x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le lundi 24 mars 2014 | Le Patriote

Le père de l’article 125 rattrapé par ses crimes odieux

Il aura suffisamment le temps de se familiariser avec les 10m2 de sa cellule située dans les faubourgs du quartier pénitentiaire à la Haye. Charles Blé Goudé, l’inventeur du sinistre et fameux article 125, le leader incontesté de la nébuleuse galaxie patriotique, le « Général de la rue » est écroué depuis le 22 mars à la Haye.

Suite à son transfèrement autorisé par le gouvernement ivoirien, Blé Goudé vient grossir le rang des pensionnaires des cellules de la prison de Scheveningen où croupissent actuellement d’autres génocidaires et auteurs de crime contre l’humanité, de la trempe de Charles Taylor, de Ratko Mladiç ou Radovan Karadzic et naturellement du dictateur des Lagunes Laurent Gbagbo dont le refus d’une défaite électorale occasionna la mort de 3000 de ses concitoyens. Après son audience de comparution initiale en début de cette semaine, l’on s’acheminera tout droit vers la grande explication entre celui qui a exprimé publiquement son soutien en faveur de la mise en œuvre du plan commun de massacre des populations ivoiriennes pendant la crise postélectorale et la justice internationale. Evidemment comme le dit la maxime populaire africain, quand on a emprunté le chemin de « je m’en fous », en faisant tuer froidement ; quand on s’est même surpassé dans les propos haineux, tribalistes et violents dans le but d’armer et d’enflammer les cœurs et les esprits contre une catégorie de la population et les étrangers vivants en Côte d’Ivoire ; quand par des discours xénophobes, on a chauffé à blanc des jeunes se réclamant de la galaxie patriotique qui aspergent d’innocentes personnes, de liquide inflammable (du pétrole), on se retrouve naturellement, un jour, au village de « si je savais » (CPI).

Charles Blé Goudé ne pouvait pas se soustraire de son rôle de bourreau dans le massacre de plus de 3000 morts dans l’histoire récente de la Côte d’Ivoire. Lui qui a été formellement inculpé au lendemain de la crise postélectorale après de minutieuses enquêtes de Bensouda pour quatre chefs d’accusations à savoir, crimes contre l’humanité, meurtre, viol, persécution et autres actes inhumains, commis entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011 va devoir passer le reste de sa vie, sinon une part essentiel à la CPI. Est-il nécessaire de rappeler que le mandat d’arrêt émis par la juridiction internationale à l’encontre de Blé Goudé, mentionne très clairement que le natif de Kpogrobouo est présumé co-auteur indirect, de quatre chefs de crimes contre l’humanité qui ont été perpétrés dans le contexte de violences postélectorales et qu’il a exercé un contrôle conjoint sur ces crimes inhumaines et infâmes, «dans la mesure où il avait un pouvoir de contrôle et donnait des instructions directement aux jeunes qui étaient systématiquement recrutés, armés, formés et intégrés à la chaîne de commandement des Forces de défense et de sécurité ivoiriennes (FDS) ». En effet, celui par qui la brutalité outrancière de la scène publique ivoirienne, des premiers meurtres à caractère ethniques, religieux et politiques en Côte d’Ivoire ont fait leur apparition aux lendemains de son discours du grand meeting du 2 octobre à la place de la République, répond désormais de ses actes devant la juridiction internationale, conformément à la volonté des victimes et des parents des victimes. Car les Ivoiriens se souviennent encore de ses discours, demandant aux jeunes patriotes de s’attaquer aux agents des Nations unies et à leurs biens, aux ressortissants de la communautés internationale vivant en Côte d’Ivoire, surtout son célèbre discours prononcé le 25 février 2011 dans un bar de Yopougon (Baron bar), où le leader des Jeunes Patriotes a appelé ces chiens de guerre à s’organiser en comités de surveillance afin de contrôler les entrées et les sorties des quartiers et de « dénoncer toutes les personnes étrangères qui viennent dans leurs quartiers ». Discours qui fera pousser des barrages de jeunes patriotes surexcités dans plusieurs quartiers d’Abidjan et même à l’intérieur du pays. Des milliers d’innocents trouveront la mort à ses barrages soit à cause de leur patronyme, soit à cause de leur accoutrement. Avec son transfèrement, la cause d’un procès équitable semble entendue.

Moussa Keita
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