La paix est une construction difficile, le Gouverneur du District d’Abidjan, qui veut jouer sa partition dans le processus de réconciliation nationale, a offert, le mercredi 2 avril 2014, à la salle Félix Houphouet Boigny de l’hôtel du District, au nom du Président de la République, Alassane Ouattara, un lot de matériel, afin d’aider cette structure à se doter de moyens pour accomplir sa mission.
Monsieur le Président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR), Monsieur le Préfet représentant le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Mesdames et Messieurs les Maires, Madame la Représentante de l’Association internationale des Régions francophones (AIRF) qui travaille sur la houlette de la nouvelle ministre d’Etat française, Ségolène Royal ,président de l’AIRF.
Distingués chefs traditionnels, distingués chefs religieux, les conseillers du District d’Abidjan, les membres du District d’Abidjan, les maires du District d’Abidjan, Monsieur le Président, nous sommes heureux de vous accueillir en ce lieu mythique qui porte un nom prestigieux. Ce matin, nous avons le privilège de vous recevoir Monsieur le Président, pour un acte que nous posons au nom du Président Alassane Ouattara.
Monsieur le Président, je vais m’acquitter d’un devoir. Hier soir, j’ai eu le Chef de l’Etat au téléphone pour lui rendre compte de la nature de la rencontre que nous avons ce matin et pour lui dire que les instructions qu’il m’avait données, il y a quelques mois déjà, sont en application. Il m’a demandé de vous saluer publiquement et de façon chaleureuse, vous encourager dans le travail difficile qu’il vous a confié.
Le président m’a demandé de soutenir l’action de la CDVR à Abidjan parce qu’il estime que nous avons tous souffert, mais aussi parce qu’Abidjan à été un point focal pour tout ce qui s’est passé. Nous devons vous encourager avec nos maigres moyens. On va faire avec ce qu’on a et on ne pourra pas partager ce qu’on n’a pas.
En la matière, c’est le sens, la façon et le sentiment qui accompagnent le don qui comptent. C’est pourquoi, je suis très heureux de vous accueillir dans cette maison qui est aussi la vôtre. Je vais demander la permission à l’assistance pour remercier publiquement le Président Charles Konan Banny parce que quand j’étais président à la Commission Electorale Indépendante, j’ai commencé ma mission avec lui et j’ai terminé avec le président Soro Guillaume.
Il nous a vraiment soutenus, je n’ai jamais manqué l’occasion de le réveiller - quelquefois tard dans la nuit - pour demander son appui dans une action qui pourrait conduire la Côte d’Ivoire à la paix. Et il nous a soutenus de plusieurs manières. C’est pourquoi, je tenais à lui rendre hommage publiquement.
Quand le Président de la République m’a fait l’honneur de me nommer à la tête du District, j’ai eu un entretien avec lui et il m’a donné quatre (04) grands axes. Il m’a dit qu’Abidjan doit retrouver toute sa beauté, son aura, voire son rayonnement d’antan.
Deuxièmement, il m’a demandé d’innover, de chercher ce qu’il y a de beau dans ce que mes prédécesseurs ont fait pour élever cet acquis en l’améliorant. Donc, nous ne partons pas de zéro. Il a dit qu’il faut agir pour qu’Abidjan retrouve sa place au plan international. Pour terminer, il m’a dit que j’ai aussi une grande mission de réconciliation. Ce message a été appuyé par le Ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, au moment de la passation des charges que j’ai faite avec mon frère Djédji Amondji Pierre. Le Ministre d’Etat m’a demandé de me mettre dans le champ de la réconciliation.
Monsieur le Président, ce matin, je ne voudrais parler que de la réconciliation. Sur la base des recommandations du chef de l’Etat et au regard du souhait manifesté par le Ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de Sécurité. Nous, au niveau d’Abidjan, nous avons fait des réunions avec les chefs traditionnels qui sont là pour vous apporter le témoignage. Nous avons analysé l’actif et le passif. Et nous sommes arrivés à une conclusion qui nous a conduits à engager trois (03) actions essentielles.
La première action, c’est que nous devons passer dans les villages pour dire à nos parents ce que nous avons fait de bien et ce que nous avons fait de mal. Ce que nous demandons, c’est qu’on nous pardonne et la manière dont nous allons pardonner. C’est ce qui a été fait en actif et en passif. Donc, nous sommes passés dans tous les villages.
