Les leaders d’opinion ont du mal à accorder leurs violons sur la redistribution des cartes au sein de la Commission électorale indépendante (Cei).
Voilà une semaine qu’on connaît la nouvelle composition de la Commission électorale indépendante (Cei). Elle comptera désormais 13 membres. Ainsi en a décidé le gouvernement, le mercredi 9 avril, en adoptant un projet de loi y afférent. Il repartit les sièges de la commission comme suit : 4 représentants de la présidence de la République et du gouvernement, 3 de la coalition Rhdp au pouvoir, 3 de l’opposition et 3 autres de la société civile. Cette redistribution des postes ne fait pas l’unanimité. L’opposition s’en offusque. Elle dénonce un texte non consensuel et un partage déséquilibré des fauteuils. Des organisations de la société civile tiennent, à quelques variantes près, le même discours. Elles auraient voulu voir une Cei exclusivement «neutre», composée de leaders issus de ses rangs et de techniciens de la chose électorale.
Ainsi, à en croire ces deux opinions, les autorités auraient fait les choses de façon cavalière et les auraient mises devant le fait accompli. Début janvier, lors d’une réunion à la primature, Jeannot Ahoussou-Kouadio, ministre d’Etat auprès du président de la République, chargé de coordonner le dialogue politique, avait invité les opposants à faire des propositions pour la future Cei. Les contributions de ces derniers n’auraient pas été prises en compte par le conseil des ministres dans la mouture validée. Les uns et les autres soupçonnent également un débat précipité. Cette façon de faire procéderait d’une stratégie visant à animer l’échiquier politique. En fait, remettre sur le tapis une Cei toute faite, accusent-ils, aurait pour but d’amener le Front populaire ivoirien (Fpi) à abréger son boycott des négociations et (re)prendre sa place autour de la table des discussions. L’ancien parti au pouvoir, n’étant représenté dans aucune institution, se sentirait ainsi pressé, à l’idée que s’il boudait aussi la Cei, il pourrait totalement perdre sa place dans cette institution. A terme, les protagonistes devraient pouvoir se retrouver incessamment pour arrondir les angles. Néanmoins la réticence de certains opposants est d’emblée due à des réserves qu’ils ont sur l’issue des pourparlers. Ces échanges pourraient, probablement, faire passer à 15 le nombre de sièges, a-t-on appris. Si ce réaménagement était fait, il concéderait aux frontistes deux postes, si ces derniers acceptaient de poursuivre le dialogue. Même avec cette hausse, il n’est pas exclu que des opposants crient toujours au déséquilibre. On le sait, le parti de Laurent Gbagbo avait en son temps proposé de faire un partage équitable avec les gouvernants, une fois les représentants de l’ex-rébellion (Mpigo, Mpci et Mjp) sortis de la Cei. Si cette proposition devrait être remise sur la table, il y a fort à parier qu’elle coince à nouveau les débats puisque d’autres entités politiques d’opposition revendiquent des représentations. Des récriminations que le cabinet du coordonnateur du dialogue républicain n’a pas souhaité commenter. Quant à la Commission elle-même, l’un des officiels qui a requis l’anonymat a indiqué que le partage est «une initiative du gouvernement» et qu’il ne peut en dire grand-chose.
Bidi Ignace
Voilà une semaine qu’on connaît la nouvelle composition de la Commission électorale indépendante (Cei). Elle comptera désormais 13 membres. Ainsi en a décidé le gouvernement, le mercredi 9 avril, en adoptant un projet de loi y afférent. Il repartit les sièges de la commission comme suit : 4 représentants de la présidence de la République et du gouvernement, 3 de la coalition Rhdp au pouvoir, 3 de l’opposition et 3 autres de la société civile. Cette redistribution des postes ne fait pas l’unanimité. L’opposition s’en offusque. Elle dénonce un texte non consensuel et un partage déséquilibré des fauteuils. Des organisations de la société civile tiennent, à quelques variantes près, le même discours. Elles auraient voulu voir une Cei exclusivement «neutre», composée de leaders issus de ses rangs et de techniciens de la chose électorale.
Ainsi, à en croire ces deux opinions, les autorités auraient fait les choses de façon cavalière et les auraient mises devant le fait accompli. Début janvier, lors d’une réunion à la primature, Jeannot Ahoussou-Kouadio, ministre d’Etat auprès du président de la République, chargé de coordonner le dialogue politique, avait invité les opposants à faire des propositions pour la future Cei. Les contributions de ces derniers n’auraient pas été prises en compte par le conseil des ministres dans la mouture validée. Les uns et les autres soupçonnent également un débat précipité. Cette façon de faire procéderait d’une stratégie visant à animer l’échiquier politique. En fait, remettre sur le tapis une Cei toute faite, accusent-ils, aurait pour but d’amener le Front populaire ivoirien (Fpi) à abréger son boycott des négociations et (re)prendre sa place autour de la table des discussions. L’ancien parti au pouvoir, n’étant représenté dans aucune institution, se sentirait ainsi pressé, à l’idée que s’il boudait aussi la Cei, il pourrait totalement perdre sa place dans cette institution. A terme, les protagonistes devraient pouvoir se retrouver incessamment pour arrondir les angles. Néanmoins la réticence de certains opposants est d’emblée due à des réserves qu’ils ont sur l’issue des pourparlers. Ces échanges pourraient, probablement, faire passer à 15 le nombre de sièges, a-t-on appris. Si ce réaménagement était fait, il concéderait aux frontistes deux postes, si ces derniers acceptaient de poursuivre le dialogue. Même avec cette hausse, il n’est pas exclu que des opposants crient toujours au déséquilibre. On le sait, le parti de Laurent Gbagbo avait en son temps proposé de faire un partage équitable avec les gouvernants, une fois les représentants de l’ex-rébellion (Mpigo, Mpci et Mjp) sortis de la Cei. Si cette proposition devrait être remise sur la table, il y a fort à parier qu’elle coince à nouveau les débats puisque d’autres entités politiques d’opposition revendiquent des représentations. Des récriminations que le cabinet du coordonnateur du dialogue républicain n’a pas souhaité commenter. Quant à la Commission elle-même, l’un des officiels qui a requis l’anonymat a indiqué que le partage est «une initiative du gouvernement» et qu’il ne peut en dire grand-chose.
Bidi Ignace