Le lundi 7 avril, le Rwanda a commémoré le génocide de 1994. Le coup d’envoi de la cérémonie a été donné par le président rwandais qui allume la flamme de l’espérance au mémorial de Gisozi. Plusieurs chefs d’Etat et le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon ont assisté à ces commémorations.
Le Rwanda a commémoré hier le génocide des Tutsis. C’est l’une des tragédies les plus meurtrières du XX siècle. C’était il y a vingt ans, en 1994 ; entre 800 000 et un million de morts.Une journée de souvenir qui a commencé avec un imbroglio diplomatique. La France devait être représentée a minima lors de ces cérémonies par son ambassadeur au Rwanda, après les propos de Paul Kagame qui a accusé l'armée française d'avoir joué un rôle direct dans l’exécution de ce génocide. Mais coup de théâtre ce matin, le diplomate français ne pourra pas assister aux commémorations. Michel Flesch, a reçu un appel téléphonique du ministère des Affaires étrangères du Rwanda dimanche soir vers 22h30, pour lui signifier que son accréditation pour les commémorations au stade Amahoro, ce lundi, lui était retirée.
Hubert Védrinesecrétaire général de la Présidence de la République française entre 1991 et 1995 et ancien ministre des Affaires étrangères du gouvernement Jospin
La France ne sera donc pas représentée à ces cérémonies dont le président Paul Kagame a donné le coup d'envoi. Le premier moment fort c’était en fin de matinée, quand la flamme du souvenir et de l’espoir a été allumée au mémorial de Gisozi, où reposent les restes de 250 000 victimes du génocide. Cette flamme a été allumée à l’aide d'une torche appelée Kwibuka (Souvenir) qui avait auparavant parcouru tout le pays depuis le début de l'année. Une torche tenue par trois personnes : le président Paul Kagame, sa femme et première dame du pays Jeannette Kagame ainsi que Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies. Tout un symbole.
Cette journée de commémoration est placée sous le triple signe du souvenir, de l'unité et du renouveau.Une flamme qui doit ensuite brûler pendant cent jours. Cette première étape des cérémonies est suivie d'une marche du souvenir et d'une veillée aux chandelles.Les cérémonies se sont ensuite déplacées au stade Amahoro repeint de frais aux couleurs du drapeau rwandais, en présence des délégations étrangères, notamment plusieurs présidents africains. On a remarqué le Gabonais Ali Bongo, l’Ougandais Yoweri Museveni, le Congolais Denis Sassou-Nguesso, le Sud-Soudanais Salva Kiir, le Kenyan Uhuru Kenyatta, sans oublier évidemment la présidente de la commission africaine madame Dlamini-Zuma.
Le président Kagame est monté à la tribune pour un discours où il a rendu hommage aux victimes et à ceux qui ont resisté à l'appel du génocide, mais aussi aux ex-tueurs quand il a dit : « à tous ceux qui ont exprimé des remords, vous portez le plus lourd fardeau de notre histoire ». Toujours sur cette thématique de la réconciliation, il a dit aux victimes : « vous avez pardonné et le don de vous-même est un cadeau inestimable à votre pays. C’est le terreau qui a donné naissance au Rwanda nouveau ». Paul Kagame a donc félicité les Rwandais : « Nous étions sur le point de nous détruire, mais nous avons fait face et nous sommes déterminé à retrouver notre fierté et notre identité ». Un discours aux accents parfois un peu impérialiste: « Aucun pays n'est assez puissant, même s'il pense l'être, pour changer les faits », a déclaré Paul Kagame en anglais avant de lancer, en français, « après tout les faits sont têtus », déclenchant les acclamations du public rassemblé dans le stade.
Plusieurs officiels se sont ensuite succédé à la tribune, dont le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon qui s’est exprimé après une performance qui a dû le mettre un petit peu mal à l’aise. Juste avant son allocution, 700 jeunes comédiens drapés de châles ont retracé l’histoire du Rwanda, dont les massacres du génocide évoqués par la chute brutale au sol de tous les comédiens sur la pelouse, alors qu’au même moment des hommes aux visages pâles et coiffés de bérets bleus, quittaient le stade à bord d’un véhicule tout terrain. Une scène qui évoquait l’échec de la communauté internationale à mettre fin aux tueries génocide.
Il y aussi beaucoup de témoignages de rescapés dont un qui a particulièrement frappé le public. Des cris de détresse ont gagné les gradins lors du témoignage d’un rescapé, qui a décrit l’atrocité et la barbarie de son expérience personnelle du génocide. Son récit a provoqué des crises d’hystérie. La force des cris stridents, déchirants, a résonné dans le stade et gagné comme par contagion d’autres gradins, poussant à chaque fois des hommes en chasuble jaune à évacuer les traumatisés qui souvent se sont débattus.