Monsieur le Président, à l’époque, nous étions allés vous rendre compte de ce programme d’action. Vous nous avez soutenus et encouragés. Après ces tournées dans les villages, nous avons convenu avec les Akyé et Atchan de faire une prière d’action de grâce sur deux thèmes. Le premier thème, c’est de demander pardon à tous ceux que nous aurions offensés pendant toute la période de la crise en Côte d’Ivoire. Ce qui a été fait au cours d’une messe, d’un culte liturgique multiconfessionnels qui a réuni toutes les religions à Anonkoi Kouté.
Monsieur le Président, c’était émouvant pour ceux qui savent lire les événements. Ce jour là, tout le monde était présent. Il y avait des Chrétiens, des Musulmans, des Bouddhistes, toutes les religions traditionnelles africaines. Tout le monde était là et on a demandé pardon à la nation pour ce que nous avons pu faire de mal à un de nos frères, à un de nos voisins en Côte d’Ivoire.
La deuxième chose que nous avons faite au cours de cette liturgie? c’est que nous avons demandé à Dieu de nous aider à pardonner ce qu’on nous aurait fait de mal. Actif et passif. Voilà les deux actions que nous que avons conduites. La troisième action, Monsieur le Président, nous avons fait une réunion avec tous les chefs religieux d’Abidjan : Catholique, Protestant, Méthodiste, Déhima, Christianisme céleste et Harriste... et nous avons fait une grande prière liturgique au Palais de la Culture, pour demander pardon à la nation, pour demander pardon à Dieu pour tout ce que nous Ivoiriens avons pu faire de mal et nous avons prié aussi pour les âmes de nos défunts.
Monsieur le Président, c’est une règle de la grande spiritualité. Ceux qui sont morts ne sont pas morts. Ils ont besoin des prières de ceux qui vivent. C’est pour quoi Monsieur le Président, les religieux se sont mobilisés ce jour-là. Ils l’ont fait de façon merveilleuse. Je voudrais réitérer les remerciements à tous les religieux pour ce qu’ils ont fait ce jour-là.
Aujourd’hui, Monsieur le Président, nous sommes réunis pour vous présenter du matériel. C’est un kit qui comprend treize (13) ordinateurs portables, treize (13) imprimantes, vingt six (26) cartouches d’encre et vingt six (26) cartons de papiers rame pour commencer. Voilà ce que le Conseil du District et les maires ont demandé de vous présenter et nous sommes très heureux de vous accueillir pour vous présenter cela.
Monsieur le Président, avec votre permission, je voudrais demander qu’on vous offre un autre cadeau, celui-là est immatériel parce que vous ne pouvez pas le voir, mais c’est un grand cadeau qui existe. Raison pour laquelle je voudrais demander à l’assistance de m’aider à vous donner ce cadeau.
Toutes les religions du monde s’accordent à reconnaitre que la réconciliation, l’esprit de partage sont parmi les paramètres les plus nobles pour identifier les vrais croyants. Celui qui comprend que la règle de l’amour transcende toutes les autres règles aura tout compris. Au sommet de la pyramide de toutes les religions, de toutes les grandes spiritualités, se trouvent le mot amour et le mot charité. Donc Monsieur le Président nous devons vous offrir l’amour et le charité pour que Dieu vous donne la force de nous enseigner l’amour et la charité les uns envers les autres. Si Dieu vous donne le verbe de nous parler de cette manière, nous vous aurons donné l’un des meilleurs cadeaux qui puissent exister dans le monde.
Monsieur le Président, il y a une raison en cela. La raison c’est que toutes les religions enseignent que l’homme vit pour bien mourir. Mais, pourquoi bien mourir ? Monsieur le président, quand on meurt, il y a trois (03) royaumes qui nous attendent, mais c’est ici-bas qu’on fait déjà le choix.
Le premier royaume est le royaume des damnés, c’est-à-dire ceux qui sont dans le gouffre où il y a des souffrances que vous et moi ne pouvons pas imaginer. Le deuxième royaume, c’est ce qu’on peut appeler le purgatoire. C’est le royaume intermédiaire, là aussi, il y a beaucoup de souffrances. C’est pourquoi dans certaines religions, on prie pour l’âme des défunts, pour que Dieu ait la miséricorde de venir les chercher dans le purgatoire pour les emmener dans le troisième royaume c’est-à-dire celui des bienheureux. Voilà les trois (03) royaumes.
Monsieur le Président, comment fait-on pour accéder à ces royaumes ? C’est ce que nous vous offrons pour donner aux Ivoiriens.
