Les groupes au nord Mali, à savoir le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut conseil de l’unité de l’Azawad (HCUA), les deux groupes du mouvement arabe de l’Azawad (MAA), la Coalition pour le peuple de l’Azawad (CPA) et le CMFPR2, se concertent à Ouagadougou, du 26 au 28 août 2014, en vue d’aboutir à un point de vue harmonisé pour baliser le terrain des échanges qui auront lieu dans le cadre du dialogue inclusif inter-malien à Alger, en début Septembre 2014. En marge de cette rencontre préparatoire du dialogue inclusif inter-malien, nous avons rencontré le 27 août 2014, le chargé des relations extérieures pour les pourparlers inclusifs au sein de la Coalition pour le peuple de l’Azawad (CPA), Mohamed Ousmane Ag Amidou, qui a bien voulu répondre à nos questions. De l’objet de cette réunion de Ouagadougou, aux attentes des groupes armés du dialogue inclusif à Alger, celui-ci a abordé toutes nos questions.
Le Quotidien : Quel est l’objet de votre rencontre, à Ouagadougou, à quelques jours, du dialogue inclusif inter-malien à Alger ?
Mohamed Ousmane Ag Amidou : La rencontre de Ouagadougou est une initiative des mouvements signataires de la déclaration d’Alger et des mouvements signataires de la plate-forme d’Alger. Elle a été ouverte à d’autres mouvements, comme la CMFPR2. Il y a au total six mouvements en réunion, notamment le mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut conseil de l’Unité de l’Azawad (HCUA), les deux groupes du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), le CMFPR 2, la Coalition pour le peuple de l’Azawad (CPA). Le but de la rencontre est de permettre que chacun puisse fournir des efforts pour rapprocher les points de vue afin de faire face au gouvernement malien, lors des négociations qui se profilent à l’horizon à Alger. Il s’agit pour nous d’aplanir nos divergences et de mettre fin au parallélisme qui a eu lieu à Alger. Nous avons tous signé la feuille de route à Alger. La seule différence est que les signatures ne sont pas intervenues au même moment. Certains ont signé dans la matinée, d’autres dans l’après-midi alors que le contenu de la feuille de route était le même. Etant donné que nous sommes les fils du même terroir et que nous sommes condamnés de vivre ensemble dans le même pays, il est important de dépasser certaines considérations. La meilleure façon est de faire en sorte que nous soyons nous-mêmes les acteurs de notre retrouvaille. Cela est notre contribution pour faciliter les négociations aux prochaines rencontres.
Concrètement, qu’attendez-vous du dialogue inclusif inter-malien qui s’ouvrira dans quelques jours à Alger ?
C’est de partir de l’article 21 de l’accord préliminaire de Ouagadougou, qui a été cité un référentiel, dans la feuille de route signée à Alger. Il s’agit essentiellement des questions de fond qui constituent les principales raisons de ce conflit, depuis cinquante ans. Passer en revue la question de gestion de ce terroir qu’on appelle Azawad afin d’être en phase avec les aspirations de nos populations. Tous ceux qui sont dans cette dynamique sont les bienvenus. Nous devrons faire front commun pour défendre les mêmes préoccupations. Ainsi, quelle que soit la solution à laquelle on aboutira, elle fera l’objet de moins de polémique. C’est d’ailleurs ce qui donne le caractère d’exclusivité au processus de l’accord signé à Ouagadougou. Nous devrons faire en sorte qu’il n’y ait pas de confusion d’acteur et savoir la partie à l’opposition.
Peut-on dire que cette retrouvaille vous permettra de taire les divergences entre les différents mouvements du nord Mali ? Les mouvements seront-ils prêts à parler le même langage à la prochaine rencontre à Alger ?
Nous sommes arrivés à une étape où toutes les parties prenantes dans la crise malienne doivent œuvrer à parler le même langage. Tout le monde parle de paix, par conséquent, il serait de bon ton que tous parlent le même langage. Je ne pense pas que les mouvements au nord Mali puissent avoir un intérêt pour la division. C’est la même chose pour le gouvernement malien qui veut également la paix.
