Après une trêve de 48 H, les combats commencés le samedi 17 mai dernier à Kidal à 1500 km de Bamako entre les rebelles du Mnla et l'armée malienne ont repris de plus bel hier.
La trêve n'aura duré que deux jours, le temps que les rebelles du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (Mnla) libèrent les 32 fonctionnaires retenus en otage. Les hostilités commencées lors de la visite du premier ministre malien Moussa Mara le samedi 17 mai dernier, ont repris hier mercredi avec une rare violence. Aucun bilan n'est pour le moment disponible, mais il est probable qu'il soit plus lourd que la trentaine de morts du week-end dernier. L'on s'attendait plus ou moins à cette reprise des combats, après que les rebelles du Mnla ont fait passer un très mauvais quart d'heure au premier ministre malien en visite à Kidal le samedi dernier. M. Moussa Mara avait été pris dans une fusillade qui a fait 32 morts dont 8 soldats maliens. La réaction musclée du premier ministre qui a fait savoir que «des terroristes ont déclaré la guerre au Mali», et celle du président Ibrahim Boubakar Kéita (IBK) pour qui «cette attaque n'est ni plus ni moins qu'une déclaration objective de guerre à l'Etat malien», auguraient de la tournure qu'ont pris les événements. IBK ne s'est pas arrêté là, il a promis au Maliens, que ces «crimes odieux» ne resteront pas impunis. Bamako a envoyé 1500 militaires en renfort à Kidal, où les soldats de l'armée régulière avaient été comme d'habitude dépassés par les événements. Le pouvoir malien a indiqué que le Mnla a reçu lors des combats du samedi, le soutien des jihadistes, comme ce fut le cas dans la conquête des principales villes du nord en janvier 2012. Ces déclarations et ces mouvements de troupes n'ont fait qu'aggraver la situation déjà très volatile dans le principal fief de la rébellion touareg. La Force française Serval présente dans la ville se montre pour le moment très prudente, pour ne pas être prise entre deux feux. Cependant, elle a renforcé sa présence avec une centaine d'hommes venus de Gao. La Minusma, la force africaine de maintien de la paix évite elle aussi d'être prise pour cible par l'une ou l'autre partie. Mais cette attitude ne semble pas du tout plaire au gouvernement malien qui reproche aux forces neutres de n'avoir pas joué leur rôle, pour éviter ce qui s'est passé le samedi dernier. En réaction à l'accusation du pouvoir malien, le commandant de la force africaine a estimé que ses soldats n'ont pas reçu pour mission de protéger les autorités maliennes, cette tâche étant plutôt dévolue à l'armée malienne. Le patron de la Minusma, aurait déconseillé à Moussa Mara de se rendre au gouvernorat de Kidal où une fusillade nourrie l'avait accueilli. A Bamako, cette attitude des forces étrangères est vite perçue comme une complicité passive, voire de la trahison. Dans la capitale malienne, des mouvements de protestation ont eu lieu lundi devant l’ambassade de France. Sur des banderoles, des manifestants exigeaient le départ pur et simple des soldats français, soupçonnés d'être de mèche avec les rebelles touaregs.
La guerre pourrait reprendre
S'il est prouvé que les combattants islamistes chassés des villes du Nord ont effectivement repris du service aux côtés du Mnla, il est fort à craindre que l'on s'achemine vers une reprise totale de la guerre. En effet, des sources proches de la Minusma indiquent que les forces armées maliennes éprouvaient hier de sérieuses difficultés devant les combattants du Mnla qui ont pris le dessus. Ce sont leurs homme qui patrouillaient hier dans la ville de Kidal. Ils ont effectivement reçu le soutien d'un autre mouvement, le haut Conseil pour l'unité de l'Azawad, (Hcua), partenaire du Mnla durant l'accord de Ouagadougou. Le gouvernement lui, soutient formellement qu'en dehors du Hcua, le Mnla a également reçu l'aide des jihadistes, notamment ceux du Mouvement pour l'unicité et le Jihad en Afrique de l'ouest, (Mujao). Les soldats français qui ne sont pas encore entrés en action, étudient certainement l'évolution de la situation. S'ils constatent effectivement la présence des combattants du Mujao ainsi que ceux des autres groupes jihadistes comme Ansar Dine et Aqmi sur le terrain, ils pourraient changer d'attitude. Mais si les hostilités n'opposent que les combattants de l'armée régulière à ceux du Mnla, Serval pourrait juste être dans un rôle d'interposition.