Trois éléments seulement pour accéder à ces royaumes. D’abord par nos pensées. Quand je me couche et que je pense à mon frère, qu’est-ce que je pense de lui ? Est-ce que je lui envoie de mauvaises pensées ou bien je veux lui faire quelque chose de mal, pour le torturer ou pour le faire souffrir ? Si j’ai pensé à cela un seul instant, en ce moment là, et que je meurs, je vais au royaume des damnés. Monsieur le Président comme on ne sait jamais quand on va mourir, donc il ne faut jamais penser à faire du mal aux autres.
Deuxième élément : nos paroles. Dans la Bible tout comme dans le Coran au commencement était le Verbe donc la Parole. C’est pour quoi le prophète a dit de réfléchir avant de parler. Pour le Christ, il faut tourner sept (07) fois la langue avant de parler parce que quand la parole sort, on ne peut plus la rattraper. Si tu dis à ta sœur que je vais te faire ceci ou cela et que dans les secondes qui suivent tu meurs, tu vas au royaume des damnés.
La troisième chose, c’est l’action. Il faut bien lire les religions du monde. C’est pourquoi quand nos frères musulmans font le carême, on leur demande de partager leur repas. C’est pas fortuit, ce n’est pas un hasard, c’est un acte de charité.
Ce que le District vous donne ce matin se résume en ces mots. La pensée, la parole et l’action qui vont aider les Ivoiriens à comprendre que le vrai sens de la croyance, de notre existence, c’est de bien mourir. Pour bien mourir, il faut aimer. Mais, lorsqu’on parle d’amour - et comme nous les hommes nous pervertissons le vrai sens des mots - nous pensons à autre chose. L’amour dont je parle, c’est la charité.
Monsieur le Président, le Chef de l’Etat, en me demandant de vous saluer ce matin, avait une arrière-pensée. C’est de vous accompagner, de vous soutenir parce que la tâche est difficile. Car faire la guerre est facile, mais rétablir la paix est un exercice fastidieux puisque l’amour se trouve caché dans les cœurs.
Monsieur le Président, voilà notre deuxième cadeau.
Que Dieu bénisse votre action, vous soutienne parce que c’est lui qui va nous réconcilier à travers vous et vos collaborateurs, avec la manière dont lui seul a le secret. Puisse-t-il nous aider à bien penser, à bien parler et à bien agir.
Merci Monsieur le Président, du courage dans cette tâche difficile.
Je vous remercie.
Robert Beugré Mambé,
Gouverneur du District Autonome d’Abidjan
Monsieur le Président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR), Monsieur le Préfet représentant le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Mesdames et Messieurs les Maires, Madame la Représentante de l’Association internationale des Régions francophones (AIRF) qui travaille sur la houlette de la nouvelle ministre d’Etat française, Ségolène Royal ,président de l’AIRF.
Distingués chefs traditionnels, distingués chefs religieux, les conseillers du District d’Abidjan, les membres du District d’Abidjan, les maires du District d’Abidjan, Monsieur le Président, nous sommes heureux de vous accueillir en ce lieu mythique qui porte un nom prestigieux. Ce matin, nous avons le privilège de vous recevoir Monsieur le Président, pour un acte que nous posons au nom du Président Alassane Ouattara.
Monsieur le Président, je vais m’acquitter d’un devoir. Hier soir, j’ai eu le Chef de l’Etat au téléphone pour lui rendre compte de la nature de la rencontre que nous avons ce matin et pour lui dire que les instructions qu’il m’avait données, il y a quelques mois déjà, sont en application. Il m’a demandé de vous saluer publiquement et de façon chaleureuse, vous encourager dans le travail difficile qu’il vous a confié.
Le président m’a demandé de soutenir l’action de la CDVR à Abidjan parce qu’il estime que nous avons tous souffert, mais aussi parce qu’Abidjan à été un point focal pour tout ce qui s’est passé. Nous devons vous encourager avec nos maigres moyens. On va faire avec ce qu’on a et on ne pourra pas partager ce qu’on n’a pas.
En la matière, c’est le sens, la façon et le sentiment qui accompagnent le don qui comptent. C’est pourquoi, je suis très heureux de vous accueillir dans cette maison qui est aussi la vôtre. Je vais demander la permission à l’assistance pour remercier publiquement le Président Charles Konan Banny parce que quand j’étais président à la Commission Electorale Indépendante, j’ai commencé ma mission avec lui et j’ai terminé avec le président Soro Guillaume.
