• Monsieur Le Premier Ministre ;
• Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;
• Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
• Messieurs les Secrétaires Généraux Adjoint de la Présidence ;
• Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs de mission et membres du corps diplomatique ;
• Mesdames et Messieurs les représentants des institutions multilatérales et bilatérales de développement ;
• Monsieur le Gouverneur du District d’Abidjan ;
• Monsieur le Maire de la Commune du Plateau ;
• Monsieur le Président de la Confédération Générale Des Entreprises de Côte d’Ivoire ;
• Messieurs les Présidents des Patronats des pays frères ;
• Mesdames et Messieurs les Administrateurs de la CGECI ;
• Mesdames et Messieurs les Présidents des Chambres Consulaires et des Organisations Professionnelles ;
• Mesdames et Messieurs les chefs d’entreprises ;
• Mesdames et Messieurs les journalistes ;
• Honorables invités ;
• Mesdames et Messieurs,
C’est avec un réel plaisir que je prends part à la cérémonie marquant l’inauguration de « la Maison de l’Entreprise », importante réalisation du patronat ivoirien.
Je voudrais saluer et féliciter le Président de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGE-CI), Monsieur Jean Kacou DIAGOU, ainsi que toute son équipe pour l’important travail accompli. Je salue également les représentants de toutes les organisations membres ainsi que les Présidents de Patronat de Pays frères pour leur présence. C’est un bel exemple de solidarité et d’intégration régionale dont je me félicite.
Honorables invités, Mesdames, Messieurs,
Le bel édifice que nous inaugurons aujourd’hui est la démonstration des grandes ambitions du secteur privé ivoirien pour l’avenir. Le secteur privé ivoirien se dote ainsi d’atouts nouveaux et modernes pour assumer pleinement son rôle de moteur de la croissance économique et de la création d’emplois en Côte d’Ivoire.
Le secteur privé ivoirien a toujours su faire preuve de professionnalisme, voire d’engagement citoyen à travers notamment son importante contribution à la reconstruction de notre pays, après la décennie de crise qu’il a traversée. C’est dans cette perspective qu’un cadre de concertation Etat-secteur privé a été mis en place pour favoriser le dialogue en vue de trouver des solutions dans l’intérêt de toutes les parties.
Le secteur privé ivoirien a su rapidement tirer avantage des réformes macroéconomiques, structurelles et sectorielles mises en œuvre par le Gouvernement, mais aussi des mesures d’accompagnement spécifiques prises pour juguler les effets pervers des crises successives que notre pays a traversées.
Toutes ces réformes, initiées et conduites conjointement pour la plupart, ont permis à la Côte d’Ivoire de devenir en très peu de temps une des économies les plus dynamiques de l’Afrique subsaharienne et du monde. Le taux de croissance d’environ 10 % en 2012, et de plus de 9 % en 2013 devrait se maintenir à un rythme soutenu à moyen et long terme.
Dans le cadre de sa participation à la réalisation des performances économiques de notre pays, je me réjouis de la brillante participation en janvier dernier du secteur privé ivoirien au « Forum Investir en Côte d’Ivoire 2014 » au cours duquel il a manifesté des intentions représentant le tiers des investissements.
Honorable invités, Mesdames, Messieurs,
Je voudrais à présent m’adresser au secteur financier, actuellement en cours de réforme.
Les PME sont au cœur de la croissance économique comme l’ont pleinement démontré les pays émergents dans le monde. Mais sans financement adéquat, la croissance des PME est ralentie. Tout comme le sang qui irrigue le cœur, le crédit bancaire doit irriguer notre économie. Si le débit n’est pas assez suffisant, alors le cœur s’essouffle tout comme la croissance économique d’un pays.
La grande majorité des entreprises en Côte d’Ivoire sont des PME. Cependant, lorsqu’on se réfère aux différentes études sur les PME, il ressort que plus de 70% de celles-ci accèdent difficilement au financement, notamment aux crédits à moyen et long terme. Les institutions financières locales qui ciblent les PME peinent à mobiliser des ressources longues auprès des marchés de capitaux et des partenaires financiers. Par ailleurs, elles disposent d’informations insuffisantes sur les PME. A cela, s’ajoute une faible capacité d’évaluation et de suivi des projets de ces structures conduisant souvent à des garanties très onéreuses.
