Consultant Expert international en Marketing et Communication Mix et TIC, Pierre-Marie N’Goré s’est fait connaître de l’opinion publique lors de la dévaluation du franc CFA avec un slogan aussi innovant que révolutionnaire : « Consommez ivoirien, consommez malin ». Vingt ans après, pour résorber la problématique de la cherté de la vie, il revient avec « 100% Contre la Vie Chère ». Présent au panel de haut niveau organisé, le 15 mars au Plateau, dans le cadre de la Journée mondiale des droits des consommateurs, il a accepté de nous en dire un peu plus sur ce concept qui doit permettre de soulager la bourse des Ivoiriens.
M. Pierre Marie N’gore votre projet répond à quelle préoccupation ?
On a eu à un moment donné le slogan,
« Consommez ivoirien ». C’était une réponse à la situation après la dévaluation du franc CFA. Aujourd’hui, le problème est tout autre. Des propositions de réponse ont été données relativement à la cherté de la vie. Nous pensons que les consommateurs constituent une force. Cela peut se concrétiser grâce à l’utilisation du téléphone. Le téléphone mobile avec son application peut permettre de référencer toutes les irrégularités perpétrées, toutes les dérives, de les analyser, de les administrer et surtout donner un moyen de pression à l’opinion. Nous sommes dans le libéralisme économique : c'est-à-dire que si nous constatons qu’il y a des dérives chez tel ou tel commerçant, nous partageons l’information pour boycotter ses produits. Cela va faire une grosse pression. Par ailleurs, cela va donner des statistiques qui vont servir aussi à l’Etat parce que les ministres auront leur requête. Et véritablement, ils seront aussi interpellés. Ce sera sur l’ensemble du territoire en même temps. C’est un peu cela, mais nous allons affiner notre stratégie. Avec les unions des consommateurs, c’est de pouvoir faire un relevé exact de typologie de tous les cas et ensuite, pouvoir les administrer en terme
de réponse.
Qu’est-ce qui a inspiré cette proposition ?
Mon devoir m’a toujours imposé des défis, des challenges ou des causes nationales. Là où il n’y a pas de solution concrète, professionnellement, c’est un devoir citoyen d’agir. J’y gagne et je fais gagner des consommateurs. C’est ce qui est important et qui nous a interpellé au départ.
Peut-on connaître les points saillants de ce programme et les secteurs d’activité concernés ?
C’est multisectoriel. Il s’agit de bien répertorier les bandes déroulantes, les cas commerciaux les plus pratiques qui font qu’il y a des dérives de prix. Quand on a pu sectoriser cela d’un point de vue numérique, on passe maintenant au saut créatif. La nouveauté, c’est de passer par le mobile. On peut régler l’application de sorte à permettre au consommateur, tous les jours, partout où il se trouve, de signaler les dérives. Après on les reçoit, et l'on peut les traiter. Voilà la grande nouveauté. Au lieu de faire des campagnes de masse qui passent dans les médias, cette fois-ci, on donne les moyens aux consommateurs d’agir sur le terrain à travers le mobile. On leur donne l’occasion de réagir dans le cadre du libéralisme économique, de mettre vraiment la pression sur les commerçants, sur les prestataires qui commettent des dérives.
Quelle est la place réelle du consommateur dans ce projet ?
Sa participation est souhaitée. Elle est gratuite. Son appel est gratuit. Mais pour que le système fonctionne, on a mis à côté une application payante qui intéresse le producteur, l’industriel ou les autres. C’est simple : si par exemple, il y a cinquante mille à cent mille requêtes par jour et qu’il y a cent mille à deux cent mille visites par jour. Quel producteur ne serait-il pas intéressé par les requêtes? Quel producteur ne serait-il pas intéressé par la publicité qui serait vue par plus deux cent mille visiteurs par jour ? Ensuite, l’intéressé va sentir sa participation à la lutte contre la cherté de la vie. Et les recettes que tout cela va générer vont permettre de financer le coût des applications gratuites. Mais dans un premier temps, cela va nécessiter l’intervention de l’Etat pour supporter l’application, parce que cela coûte un certain prix, et l'on va lancer la campagne de communication pour que tous les consommateurs soient avertis.
Que pensez-vous d’un journal comme le nouveau consommateur ?
