a trop de choses, la Cpi peut poursuivre ceux qui ont commis tous ces crimes contre l’humanité en ce qui concerne tous ces camps de réfugiés.
Finalement, comment expliquez-vous la position de la Cpi qui exige qu’on lui remette Blé Goudé ?
On ne comprend pas cette exigence, cet entêtement de la Cpi. Les règles de la Cpi sont claires, les statuts de la Cpi sont clairs, on ne peut pas passer outre les statuts pour s’imposer une compétence. L’Etat de Côte d’Ivoire dit que nous, on est compétent, nous jugeons déjà les affaires ici ; la Cpi ne peut pas insister. En tout état de cause, le dernier mot revient à l’Etat de Côte d’Ivoire. C’est à nos autorités de dire qu’elles sont déjà compétentes et qu’elles ont déjà engagé des procédures et qu’elles ne vont pas lui remettre Charles Blé Goudé. La Cpi n’a pas besoin de s’opposer aux juridictions nationales.
Blé Goudé disputé par la Cpi et le gouvernement. Finalement, n’est-il pas un dossier embarrassant ?
Le dossier n’est pas embarrassant puisque Blé Goudé est un Ivoirien, poursuivi par les juridictions nationales ; au contraire, c’est l’insistance de la Cpi qui devient embarrassante. Ce n’est pas que lui qui avait été réclamé à la fois par cette Cour, il y a également le cas Simone Gbagbo. Pour le cas de l’ex-Première dame, le gouvernement a répondu clairement, donc la Cpi n’a pas donné suite. Peut-être que c’est parce que la Côte d’Ivoire n’a pas répondu clairement sur le cas Blé Goudé qu’elle insiste. Le pays n’a qu’à dire clairement qu’il ne peut pas leur remettre Charles Blé Goudé parce que les institutions judiciaires nationales sont compétentes et qu’elles fonctionnent comme cela a été le cas avec Simone Gbagbo. Donc il faut une réponse claire des juridictions ivoiriennes pour que la Cpi arrête d’embarrasser le gouvernement. En fait, le cas Blé Goudé n’est pas embarrassant, c’est plutôt la Cpi qui est embarrassante.
Que comptez-vous faire face à cette insistance ?
On veut seulement que le droit soit appliqué. On veut que le droit aussi bien national qu’international soit appliqué. La Cpi n’a pas compétence là où une juridiction nationale est déjà susceptible pour les mêmes faits.
Propos recueillis par Danielle Tagro