Il nous a vraiment soutenus, je n’ai jamais manqué l’occasion de le réveiller - quelquefois tard dans la nuit - pour demander son appui dans une action qui pourrait conduire la Côte d’Ivoire à la paix. Et il nous a soutenus de plusieurs manières. C’est pourquoi, je tenais à lui rendre hommage publiquement.
Quand le Président de la République m’a fait l’honneur de me nommer à la tête du District, j’ai eu un entretien avec lui et il m’a donné quatre (04) grands axes. Il m’a dit qu’Abidjan doit retrouver toute sa beauté, son aura, voire son rayonnement d’antan.
Deuxièmement, il m’a demandé d’innover, de chercher ce qu’il y a de beau dans ce que mes prédécesseurs ont fait pour élever cet acquis en l’améliorant. Donc, nous ne partons pas de zéro. Il a dit qu’il faut agir pour qu’Abidjan retrouve sa place au plan international. Pour terminer, il m’a dit que j’ai aussi une grande mission de réconciliation. Ce message a été appuyé par le Ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, au moment de la passation des charges que j’ai faite avec mon frère Djédji Amondji Pierre. Le Ministre d’Etat m’a demandé de me mettre dans le champ de la réconciliation.
Monsieur le Président, ce matin, je ne voudrais parler que de la réconciliation. Sur la base des recommandations du chef de l’Etat et au regard du souhait manifesté par le Ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de Sécurité. Nous, au niveau d’Abidjan, nous avons fait des réunions avec les chefs traditionnels qui sont là pour vous apporter le témoignage. Nous avons analysé l’actif et le passif. Et nous sommes arrivés à une conclusion qui nous a conduits à engager trois (03) actions essentielles.
La première action, c’est que nous devons passer dans les villages pour dire à nos parents ce que nous avons fait de bien et ce que nous avons fait de mal. Ce que nous demandons, c’est qu’on nous pardonne et la manière dont nous allons pardonner. C’est ce qui a été fait en actif et en passif. Donc, nous sommes passés dans tous les villages.
Monsieur le Président, à l’époque, nous étions allés vous rendre compte de ce programme d’action. Vous nous avez soutenus et encouragés. Après ces tournées dans les villages, nous avons convenu avec les Akyé et Atchan de faire une prière d’action de grâce sur deux thèmes. Le premier thème, c’est de demander pardon à tous ceux que nous aurions offensés pendant toute la période de la crise en Côte d’Ivoire. Ce qui a été fait au cours d’une messe, d’un culte liturgique multiconfessionnels qui a réuni toutes les religions à Anonkoi Kouté.
Monsieur le Président, c’était émouvant pour ceux qui savent lire les événements. Ce jour là, tout le monde était présent. Il y avait des Chrétiens, des Musulmans, des Bouddhistes, toutes les religions traditionnelles africaines. Tout le monde était là et on a demandé pardon à la nation pour ce que nous avons pu faire de mal à un de nos frères, à un de nos voisins en Côte d’Ivoire.
La deuxième chose que nous avons faite au cours de cette liturgie? c’est que nous avons demandé à Dieu de nous aider à pardonner ce qu’on nous aurait fait de mal. Actif et passif. Voilà les deux actions que nous que avons conduites. La troisième action, Monsieur le Président, nous avons fait une réunion avec tous les chefs religieux d’Abidjan : Catholique, Protestant, Méthodiste, Déhima, Christianisme céleste et Harriste... et nous avons fait une grande prière liturgique au Palais de la Culture, pour demander pardon à la nation, pour demander pardon à Dieu pour tout ce que nous Ivoiriens avons pu faire de mal et nous avons prié aussi pour les âmes de nos défunts.
Monsieur le Président, c’est une règle de la grande spiritualité. Ceux qui sont morts ne sont pas morts. Ils ont besoin des prières de ceux qui vivent. C’est pour quoi Monsieur le Président, les religieux se sont mobilisés ce jour-là. Ils l’ont fait de façon merveilleuse. Je voudrais réitérer les remerciements à tous les religieux pour ce qu’ils ont fait ce jour-là.
Aujourd’hui, Monsieur le Président, nous sommes réunis pour vous présenter du matériel. C’est un kit qui comprend treize (13) ordinateurs portables, treize (13) imprimantes, vingt six (26) cartouches d’encre et vingt six (26) cartons de papiers rame pour commencer. Voilà ce que le Conseil du District et les maires ont demandé de vous présenter et nous sommes très heureux de vous accueillir pour vous présenter cela.