Ce sera l’un des supports privilégiés. Vraiment, j’apprécie la structuration, en termes de support de communication. Vous avez un site, un journal, vous avez un communicateur en la personne du président. Donc vous avez pris les outils. C’est ce qui a fait que j’ai voulu être là pour effectuer une bonne démarche communicationnelle. Nous devons conclure un partenariat parce que vous avez compris qu’il faut être dans ce sens-là pour pouvoir communiquer avec les consommateurs. Félicitations à l’UFC-CI.
Etes-vous prêt pour le partenariat ?
Oui, bien sûr ! Le partenariat pour moi, c’est la porte d’entrée pour parler à toutes les autres associations. L’esprit me convient. L’organisation me va. C’est le meilleur canal pour toucher les autres associations qui ne seraient pas aussi développées que l’UFC-CI. Ce qui est bien à l’UFC-CI, c’est que tout est sectorisé. Il y a des associations de consommateurs dans tel ou tel domaine. Ça, c’est formidable. C’est pourquoi avant de finaliser notre modèle, nous allons travailler avec ces associations spécialisées pour savoir les problèmes dans les différents domaines, les répertorier. Après, nous allons les introduire au niveau numérique. Quand on aura un répertoire exhaustif des dérives, mieux ce sera pour l’efficacité du travail.
Le combat contre la cherté de la vie en Côte d’Ivoire a-t-il des chances d’aboutir ?
C’est un combat dynamique. De fait, c’est une question de démocratie. Il y a des pouvoirs et des contre-pouvoirs. Plus la société civile est forte, plus la lutte se poursuit, et elle se fait de manière continue. L’Union Fédérale des Consommateurs est la preuve de l’existence d’un contre-pouvoir qui peut parler ; être partenaire, et en même temps, interpeller le gouvernement. C’est ce qu’on demande aux jeunes démocraties. L’important, c’est que le consommateur soit réactif et qu'il interpelle. C’est ainsi qu’on aura des avancées très précises dans le cadre de la lutte contre la cherté de la vie.
Votre adresse aux autorités et aux consommateurs
A notre niveau, c’est simple et très opérationnel. Au niveau des autorités, après cette première démarche, nous souhaitons être entendus pour pouvoir présenter ce projet de façon plus abouti. Notamment, par le ministère du Commerce et le gouvernement. Aux consommateurs, je fais remarquer que dans un système libéral, on ne peut pas demander un prix juste. Par contre, avec la dynamique des forces d’un contre-pouvoir, de la puissance collective des consommateurs, l'on peut obtenir pour le consommateur un respect de ses droits et sa protection.
Entretien réalisé par Natacha Koné
M. Pierre Marie N’gore votre projet répond à quelle préoccupation ?
On a eu à un moment donné le slogan,
« Consommez ivoirien ». C’était une réponse à la situation après la dévaluation du franc CFA. Aujourd’hui, le problème est tout autre. Des propositions de réponse ont été données relativement à la cherté de la vie. Nous pensons que les consommateurs constituent une force. Cela peut se concrétiser grâce à l’utilisation du téléphone. Le téléphone mobile avec son application peut permettre de référencer toutes les irrégularités perpétrées, toutes les dérives, de les analyser, de les administrer et surtout donner un moyen de pression à l’opinion. Nous sommes dans le libéralisme économique : c'est-à-dire que si nous constatons qu’il y a des dérives chez tel ou tel commerçant, nous partageons l’information pour boycotter ses produits. Cela va faire une grosse pression. Par ailleurs, cela va donner des statistiques qui vont servir aussi à l’Etat parce que les ministres auront leur requête. Et véritablement, ils seront aussi interpellés. Ce sera sur l’ensemble du territoire en même temps. C’est un peu cela, mais nous allons affiner notre stratégie. Avec les unions des consommateurs, c’est de pouvoir faire un relevé exact de typologie de tous les cas et ensuite, pouvoir les administrer en terme
de réponse.
Qu’est-ce qui a inspiré cette proposition ?
Mon devoir m’a toujours imposé des défis, des challenges ou des causes nationales. Là où il n’y a pas de solution concrète, professionnellement, c’est un devoir citoyen d’agir. J’y gagne et je fais gagner des consommateurs. C’est ce qui est important et qui nous a interpellé au départ.
Peut-on connaître les points saillants de ce programme et les secteurs d’activité concernés ?