Honorables invités, Mesdames, Messieurs
En Côte d’Ivoire le constat est clair: le secteur financier ivoirien ne contribue pas encore suffisamment au financement de l’économie nationale bien qu’on note un début d’amélioration au cours de ces deux dernières années. Plusieurs études récentes soulignent que le secteur financier ivoirien ne répond pas pleinement à sa mission d’intermédiaire entre l’épargne nationale et les besoins de financement de l’économie. L’accès aux services financiers demeure encore trop restreint pour l’ensemble des acteurs économiques, à l’exception des grandes entreprises exportatrices et des filiales de sociétés internationales.
Le taux de bancarisation est très faible : 4% environ de la population détenait un compte en banque en 2009 et 11,9% en 2012 ; ceci est bien en deçà de la moyenne en Afrique sub-saharienne. Le marché financier régional de l’UEMOA mobilise un financement à court terme pour les gouvernements de la région mais ne répond pas encore suffisamment à la mise en place de crédits à long terme pour financer les besoins du développement, ni au financement du secteur privé.
L’activité économique ivoirienne peine à trouver des financements à long terme et à des coûts raisonnables, ce qui représente un frein à l’activité économique. L’absence de services financiers appropriés pour les PME (prêts, lignes de crédit, crédit-bail) limite leurs possibilités d’investissement et les empêche de croitre pour atteindre une taille économique adéquate. Même les entreprises qui ont une taille suffisante pour accéder au marché financier éprouvent des difficultés à emprunter à long terme. Ces prêts ne représentaient que seulement 2 % du total de l’encours du crédit à l’économie à fin 2013.
Quant à l’accession à l’habitat, la faiblesse de l’offre de financement et les problèmes juridiques liés à la propriété empêchent le marché de l’immobilier de se développer et la population, notamment urbaine, d’accéder à un habitat décent.
L’agriculture aussi ne réalise pas encore son plein potentiel de croissance, pourtant important, par manque de produits financiers appropriés. Le secteur de l’assurance dont les activités ne représentent qu’environ 4% du PIB et celui des prestations sociales ne permettent pas encore de gérer les risques de l’activité normale de la population ni à mobiliser l’épargne contractuelle à long terme pour financer des infrastructures nationales. Je me félicite cependant des progrès réalisés au cours de ces dernières années.
Je note que selon une étude de la Banque Mondiale, près de 70 % des entreprises n’ont pas pu bénéficier d’un appui bancaire au cours de la période 2007-2010. Quant aux PME, dont le nombre est estimé à environ trente mille, avec environ cinq mille formalisées et inscrites au registre des impôts, elles exprimaient un besoin de financement qui se situe dans une fourchette de 5 à 10 milliards de FCFA pour les petites entreprises, et 50 à 300 milliards de FCFA pour les entreprises moyennes.
Une autre caractéristique du système bancaire de la Côte d’Ivoire selon un récent rapport du FMI est la concentration des prêts et des dépôts sur quelques grosses entreprises, les PME recevant une faible part du crédit des banques. Enfin, on dénote une forte concentration des services bancaires aux catégories de la population à haut revenu.
Il ressort des statistiques monétaires à la fin 2013 que les produits financiers offerts par les banques sont encore trop peu diversifiés. Ce sont en général des crédits à court terme qui représentent environ 80 % du crédit bancaire à l’économie, suivi du crédit à moyen terme pour environ 18 % et enfin du crédit à long terme pour moins de 2 %. La masse monétaire en Côte d’Ivoire n’a atteint que 35 % du PIB en 2013 ce qui est bien en deçà de la moyenne de l’Afrique subsaharienne et de celle des pays émergents dans le monde.