Cela permettra au gouvernement malien de se rassurer de l’interlocuteur en face. Que ce soit donc les mouvements au Nord Mali ou le gouvernement malien, nous avons tous intérêt à accorder nos violons à Alger. Je peux affirmer que toutes les parties sont engagées à tourner la page et à aller vers une solution durable qui n’a pas encore eu lieu. Nous ne sommes pas en train de partir pour expérimenter des solutions déjà proposées et qui n’ont pas donné de résultats. Si nous partons à Alger, c’est pour parvenir à des solutions nouvelles et adaptées à nos problèmes en vue d’obtenir la paix et la stabilité pour l’Azawad, pour le Mali de façon générale et pour la sous-région.
Les groupes au Nord Mali s’engagent-ils à respecter la ligne rouge tracée par le président Ibrahim Aboubacar Kéita et qui consiste à respecter scrupuleusement l’unité nationale du Mali ?
Je n’aime pas parler de cet aspect et généralement j’utilise le terme de l’intégrité territoriale et la laïcité de l’Etat. C’est clair pour nous que ce n’est pas de cela qu’on va parler. Le pays ne sera pas divisé. Toujours est –il qu’au sein de la population chacun connaît sa religion. A part cela, tout le reste est négociable. Si c’est la phobie du fédéralisme, combien d’Etats fédéraux existent –ils à travers le monde ? Est-ce que cela leur empêche d’être heureux ? Combien de nations dans le monde, vivent dans une large autonomie ? Les populations y vivent dans la paix. Le plus important est de vivre dans la paix et de rester heureux. Le discours le plus prisé, c’est la thèse d’une large autonomie de l’Azawad. Le plus important, c’est le contenu et la manière dont les populations doivent s’auto-gérer. Si on parle d’autonomie et que le contenu n’est pas déterminé, c’est nul. La décentralisation est une forme d’autonomie et pourtant tous les groupes ont soutenu qu’ils ne veulent pas de la décentralisation. Cette solution a été expérimentée mais n’a pu donner les résultats escomptés. Le plus important, ce ne sont pas les mots mais le contenu qu’on veut à ce mode de gouvernance.
Avez –vous l’espoir que le dialogue inclusif, à Alger, permettra de trouver le sésame de la paix définitive au Mali ?
La Constitution algérienne prévoit de soutenir tout peuple qui vit dans ce genre de situation. Je pense qu’elle va respecter son devoir constitutionnel. La présence de la communauté internationale, à Alger, est un élément de garantie, notamment la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui a commencé à traiter ce dossier avec nous. Il y a de l’espoir 1
Interview réalisée par Soumoubienkô Roland KI
Le Quotidien : Quel est l’objet de votre rencontre, à Ouagadougou, à quelques jours, du dialogue inclusif inter-malien à Alger ?
Mohamed Ousmane Ag Amidou : La rencontre de Ouagadougou est une initiative des mouvements signataires de la déclaration d’Alger et des mouvements signataires de la plate-forme d’Alger. Elle a été ouverte à d’autres mouvements, comme la CMFPR2. Il y a au total six mouvements en réunion, notamment le mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut conseil de l’Unité de l’Azawad (HCUA), les deux groupes du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), le CMFPR 2, la Coalition pour le peuple de l’Azawad (CPA). Le but de la rencontre est de permettre que chacun puisse fournir des efforts pour rapprocher les points de vue afin de faire face au gouvernement malien, lors des négociations qui se profilent à l’horizon à Alger. Il s’agit pour nous d’aplanir nos divergences et de mettre fin au parallélisme qui a eu lieu à Alger. Nous avons tous signé la feuille de route à Alger. La seule différence est que les signatures ne sont pas intervenues au même moment. Certains ont signé dans la matinée, d’autres dans l’après-midi alors que le contenu de la feuille de route était le même. Etant donné que nous sommes les fils du même terroir et que nous sommes condamnés de vivre ensemble dans le même pays, il est important de dépasser certaines considérations. La meilleure façon est de faire en sorte que nous soyons nous-mêmes les acteurs de notre retrouvaille. Cela est notre contribution pour faciliter les négociations aux prochaines rencontres.