C’est multisectoriel. Il s’agit de bien répertorier les bandes déroulantes, les cas commerciaux les plus pratiques qui font qu’il y a des dérives de prix. Quand on a pu sectoriser cela d’un point de vue numérique, on passe maintenant au saut créatif. La nouveauté, c’est de passer par le mobile. On peut régler l’application de sorte à permettre au consommateur, tous les jours, partout où il se trouve, de signaler les dérives. Après on les reçoit, et l'on peut les traiter. Voilà la grande nouveauté. Au lieu de faire des campagnes de masse qui passent dans les médias, cette fois-ci, on donne les moyens aux consommateurs d’agir sur le terrain à travers le mobile. On leur donne l’occasion de réagir dans le cadre du libéralisme économique, de mettre vraiment la pression sur les commerçants, sur les prestataires qui commettent des dérives.
Quelle est la place réelle du consommateur dans ce projet ?
Sa participation est souhaitée. Elle est gratuite. Son appel est gratuit. Mais pour que le système fonctionne, on a mis à côté une application payante qui intéresse le producteur, l’industriel ou les autres. C’est simple : si par exemple, il y a cinquante mille à cent mille requêtes par jour et qu’il y a cent mille à deux cent mille visites par jour. Quel producteur ne serait-il pas intéressé par les requêtes? Quel producteur ne serait-il pas intéressé par la publicité qui serait vue par plus deux cent mille visiteurs par jour ? Ensuite, l’intéressé va sentir sa participation à la lutte contre la cherté de la vie. Et les recettes que tout cela va générer vont permettre de financer le coût des applications gratuites. Mais dans un premier temps, cela va nécessiter l’intervention de l’Etat pour supporter l’application, parce que cela coûte un certain prix, et l'on va lancer la campagne de communication pour que tous les consommateurs soient avertis.
Que pensez-vous d’un journal comme le nouveau consommateur ?
Ce sera l’un des supports privilégiés. Vraiment, j’apprécie la structuration, en termes de support de communication. Vous avez un site, un journal, vous avez un communicateur en la personne du président. Donc vous avez pris les outils. C’est ce qui a fait que j’ai voulu être là pour effectuer une bonne démarche communicationnelle. Nous devons conclure un partenariat parce que vous avez compris qu’il faut être dans ce sens-là pour pouvoir communiquer avec les consommateurs. Félicitations à l’UFC-CI.
Etes-vous prêt pour le partenariat ?
Oui, bien sûr ! Le partenariat pour moi, c’est la porte d’entrée pour parler à toutes les autres associations. L’esprit me convient. L’organisation me va. C’est le meilleur canal pour toucher les autres associations qui ne seraient pas aussi développées que l’UFC-CI. Ce qui est bien à l’UFC-CI, c’est que tout est sectorisé. Il y a des associations de consommateurs dans tel ou tel domaine. Ça, c’est formidable. C’est pourquoi avant de finaliser notre modèle, nous allons travailler avec ces associations spécialisées pour savoir les problèmes dans les différents domaines, les répertorier. Après, nous allons les introduire au niveau numérique. Quand on aura un répertoire exhaustif des dérives, mieux ce sera pour l’efficacité du travail.
Le combat contre la cherté de la vie en Côte d’Ivoire a-t-il des chances d’aboutir ?
C’est un combat dynamique. De fait, c’est une question de démocratie. Il y a des pouvoirs et des contre-pouvoirs. Plus la société civile est forte, plus la lutte se poursuit, et elle se fait de manière continue. L’Union Fédérale des Consommateurs est la preuve de l’existence d’un contre-pouvoir qui peut parler ; être partenaire, et en même temps, interpeller le gouvernement. C’est ce qu’on demande aux jeunes démocraties. L’important, c’est que le consommateur soit réactif et qu'il interpelle. C’est ainsi qu’on aura des avancées très précises dans le cadre de la lutte contre la cherté de la vie.
Votre adresse aux autorités et aux consommateurs
A notre niveau, c’est simple et très opérationnel. Au niveau des autorités, après cette première démarche, nous souhaitons être entendus pour pouvoir présenter ce projet de façon plus abouti. Notamment, par le ministère du Commerce et le gouvernement. Aux consommateurs, je fais remarquer que dans un système libéral, on ne peut pas demander un prix juste. Par contre, avec la dynamique des forces d’un contre-pouvoir, de la puissance collective des consommateurs, l'on peut obtenir pour le consommateur un respect de ses droits et sa protection.
Entretien réalisé par Natacha Koné