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Politique Publié le mardi 1 avril 2014 | Nord-Sud

Prof Franklin Nyamsi, universitaire franco-camerounais : «Le transfèrement de Blé Goudé à la Cpi soulage le Fpi»

L’universitaire franco-camerounais, Franklin Nyamsi décrypte l’actualité politique ivoirienne marquée, notamment par le transfèrement de Blé Goudé à la Cour pénale internationale (Cpi). Le professeur Nyamsi évoque également la menace des marches et des sit-in brandie par la direction du Front populaire ivoirien (Fpi).


Depuis plus d’une semaine, l’actualité ivoirienne est dominée par le transfèrement de Blé Goudé à La Haye. Que vous inspire ce fait ?

 Cette actualité judiciaire peu surprenante, au fond,  m’inspire quatre remarques. Le transfert de Blé Goudé à La Haye libère les victimes nombreuses de son activisme criminel de l’angoisse comme de la honte de le voir nourri, hébergé, soigné, presque bichonné aux soins d’une République qu’il a voulu réduire en cendres en suivant son mentor Gbagbo dans la confiscation violente des institutions de la nation ivoirienne. La bienveillance exceptionnelle du Président Alassane Ouattara envers Charles Blé Goudé a pris fin devant l’exigence de combattre l’impunité et devant l’ingratitude manifeste de Blé Goudé lui-même, qui est habité par une chronique démangeaison de publicité. Ensuite, il va de soi que ce transfert soulage le Fpi d’Affi N’Guessan de la mauvaise conscience que la présence de ce rival successoral sur le territoire de Côte d’Ivoire entraînait. C’est un secret de Polichinelle, que de dire que le Fpi national se prépare à faire le deuil de la présence de Gbagbo à la présidentielle 2015 et à la tête même du Fpi. Du coup, un rival de moins, c’est déjà ça de gagné pour Messieurs Miaka et Affi. Je crois qu’ils ne seraient pas très gênés de voir Koné Katinan neutralisé comme Blé Goudé par la justice ivoirienne ou internationale. Vous avez en outre noté, je crois, la réaction de l’ex-vice-président du Fpi, Mamadou Koulibaly, qui souhaiterait à la limite que la Cpi emprisonne toute la classe politique dirigeante du Fpi et du Rhdp (Rassemblement des houpouétistes pour la démocratie et la paix, ndlr), afin que son parti, toujours digne de réunion dans une cabine téléphonique, trouve enfin un espace existentiel. On peut donc dire, et c’est ma troisième remarque, que le transfert de Blé Goudé à La Haye confirme bel et bien une évidence: c’est le camp Gbagbo qui est coupable et responsable de la dernière crise postélectorale ivoirienne. Il n’est pas étonnant que les acteurs majeurs du coup d’Etat anti-démocratique de Laurent Gbagbo en 2010-2011 soient sanctionnés par la justice pour la tragédie qu’ils ont délibérément provoquée.  Enfin, qui ne voit pas, à la belle santé de Blé Goudé ce 27 mars 2014, que l’Etat de Côte d’Ivoire l’a traité avec bienveillance pendant toute son incarcération ? Je me demande finalement ce qu’il veut, ce Blé Goudé : il se plaignait à l’idée d’être transféré à La Haye, quand il était en Côte d’Ivoire. Arrivé à La Haye, il se réjouit d’être à La Haye et plus en Côte d’Ivoire. Quelle girouette! Au fond, Blé Goudé est un tragicomique politique, abonné au faux, au cynisme, au mensonge, à l’hypocondrie, avec une forte dose de paranoïa et d’exhibitionnisme narcissique.

Certains accusent le président Guillaume Soro de n’avoir rien fait pour éviter la remise de l’ex-leader des ‘’jeunes patriotes’’ à la Cpi. Pensez-vous que le chef du Parlement ait lâché Blé Goudé?