Charles d'Almeida
La trêve n'aura duré que deux jours, le temps que les rebelles du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (Mnla) libèrent les 32 fonctionnaires retenus en otage. Les hostilités commencées lors de la visite du premier ministre malien Moussa Mara le samedi 17 mai dernier, ont repris hier mercredi avec une rare violence. Aucun bilan n'est pour le moment disponible, mais il est probable qu'il soit plus lourd que la trentaine de morts du week-end dernier. L'on s'attendait plus ou moins à cette reprise des combats, après que les rebelles du Mnla ont fait passer un très mauvais quart d'heure au premier ministre malien en visite à Kidal le samedi dernier. M. Moussa Mara avait été pris dans une fusillade qui a fait 32 morts dont 8 soldats maliens. La réaction musclée du premier ministre qui a fait savoir que «des terroristes ont déclaré la guerre au Mali», et celle du président Ibrahim Boubakar Kéita (IBK) pour qui «cette attaque n'est ni plus ni moins qu'une déclaration objective de guerre à l'Etat malien», auguraient de la tournure qu'ont pris les événements. IBK ne s'est pas arrêté là, il a promis au Maliens, que ces «crimes odieux» ne resteront pas impunis. Bamako a envoyé 1500 militaires en renfort à Kidal, où les soldats de l'armée régulière avaient été comme d'habitude dépassés par les événements. Le pouvoir malien a indiqué que le Mnla a reçu lors des combats du samedi, le soutien des jihadistes, comme ce fut le cas dans la conquête des principales villes du nord en janvier 2012. Ces déclarations et ces mouvements de troupes n'ont fait qu'aggraver la situation déjà très volatile dans le principal fief de la rébellion touareg. La Force française Serval présente dans la ville se montre pour le moment très prudente, pour ne pas être prise entre deux feux. Cependant, elle a renforcé sa présence avec une centaine d'hommes venus de Gao. La Minusma, la force africaine de maintien de la paix évite elle aussi d'être prise pour cible par l'une ou l'autre partie. Mais cette attitude ne semble pas du tout plaire au gouvernement malien qui reproche aux forces neutres de n'avoir pas joué leur rôle, pour éviter ce qui s'est passé le samedi dernier. En réaction à l'accusation du pouvoir malien, le commandant de la force africaine a estimé que ses soldats n'ont pas reçu pour mission de protéger les autorités maliennes, cette tâche étant plutôt dévolue à l'armée malienne. Le patron de la Minusma, aurait déconseillé à Moussa Mara de se rendre au gouvernorat de Kidal où une fusillade nourrie l'avait accueilli. A Bamako, cette attitude des forces étrangères est vite perçue comme une complicité passive, voire de la trahison. Dans la capitale malienne, des mouvements de protestation ont eu lieu lundi devant l’ambassade de France. Sur des banderoles, des manifestants exigeaient le départ pur et simple des soldats français, soupçonnés d'être de mèche avec les rebelles touaregs.
La guerre pourrait reprendre
S'il est prouvé que les combattants islamistes chassés des villes du Nord ont effectivement repris du service aux côtés du Mnla, il est fort à craindre que l'on s'achemine vers une reprise totale de la guerre. En effet, des sources proches de la Minusma indiquent que les forces armées maliennes éprouvaient hier de sérieuses difficultés devant les combattants du Mnla qui ont pris le dessus. Ce sont leurs homme qui patrouillaient hier dans la ville de Kidal. Ils ont effectivement reçu le soutien d'un autre mouvement, le haut Conseil pour l'unité de l'Azawad, (Hcua), partenaire du Mnla durant l'accord de Ouagadougou. Le gouvernement lui, soutient formellement qu'en dehors du Hcua, le Mnla a également reçu l'aide des jihadistes, notamment ceux du Mouvement pour l'unicité et le Jihad en Afrique de l'ouest, (Mujao). Les soldats français qui ne sont pas encore entrés en action, étudient certainement l'évolution de la situation. S'ils constatent effectivement la présence des combattants du Mujao ainsi que ceux des autres groupes jihadistes comme Ansar Dine et Aqmi sur le terrain, ils pourraient changer d'attitude. Mais si les hostilités n'opposent que les combattants de l'armée régulière à ceux du Mnla, Serval pourrait juste être dans un rôle d'interposition.
Charles d'Almeida