500 ha de plantations de bananes douces dans le nord de la Côte d’Ivoire. Ce projet, le gouvernement ivoirien vient de le lancer à travers la dénomination "La Bananière du Bandama". Un immense projet d’exploitation de plantations de bananes douces dans le nord du pays, plus précisément à Nabédjakaha, village situé à 25 km de Niakaramandougou, dans la région du Hambol. Dans la politique de relance de l’agriculture, la filière banane de dessert constitue un maillon important. Elle contribue à environ 3% du PIB national et 8 à 10% du PIB brut agricole. La production de bananes constitue environ 260 mille tonnes par an. Et 80% de cette production est exportée vers le marché européen et 10% dans la sous-région. Cependant, cette filière banane ivoirienne est confrontée à plusieurs défis dont le manque de compétitivité depuis la libéralisation du marché européen dans les années 90 et la disparition d’un certain nombre de petits producteurs très vulnérables face à la concurrence. Aujourd’hui, ces handicaps ont plus ou moins été circonscrits avec la production de banane dans une région où beaucoup ne l’attendaient pas. En effet, grâce au projet conduit par l’OBAMCI (Organisation des producteurs exportateurs de bananes, ananas, mangues et autres fruits d’exportation en Côte d’Ivoire) et ses partenaires que sont la Compagnie Fruitière et la Société de Culture Bananière (SCB), il pousse à Nabédjakaha, au cœur de la savane ivoirienne, des pieds de bananiers modernes et très prometteurs dont les premiers sont sur le point de produire. Le projet " la Bananière du Bandama", est une plantation industrielle de 50 ha dont 25 ha sont déjà plantés pour servir de plantation pilote. La production de ces plants est attendue fin mars début avril. En marge de ce périmètre de 50 ha, un ensemble de plantations de 250 à 300 ha sera exploité par des producteurs villageois qui seront encadrés depuis la production jusqu’à la commercialisation en passant par la conservation et le transport. Tout cela va se faire avec le soutien des autorités nationales qui vont contribuer au développement des infrastructures locales telles que les routes et l’électricité. Ce sont à terme, 500 ha qui seront exploités pour une production de 21.000 tonnes. L’activité ainsi menée générera 700 emplois directs et permanents dont bénéficieront plus de 4.000 personnes. A cela il faudrait ajouter des infrastructures sociales telles que des logements, des dispensaires et des écoles qui accompagneront le projet. Les investissements nécessaires à la mise en ?uvre du projet sont estimés à 4,9 milliards de FCFA. Avec la stratégie mise en place autour de la filière banane et qui a permis de juguler les faiblesses, la production a atteint 260.000 tonnes en 2013. Faisant de la Côte d’Ivoire, le premier producteur et exportateur africain devant le Cameroun. C’est donc un projet qui, selon les autorités ivoiriennes, permet de faire un pas important dans la mise en œuvre du Programme national d’investissement agricole (PNIA). Car, au-delà d’introduire une nouvelle culture dans les systèmes de productions des régions des savanes, son impact prend en compte les aspects de développement local et régional. En effet, un bloc de petits producteurs de 20 ha peut générer un chiffre d’affaires d’environ 250 millions de francs CFA par an. Le projet ‘‘La Bananière du Bandama’’ revêt une importance particulière car il s’inscrit dans une vision de modernisation de l’agriculture ivoirienne grâce aux techniques culturales mises en place. Ce qui permettra une diversification des productions agricoles du nord que sont traditionnellement le coton et l’anacarde. Les populations sont donc appelées à s’investir totalement dans le projet pour attirer d’autres investisseurs dans le but d’en faire une source de richesse pour le développement de leur région.
Mack Dakota, Correspondant
Mack Dakota, Correspondant