Décidément, le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire a bon dos!  Bientôt, quand un type tombera accidentellement d’un arbre dans la forêt de Taï, je vois des gens en accuser encore Guillaume Soro ! C’est le sort de tous les grands serviteurs d’un peuple, j’en conviens. Mais enfin, réfléchissons : Blé Goudé était-il détenu à l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire ? Guillaume Soro est-il le chef du gouvernement ou le ministre chargé de la Défense ou de la Sécurité ? Si vous répondez par la négative à ces questions, alors il faudra laisser ces rumeurs s’étouffer de leur propre poison. Il faut reconnaître que la démocratie ivoirienne respecte le principe républicain de séparation entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire. La complicité qui règne au sommet de l’Etat de Côte d’Ivoire se fait dans le respect scrupuleux des républicains. Le président de l’Assemblée nationale n’est pas le chargé de la police ou le gestionnaire des prisons de Côte d’Ivoire. Par contre, je crois savoir une chose: Charles Blé Goudé aurait sans doute connu un bien meilleur sort si, notamment dès 2007, il avait écouté les conseils de son ex-camarade et ami syndicaliste, Guillaume Soro, alors devenu Premier ministre du gouvernement d’union nationale. Blé Goudé n’a pas su profiter de la chance que la République offrait à tous ses citoyens de s’engager résolument dans le chemin de la paix, du progrès et de la démocratie, notamment grâce à l’Apo (Accord politique de Ouagadougou, ndlr) en mars 2007. Guillaume Soro, au demeurant, ne pouvait sauver quelqu’un qui a constamment eu le sens inné des choix qui condamnent leur auteur. Je ne vous dirai pas ici le nombre de fois que Guillaume Soro a sauvé et préservé la vie de ce Blé Goudé qui a pourtant plusieurs fois attenté à la sienne, comme à la Rti en 2003. « Charité qui ne vient que d’un côté ne peut longuement durer », disait Henri Estienne. Et quant à ceux qui rêvent, comme Mamadou Koulibaly, de voir le chef de l’Etat et le chef du Parlement convoqués à La Haye, autant leur dire qu’ils peuvent toujours rêver. On ne peut pas mettre sur la même balance les doctrinaires agresseurs de l’ivoirité et ceux qui leur ont courageusement résisté, au nom de la dignité de toute l’humanité ivoirienne. La Cpi traque les coupables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, pas les défenseurs de la démocratie et de la dignité ivoiriennes. Guillaume Soro, dans un discours du 12 février 2011 aux soldats ivoiriens, avertissait déjà: « Quand on a répondu à un ordre illégal et quand on a commis des crimes, cinq ans, dix ans plus tard, cela rattrape. J’invite chacun à voir le film «La traque des nazis».

Des pro-Gbagbo  assurent que Blé Goudé a été victime d’une bataille entre Hamed Bakayoko et Guillaume Soro. Qu’en est-il ? Pensez-vous qu’il y a effectivement une bataille de succession qui fait rage dans le camp Ouattara?

Non, la Cpi a bien compris qu’il faut extirper de Côte d’Ivoire, les promoteurs criminels de l’ivoirité. A ma connaissance, la bataille supposée entre le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro et le ministre d’Etat Hamed Bakayoko est une fiction généreuse des ennemis du régime démocratique du président de la République, Alassane Ouattara. Derrière la montée en épingle des moindres gestes et discours de ces deux collaborateurs fidèles et loyaux du Président Ouattara, c’est ce dernier qui est visé. Il me semble d’ailleurs que, par sa félonie naturelle, Blé Goudé, comme avant lui un certain Martial Ahipeaud, ont tenté d’exploiter cette rivalité fictive, mais sans succès. Blé Goudé a dû s’en mordre les doigts. Le sens de l’Etat est une seconde nature chez le président Guillaume Soro. Il l’a suffisamment montré dans ce pays pour qu’on parle de lui avec une certaine retenue. Et quant au ministre Hamed Bakayoko, c’est évident qu’il n’est pas né de la dernière pluie pour tomber dans les pièges tendus par des ragots de maquis. Comment créditer une seule seconde la thèse d’une bataille successorale dans une République où il n’y a ni vacance de pouvoir, ni flou constitutionnel sur les conditions de continuité des institutions étatiques? Je ne me laisse jamais distraire par cette pseudo-guéguerre.
 
Dès sa première comparution, Blé Goudé a tenté de se disculper. Que pensez-vous de la réaction des ‘’jeunes patriotes’’, lors de cette comparution ?