Concrètement, qu’attendez-vous du dialogue inclusif inter-malien qui s’ouvrira dans quelques jours à Alger ?
C’est de partir de l’article 21 de l’accord préliminaire de Ouagadougou, qui a été cité un référentiel, dans la feuille de route signée à Alger. Il s’agit essentiellement des questions de fond qui constituent les principales raisons de ce conflit, depuis cinquante ans. Passer en revue la question de gestion de ce terroir qu’on appelle Azawad afin d’être en phase avec les aspirations de nos populations. Tous ceux qui sont dans cette dynamique sont les bienvenus. Nous devrons faire front commun pour défendre les mêmes préoccupations. Ainsi, quelle que soit la solution à laquelle on aboutira, elle fera l’objet de moins de polémique. C’est d’ailleurs ce qui donne le caractère d’exclusivité au processus de l’accord signé à Ouagadougou. Nous devrons faire en sorte qu’il n’y ait pas de confusion d’acteur et savoir la partie à l’opposition.
Peut-on dire que cette retrouvaille vous permettra de taire les divergences entre les différents mouvements du nord Mali ? Les mouvements seront-ils prêts à parler le même langage à la prochaine rencontre à Alger ?
Nous sommes arrivés à une étape où toutes les parties prenantes dans la crise malienne doivent œuvrer à parler le même langage. Tout le monde parle de paix, par conséquent, il serait de bon ton que tous parlent le même langage. Je ne pense pas que les mouvements au nord Mali puissent avoir un intérêt pour la division. C’est la même chose pour le gouvernement malien qui veut également la paix.
Cela permettra au gouvernement malien de se rassurer de l’interlocuteur en face. Que ce soit donc les mouvements au Nord Mali ou le gouvernement malien, nous avons tous intérêt à accorder nos violons à Alger. Je peux affirmer que toutes les parties sont engagées à tourner la page et à aller vers une solution durable qui n’a pas encore eu lieu. Nous ne sommes pas en train de partir pour expérimenter des solutions déjà proposées et qui n’ont pas donné de résultats. Si nous partons à Alger, c’est pour parvenir à des solutions nouvelles et adaptées à nos problèmes en vue d’obtenir la paix et la stabilité pour l’Azawad, pour le Mali de façon générale et pour la sous-région.
Les groupes au Nord Mali s’engagent-ils à respecter la ligne rouge tracée par le président Ibrahim Aboubacar Kéita et qui consiste à respecter scrupuleusement l’unité nationale du Mali ?
Je n’aime pas parler de cet aspect et généralement j’utilise le terme de l’intégrité territoriale et la laïcité de l’Etat. C’est clair pour nous que ce n’est pas de cela qu’on va parler. Le pays ne sera pas divisé. Toujours est –il qu’au sein de la population chacun connaît sa religion. A part cela, tout le reste est négociable. Si c’est la phobie du fédéralisme, combien d’Etats fédéraux existent –ils à travers le monde ? Est-ce que cela leur empêche d’être heureux ? Combien de nations dans le monde, vivent dans une large autonomie ? Les populations y vivent dans la paix. Le plus important est de vivre dans la paix et de rester heureux. Le discours le plus prisé, c’est la thèse d’une large autonomie de l’Azawad. Le plus important, c’est le contenu et la manière dont les populations doivent s’auto-gérer. Si on parle d’autonomie et que le contenu n’est pas déterminé, c’est nul. La décentralisation est une forme d’autonomie et pourtant tous les groupes ont soutenu qu’ils ne veulent pas de la décentralisation. Cette solution a été expérimentée mais n’a pu donner les résultats escomptés. Le plus important, ce ne sont pas les mots mais le contenu qu’on veut à ce mode de gouvernance.
Avez –vous l’espoir que le dialogue inclusif, à Alger, permettra de trouver le sésame de la paix définitive au Mali ?
La Constitution algérienne prévoit de soutenir tout peuple qui vit dans ce genre de situation. Je pense qu’elle va respecter son devoir constitutionnel. La présence de la communauté internationale, à Alger, est un élément de garantie, notamment la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui a commencé à traiter ce dossier avec nous. Il y a de l’espoir 1
Interview réalisée par Soumoubienkô Roland KI