Le Rwanda a commémoré hier le génocide des Tutsis. C’est l’une des tragédies les plus meurtrières du XX siècle. C’était il y a vingt ans, en 1994 ; entre 800 000 et un million de morts.Une journée de souvenir qui a commencé avec un imbroglio diplomatique. La France devait être représentée a minima lors de ces cérémonies par son ambassadeur au Rwanda, après les propos de Paul Kagame qui a accusé l'armée française d'avoir joué un rôle direct dans l’exécution de ce génocide. Mais coup de théâtre ce matin, le diplomate français ne pourra pas assister aux commémorations. Michel Flesch, a reçu un appel téléphonique du ministère des Affaires étrangères du Rwanda dimanche soir vers 22h30, pour lui signifier que son accréditation pour les commémorations au stade Amahoro, ce lundi, lui était retirée.
Hubert Védrinesecrétaire général de la Présidence de la République française entre 1991 et 1995 et ancien ministre des Affaires étrangères du gouvernement Jospin
La France ne sera donc pas représentée à ces cérémonies dont le président Paul Kagame a donné le coup d'envoi. Le premier moment fort c’était en fin de matinée, quand la flamme du souvenir et de l’espoir a été allumée au mémorial de Gisozi, où reposent les restes de 250 000 victimes du génocide. Cette flamme a été allumée à l’aide d'une torche appelée Kwibuka (Souvenir) qui avait auparavant parcouru tout le pays depuis le début de l'année. Une torche tenue par trois personnes : le président Paul Kagame, sa femme et première dame du pays Jeannette Kagame ainsi que Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies. Tout un symbole.
Cette journée de commémoration est placée sous le triple signe du souvenir, de l'unité et du renouveau.Une flamme qui doit ensuite brûler pendant cent jours. Cette première étape des cérémonies est suivie d'une marche du souvenir et d'une veillée aux chandelles.Les cérémonies se sont ensuite déplacées au stade Amahoro repeint de frais aux couleurs du drapeau rwandais, en présence des délégations étrangères, notamment plusieurs présidents africains. On a remarqué le Gabonais Ali Bongo, l’Ougandais Yoweri Museveni, le Congolais Denis Sassou-Nguesso, le Sud-Soudanais Salva Kiir, le Kenyan Uhuru Kenyatta, sans oublier évidemment la présidente de la commission africaine madame Dlamini-Zuma.
Le président Kagame est monté à la tribune pour un discours où il a rendu hommage aux victimes et à ceux qui ont resisté à l'appel du génocide, mais aussi aux ex-tueurs quand il a dit : « à tous ceux qui ont exprimé des remords, vous portez le plus lourd fardeau de notre histoire ». Toujours sur cette thématique de la réconciliation, il a dit aux victimes : « vous avez pardonné et le don de vous-même est un cadeau inestimable à votre pays. C’est le terreau qui a donné naissance au Rwanda nouveau ». Paul Kagame a donc félicité les Rwandais : « Nous étions sur le point de nous détruire, mais nous avons fait face et nous sommes déterminé à retrouver notre fierté et notre identité ». Un discours aux accents parfois un peu impérialiste: « Aucun pays n'est assez puissant, même s'il pense l'être, pour changer les faits », a déclaré Paul Kagame en anglais avant de lancer, en français, « après tout les faits sont têtus », déclenchant les acclamations du public rassemblé dans le stade.
Plusieurs officiels se sont ensuite succédé à la tribune, dont le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon qui s’est exprimé après une performance qui a dû le mettre un petit peu mal à l’aise. Juste avant son allocution, 700 jeunes comédiens drapés de châles ont retracé l’histoire du Rwanda, dont les massacres du génocide évoqués par la chute brutale au sol de tous les comédiens sur la pelouse, alors qu’au même moment des hommes aux visages pâles et coiffés de bérets bleus, quittaient le stade à bord d’un véhicule tout terrain. Une scène qui évoquait l’échec de la communauté internationale à mettre fin aux tueries génocide.
Il y aussi beaucoup de témoignages de rescapés dont un qui a particulièrement frappé le public. Des cris de détresse ont gagné les gradins lors du témoignage d’un rescapé, qui a décrit l’atrocité et la barbarie de son expérience personnelle du génocide. Son récit a provoqué des crises d’hystérie. La force des cris stridents, déchirants, a résonné dans le stade et gagné comme par contagion d’autres gradins, poussant à chaque fois des hommes en chasuble jaune à évacuer les traumatisés qui souvent se sont débattus.