En regardant le phrasé arrogant de Blé Goudé le 27 mars 2014 à La Haye, j’ai immédiatement songé avec amertume aux nombreuses vies qu’il a détruites ou gâchées par sa criminalisation ivoiritaire de la politique ivoirienne. Ces gens sacrifiés, y compris les nombreux jeunes «patriotes» qu’il a conduits à la mort comme au crime, méritaient que Blé Goudé baisse un tant soit peu le timbre de sa voix, en signe d’humilité. Or qu’a-t-on vu ? Le retour de l’homme au ton haut, presque vociférant, dans la gestuelle maniaque de ses meetings haineux, devant des juges qui ne semblaient pas étonnés qu’il finisse au banc des accusés de ce tribunal international. Blé Goudé parlait haut et fort, comme pour s’étourdir et se convaincre lui-même par autohypnose, qu’il était innocent. Il lui sera difficile de ruser avec l’Histoire. Son dossier est lourd. C’est lui qui actionnait et organisait la haine au quotidien dans la société civile ivoirienne sous Gbagbo. Avez-vous noté qu’il a refusé qu’on lui relise son acte d’accusation le 27 mars en public? Blé Goudé, le faux étudiant de Manchester, a divorcé très tôt dans sa vie avec la vérité. Ce tragicomique politique a horreur du moindre contact pertinent avec la réalité. Il n’aime que sa propre image spéculaire. C’est un Narcisse, amoureux de sa fiction tragique. Quant à la réaction des jeunes soi-disant « patriotes », je me demande si elle peut dépasser la sphère de la réaction pour s’installer enfin dans la réflexion ou la méditation. Il faut que tous les applicateurs de l’article 125 subissent l’épreuve du miroir et reconnaissent qu’ils sont allés trop loin dans les abîmes de l’inhumanité. Soutenir leur maître en cynisme, c’est pour eux s’enfoncer dans les profondeurs inguérissables et stériles de la haine.
 
Comment entrevoyez-vous la suite de cette procédure qui ne fait que commencer?

On annonce la prochaine séance pour août 2014. Il paraît évident que Blé Goudé devrait s’acheter suffisamment de livres pour la longue traversée du désert qui s’annonce pour lui à La Haye. Les procédures de la Cpi sont patientes, rigoureuses, donc bien inscrites dans le temps long. La vérité et la justice sont suspendues à ces exigences méthodologiques. Je pense que la procureure Fatou Bensouda n’aura aucun mal à ‘’abonder’’ le dossier des crimes contre l’humanité perpétrés par Blé et les siens, lors de la crise postélectorale 2010-2011. Et sa culpabilité présumée se confirmant, il ne lui resterait qu’à faire là-bas de nécessité vertu. Voyez la jubilation à peine retenue d’Affi N’Guessan ou de Mamadou Koulibaly face à ce transfert de Blé Goudé à La Haye. Au lieu de revendiquer la libération de Blé Goudé, ils souhaitent juste que Blé Goudé soit accompagné d’autres personnalités du pouvoir ivoirien. Qui l’eût cru ? La Cpi venant au secours des frontistes ! Vous comprendrez que beaucoup d’Ivoiriens, y compris de son propre camp supposé, sont heureux de cette clarification hygiénique de la scène de l’opposition ivoirienne.

Que pensez-vous de la décision du Fpi qui, pour protester contre ce transfèrement, a rompu les discussions avec le gouvernement ?

Je ne crois pas en la sincérité de ce discours du Fpi. Ce parti n’est jamais réellement entré en dialogue avec le pouvoir Rhdp.  Ce qu’il cherche, ce sont les moyens et le temps de sa réorganisation en vue d’une nouvelle tentative de prise du pouvoir à la hussarde, par la combinaison de l’insurrection populaire et de l’insurrection armée. Telle est la stratégie de fond du Fpi, qui ne croit pas aux élections parce qu’il se sait incapable de les gagner. Il refuse le recensement parce que cette opération objective lui administrera davantage la preuve de son infériorité démographico-politique. La chaise vide, la terre brûlée, ce sont les seules issues d’un parti qui se refuse à l’humilité de revoir entièrement sa copie et de reconnaître les torts terribles infligés à la nation ivoirienne par son idéologie d’exclusion.
 
Samedi, au terme d’une réunion de son comité central, le Fpi a appelé à la démission du ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko et a annoncé des actions d’envergure, car estime-t-il, la démocratie est en péril. Quelle analyse faites-vous de ce durcissement de ton chez les frontistes?