Monsieur le Président, avec votre permission, je voudrais demander qu’on vous offre un autre cadeau, celui-là est immatériel parce que vous ne pouvez pas le voir, mais c’est un grand cadeau qui existe. Raison pour laquelle je voudrais demander à l’assistance de m’aider à vous donner ce cadeau.
Toutes les religions du monde s’accordent à reconnaitre que la réconciliation, l’esprit de partage sont parmi les paramètres les plus nobles pour identifier les vrais croyants. Celui qui comprend que la règle de l’amour transcende toutes les autres règles aura tout compris. Au sommet de la pyramide de toutes les religions, de toutes les grandes spiritualités, se trouvent le mot amour et le mot charité. Donc Monsieur le Président nous devons vous offrir l’amour et le charité pour que Dieu vous donne la force de nous enseigner l’amour et la charité les uns envers les autres. Si Dieu vous donne le verbe de nous parler de cette manière, nous vous aurons donné l’un des meilleurs cadeaux qui puissent exister dans le monde.
Monsieur le Président, il y a une raison en cela. La raison c’est que toutes les religions enseignent que l’homme vit pour bien mourir. Mais, pourquoi bien mourir ? Monsieur le président, quand on meurt, il y a trois (03) royaumes qui nous attendent, mais c’est ici-bas qu’on fait déjà le choix.
Le premier royaume est le royaume des damnés, c’est-à-dire ceux qui sont dans le gouffre où il y a des souffrances que vous et moi ne pouvons pas imaginer. Le deuxième royaume, c’est ce qu’on peut appeler le purgatoire. C’est le royaume intermédiaire, là aussi, il y a beaucoup de souffrances. C’est pourquoi dans certaines religions, on prie pour l’âme des défunts, pour que Dieu ait la miséricorde de venir les chercher dans le purgatoire pour les emmener dans le troisième royaume c’est-à-dire celui des bienheureux. Voilà les trois (03) royaumes.
Monsieur le Président, comment fait-on pour accéder à ces royaumes ? C’est ce que nous vous offrons pour donner aux Ivoiriens.
Trois éléments seulement pour accéder à ces royaumes. D’abord par nos pensées. Quand je me couche et que je pense à mon frère, qu’est-ce que je pense de lui ? Est-ce que je lui envoie de mauvaises pensées ou bien je veux lui faire quelque chose de mal, pour le torturer ou pour le faire souffrir ? Si j’ai pensé à cela un seul instant, en ce moment là, et que je meurs, je vais au royaume des damnés. Monsieur le Président comme on ne sait jamais quand on va mourir, donc il ne faut jamais penser à faire du mal aux autres.
Deuxième élément : nos paroles. Dans la Bible tout comme dans le Coran au commencement était le Verbe donc la Parole. C’est pour quoi le prophète a dit de réfléchir avant de parler. Pour le Christ, il faut tourner sept (07) fois la langue avant de parler parce que quand la parole sort, on ne peut plus la rattraper. Si tu dis à ta sœur que je vais te faire ceci ou cela et que dans les secondes qui suivent tu meurs, tu vas au royaume des damnés.
La troisième chose, c’est l’action. Il faut bien lire les religions du monde. C’est pourquoi quand nos frères musulmans font le carême, on leur demande de partager leur repas. C’est pas fortuit, ce n’est pas un hasard, c’est un acte de charité.
Ce que le District vous donne ce matin se résume en ces mots. La pensée, la parole et l’action qui vont aider les Ivoiriens à comprendre que le vrai sens de la croyance, de notre existence, c’est de bien mourir. Pour bien mourir, il faut aimer. Mais, lorsqu’on parle d’amour - et comme nous les hommes nous pervertissons le vrai sens des mots - nous pensons à autre chose. L’amour dont je parle, c’est la charité.
Monsieur le Président, le Chef de l’Etat, en me demandant de vous saluer ce matin, avait une arrière-pensée. C’est de vous accompagner, de vous soutenir parce que la tâche est difficile. Car faire la guerre est facile, mais rétablir la paix est un exercice fastidieux puisque l’amour se trouve caché dans les cœurs.
Monsieur le Président, voilà notre deuxième cadeau.
Que Dieu bénisse votre action, vous soutienne parce que c’est lui qui va nous réconcilier à travers vous et vos collaborateurs, avec la manière dont lui seul a le secret. Puisse-t-il nous aider à bien penser, à bien parler et à bien agir.
Merci Monsieur le Président, du courage dans cette tâche difficile.
Je vous remercie.
Robert Beugré Mambé,
Gouverneur du District Autonome d’Abidjan