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Politique Publié le jeudi 8 mai 2014 | L’intelligent d’Abidjan

Notion de victimes après la crise postélectorale / Eric Sémien, président de l’APDH : Il n’y a pas de victimes pro-Mamadou ou pro-Bineta : Une victime est une victime

L’ONG Actions pour la promotion des droits humains (APDH) a initié un colloque international avec son partenaire OSIWA, les 6 et 7 mai 2014 pour réfléchir à la question des victimes de la Côte d’Ivoire, sur le thème : «Droit des victimes de la crise ivoirienne». Eric Aimé Sémien, le président de l’APDH est revenu, lors de l’ouverture de ce colloque, sur la notion de victimes en Côte d’Ivoire, après la crise postélectorale. « « Il n’y a pas de victimes pro-Mamadou ou pro-Bineta. Une victime est une victime», a-t-il rappelé avant de faire un bilan des actions de terrains menées par l’APDH. «La tâche est immense tant les violations des Droits de l’Homme ont été multiples et les victimes en grand nombre. Aujourd’hui encore, les nombreuses victimes éprouvent une soif de justice, quand elles n’ont simplement pas encore été identifiées. D’autres éprouvent des craintes et des suspicions à obtenir réparation un jour. Dans la majorité des cas, les victimes n’ont même pas accès à l’information en ce qui concerne les appuis aux victimes. Ce constat est corsé dans les zones les plus reculées du pays où l’accès à la justice est rendu difficile, et où les victimes ont le sentiment d’être des êtres abandonnés à leur sort. Enfin, il y a le sentiment grandissant chez les victimes qu’il se développe une justice des vainqueurs visant à favoriser certaines victimes au détriment d’autres. Dans dix localités où nous avons mené des enquêtes, nous avons pu identifier 476 victimes de faits assez graves qui n’ont pas été assez relayés dont la plupart des victimes n’ont encore été reçues par aucun mécanisme. On a pu également noter que des victimes n’ont pas été associées aux discussions et certains mêmes, vivent avec leurs bourreaux, ce qui rend difficile leur existence», a-t-il dit. L’experte indépendante de l’ONU pour la Centrafrique, Mme Marie-Thérèse Kéita Bocoum qui a fait un exposé en s’appuyant sur les exemples de la Centrafrique, du Darfour et du Burundi, a présenté la Justice transitionnelle comme la voie pour le renforcement de la cohésion sociale et de la réconciliation en Côte d’Ivoire.

O. Dion
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