Est-ce que sous Gbagbo, un parti d’opposition pouvait obtenir la démission d’un ministre de l’Intérieur? C’est assez risible comme revendication, pour qui connaît les arcanes de l’arrogance frontiste. J’ai attentivement lu la déclaration plutôt belliqueuse du comité central du Fpi. Je crois que le Fpi devrait remercier le ministre de l’Intérieur de l’humanité avec laquelle Blé Goudé a été traité. Hamed Bakayoko, que l’on vit habiller Laurent Gbagbo au Golf hôtel le 11 avril 2011, a de l’amour pour ses ‘’frères’’ du Fpi.  A la Maca et à travers l’Afrique, il y a beaucoup de prisonniers qui ne peuvent pas s’offrir, comme Blé Goudé, le luxe d’un strip-tease en caleçon blanc tout neuf, encore moins avec leur bible, leur croix, un bon jus d’orange et leur sourire. Le ministre de l’Intérieur ne mérite pas l’ingratitude du Fpi, quand on sait le rôle qu’il a joué dans le retour de certains hauts cadres du régime Fpi en Côte d’Ivoire et quand on voit les efforts qu’il déploie, sous les instructions directes du Président Alassane Ouattara et du Premier ministre Kablan Duncan, pour dialoguer avec toutes les générations de la mouvance Fpi, des jeunes aux has been. Mais le Fpi n’a-t-il pas fait de l’ingratitude sa marque de reconnaissance ? Le durcissement de ton des frontistes n’est qu’une étape tactique de leur vieille stratégie insurrectionnelle, connue de longue date: faire chauffer le front social, afin de coaliser les milices, des militaires renégats et des militants, dans un assaut final contre le régime Ouattara. Il faut lire les extrémistes du Fpi pour connaître les arrière-pensées des officiels louvoyant de ce parti. On comprend aisément les choses sous ce prisme. Pour finir sur ce point, je crois que le Fpi est en panne d’orientation. Plusieurs signes de cette désorientation : 1) le Fpi hésite à tourner la page Gbagbo, donc c’est un parti sans chef, car Affi n’est pas reconnu comme candidat naturel possible de ce parti aux présidentielles 2015. Si Affi se proclame candidat pour 2015, il y aura un deuxième schisme au Fpi, après celui de Mamadou Koulibaly qui voulait prendre la place de Gbagbo pareillement. 2) le Fpi hésite à tourner la page de son idéologie anticolonialiste dogmatique. Vous avez vu le soutien du Fpi à l’intervention française au Mali, sous les yeux ébahis des hordes de gauchistes africains qui polluent le web et les débats sur l’avenir de ce continent. 3) Le Fpi hésite à négocier vraiment avec le pouvoir Ouattara, parce qu’il se sait faible sur le terrain de l’argumentation, comme l’a montré sa défaite diplomatique monumentale, lors de la crise postélectorale 2010-2011.  Vous comprenez dès lors qu’ainsi désorienté, le Fpi soit tenté par son démon permanent: la violence gratuite. La neurasthénie politique du Fpi est la source de sa tentation actuelle de violence.
 
Faut-il craindre que la Côte d’Ivoire ne bascule dans la violence, dans les prochains jours?

La crainte, fille de la peur, n’est pas forcément la meilleure conseillère de l’homme en politique. Il faut plutôt s’en tenir aux impératifs de la prudence. La seule question qui s’impose est la suivante: les manifestations programmées par le Fpi se tiendront-elles dans le respect de l’ordre républicain? Si oui, je ne vois pas pourquoi elles n’auraient pas pacifiquement lieu, dans la Côte d’Ivoire démocratique actuelle. Mais si le Fpi a son vieux plan insurrectionnel sous le coude tel un bâton, je conçois parfaitement que le régime Rhdp ne l’attende point les bras croisés.  Le 18 janvier 2014 à Ouagadougou, on  a vu une manifestation responsable de l’opposition burkinabè, dans le cadre strict tracé par les lois républicaines établies sur les manifestations publiques.  Il faudrait que l’opposition ivoirienne s’inspire de cet exemple. Je constate cependant que quand le Fpi parle de « pays mort », on ne peut, de mémoire, éviter de songer à sa propension à semer la mort en Côte d’Ivoire, depuis octobre 2000 notamment. Le Fpi a une longue tradition de lutte populaire, il n’a pas entièrement perdu ses réflexes d’organisation de masse. Il convient, face à sa tentative de re-bander ses muscles, que le Rhdp unifié, le gouvernement, l’Assemblée nationale, la justice et l’immense majorité du peuple ivoirien prennent date avec les velléités revanchardes du Fpi, afin qu’elles soient contenues dans les limites de la contestation légitime.  Au-delà de ces limites, il convient, en Côte d’Ivoire comme dans autre démocratie, que la force soit toujours à la loi. Car la force sans la justice est aveugle, mais la justice sans la force est impuissante, comme le soulignait si bien Blaise Pascal.


