Entre Abdoulaye Wade, chef de l’opposition politique sénégalaise et Macky Sall, président de la République du Sénégal, les hostilités ont repris. La première bataille concerne la vie judiciaire de Karim Wade, accusé d’enrichissement illicite par le gouvernement sénégalais. Cette guerre des chefs, purement politique, risque d’entacher de graves irrégularités, le modèle démocratique sénégalais jusque-là un bon modèle. Je reproche à Abdoulaye Wade, ancien président du Sénégal, de jouer à une ‘’victimisation’’ contre son propre camp politique. Abdoulaye Wade doit réagir comme un homme politique sage, qui a tout vu dans sa carrière politique. De Léopold Sédar Senghor à Abdoul Diouf, Abdoulaye Wade a mené une carrière politique de véhémence positive. A 87 ans, ‘’la violence politique’’ ne doit plus être dans son vocabulaire. Honnêtement, la façon de Abdoulaye Wade de rappeler qu’il va ‘’défendre’’ son fils, Karim Wade, ‘’judiciairement’’ accusé d’enrichissement illicite par le gouvernement sénégalais cette malfaçon de tirer la couverture à soi est un appel à la désobéissance civile et judiciaire. Comment Abdoulaye Wade, qui a dirigé le Sénégal, sur tous les plans institutionnels, particulièrement politique et judiciaire, peut-il reprocher à Macky Sall un harcèlement politique contre Karim Wade, alors que Macky ne fait qu’appliquer les mêmes règles du jeu institutionnel ? C’est bien Abdoulaye Wade qui a évincé Macky Sall de la présidence de l’Assemblée Nationale, parce que celui-ci avait demandé aux députés sénégalais un ‘’audit’’ de la gestion de Karim Wade alors qu’il était ministre. Dans la pratique, Abdoulaye Wade n’avait pas tort à l’époque. Mais, aujourd’hui, Macky Sall a raison. C’est le chef de l’Etat, qui assure par sa fonction l’ouverture d’une enquête sur n’importe quelle ‘’malversation’’ de n’importe quel citoyen sénégalais. Pour le respect des formes, Abdoulaye Wade doit être d’accord sur les poursuites judiciaires contre Karim Wade. C’est bien Abdoulaye Wade qui avait ‘’dégagé’’ Idrissa Seck pour abus financier. Dans l’excitation politique d’Abdoulaye Wade, on ne retient qu’une seule phrase : « Je vais défendre » Karim Wade. Précaution utile. Mais, les colères noires d’Abdoulaye Wade nous ramènent au train où vont les ambitions d’Abdoulaye Wade. On peut prévoir une compétition politique, que judiciaire. De fait, Abdoulaye Wade doit laisser la justice sénégalaise faire son travail. Voilà ce qui devrait donner à réfléchir à Macky Sall aujourd’hui, président de la République et Abdoulaye Wade, ancien président sénégalais. La bonne gouvernance, est de séparer les réalités familiales, des grands débats politiques, et économiques du Sénégal.
Ben Ismaël
Ben Ismaël