L’autre actualité en Côte d’Ivoire, c’est la candidature du Président Alassane Ouattara et les initiatives pour la promotion de cette candidature. Entre candidature unique et candidature consensuelle, quel est le concept de promotion qui vous paraît le plus original ?

Le plus original des concepts sera choisi par le Président Ouattara lui-même, ou son équipe de campagne, le moment venu. Je ne puis m’aventurer ici dans une imagination sans objet. Je constate cependant une chose: en vue de sa réélection souhaitable, le Président Ouattara doit continuer de renforcer le virage social de sa politique libérale et de rassembler le Rhdp sur des bases plus fermes encore que celles de 2005-2014. Un parti Rhdp unifié, autour d’un seul programme de gouvernement et autour de la seule candidature du Président Ouattara serait un merveilleux cadeau aux démocrates ivoiriens et à leurs amis du monde entier. C’est ce que je crois avoir perçu dans la démarche  de soutien du chef du parlement Guillaume Soro et des députés du G25. Le Président Alassane Ouattara pourra alors incarner davantage le rassemblement des Ivoiriennes et des Ivoiriens dans la confiance retrouvée et poursuivre avec une plus large légitimité encore,  l’œuvre de modernisation institutionnelle de son pays.

Le Fpi et certains de ses anciens alliés viennent de mettre sur pied une alliance. Pensez-vous que cette force est de nature à inquiéter le Président Ouattara en 2015 ?

Je ne crois pas qu’il faille accorder plus d’importance à la poignée de petits partis qui se coalisent avec le Fpi qu’au Lider de Mamadou Koulibaly. Combien de ces petits partis peuvent assumer le bilan désastreux du Fpi en dix années à la tête de la Côte d’Ivoire ? Combien d’entre eux ont une expérience de gouvernement comparable à celle des partis du Rhdp? Je ne crois pas en  l’efficacité d’une addition des fragilités. Le président de la république, Alassane Ouattara, me paraît être tout à fait prêt à juguler le leadership du Fpi, quel que soit celui qui l’incarne. Quand on a battu Gbagbo aux élections, ce ne sont pas des politiciens de moindre envergure que lui qu’on craindra. Je pense qu’à l’allure où vont les choses, ADO gagnera de la plus belle manière la présidentielle 2015, face à l’opposition.
 
Guillaume Soro vient de boucler ses deux ans au Parlement. Comment jugez-vous son bilan à la tête de cette institution ?

Je dirai, en m’inspirant du mot du président de la République de Côte d’Ivoire, connu pour son excellence technocratique,  que « Guillaume Soro fait du très bon travail  à l’Assemblée nationale ». J’ai  régulièrement suivi les activités du Parlement ivoirien depuis 2012. Guillaume Soro incarne une triple révolution de la fonction parlementaire en Afrique francophone. Jeune, il a réussi à rapprocher le Parlement des Ivoiriens, comme jamais législature ne l’avait fait avant lui, non seulement en rénovant le cadre et les méthodes de travail de la maison, mais en l’ouvrant à de nombreuses  sensibilités politiques, civiles, intellectuelles et internationales de qualité. Guillaume Soro a réussi une révolution de la communication politique du Parlement ivoirien. Son site internet est l’un des meilleurs sites de Parlementaires de toute la médiasphère d’Afrique francophone, sinon le premier, en termes d’interactions avec ses compatriotes et avec les internautes de tous les continents, mais aussi d’image institutionnelle à travers le monde, où il a imposé la diplomatie parlementaire ivoirienne avec succès. Enfin, le Parlement Soro a donné son imprimatur à quelques-unes des lois ivoiriennes les plus célèbres, sur l’égalité de genre, sur le mariage, sur l’apatridie, sur le foncier rural, entre autres sujets d’une actualité foisonnante. Le parlement Soro impulse donc une métamorphose moderniste  et cosmopolitique de la société ivoirienne, en parfaite osmose avec la vision du «vivre ensemble» voulue par le Président Alassane Ouattara.


Réalisée par Marc Dossa
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