Honorables invités, Mesdames Messieurs,
La mise en œuvre avec succès de notre ambitieux Plan National de Développement (2012-2015) a permis de bâtir les fondations pour faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020. La Côte d’Ivoire est maintenant dans le peloton de tête des pays à forte croissance dans le monde et elle entend bien y rester. Sur la base de l’exécution du PND, des leçons ont été tirées. Elles serviront à l’élaboration d’un nouveau PND (2016-2020) pour maintenir le cap vers l’émergence. Je souhaite que le secteur privé national y participe et contribue à son élaboration.
Dans ce cadre, je sais pouvoir compter sur les acteurs du secteur financier et en particulier du système bancaire pour contribuer pleinement à réaliser l’objectif national de transformer la Côte d’Ivoire en un pays émergent, dans un cadre de développement inclusif.
Notre économie doit disposer d’une large palette d’instruments financiers appropriés, pour mettre en place des financements de durée suffisante et de coût raisonnable. Pour cela, le secteur financier devra faire preuve d’encore plus d’imagination, être plus entreprenant et prêt à se transformer pour prendre plus de risques. Il devra aussi faire du travail de proximité en étant plus près des PME.
Notre économie, si elle veut être compétitive et s’insérer pleinement dans l’économie mondiale devra continuer de se transformer pour devenir une économie moderne, qui bénéficie d’un secteur financier d’avant- garde sur le continent. J’appelle donc le secteur bancaire à redoubler d’efforts et d’ingéniosité pour préserver l’image de la Côte d’Ivoire qui est devenue aujourd’hui un pays frontière et candidat à l’émergence selon le FMI.
Je voudrais souligner que le crédit bancaire est essentiel à une activité florissante des PME, mais il n’est pas suffisant. En effet, bien que le secteur financier puisse être diversifié d’avantage par une gamme plus variée de produits ainsi que par une proximité géographique plus grande de ses agences, les contraintes ne sont pas uniquement du côté de l’offre.
Le développement du secteur financier doit continuer de s’inscrire dans le cadre global de l’amélioration de l’environnement des affaires. Sur ce point, je me réjouis que le Forum Economique Mondial dans son dernier rapport 2014-2015 sur « la compétitivité globale » ait noté les progrès accomplis dans ce domaine par la Côte d’Ivoire. Notre Pays, grâce aux réformes de grande ampleur mise en œuvre par le Gouvernement, vient de progresser de onze places dans le monde. Cependant cela n’est pas encore suffisant car notre objectif est que la Côte d’Ivoire se retrouve dans les prochaines années dans le peloton de tête des cinq premiers pays sub-sahariens. Ensemble nous y parviendrons.
L’amélioration de la compétitivité des entreprises ivoiriennes est aussi un élément clé de la réussite de notre Pays. Dans ce cadre, le Gouvernement entend continuer de prendre les mesures nécessaires pour lutter contre la contrebande qui constitue une concurrence déloyale et un frein au développement.
De même, des mesures incitatives continueront d’être mises en œuvre afin de réduire la part du secteur informel dans notre économie. Je souhaite qu’une base de données des mauvais payeurs soit mise en place afin de faciliter l’accès à l’information des acteurs financiers et améliorer les conditions d’accès au crédit pour les bons payeurs.
Nous avons renforcé le champ d’actions du CEPICI avec la mise en place d’un Guichet unique pour la création des entreprises en 24 heures et l’agrément à l’investissement en 21 jours.
Le Gouvernement procède actuellement à l’amélioration du fonctionnement de la justice. C’est dans ce contexte qu’ont été créés en 2012 les tribunaux de commerce, en commençant par l’installation du Tribunal de commerce d’Abidjan. Cette décision, étape importante vers la professionnalisation du droit des affaires, sera complétée par d’autres mesures visant à instaurer un climat de confiance dans les décisions judiciaires en renforçant les moyens, l’expertise et la moralisation des juges.
Enfin, le Gouvernement continuera à œuvrer aussi pour l’intégration régionale afin de faciliter les échanges dans la sous-région et accroître ainsi le marché potentiel des entreprises ivoiriennes.
En retour nous attendons des entreprises qu’elles remplissent pleinement leur responsabilité sociétale en intégrant les préoccupations sociales, environnementales, économiques et de bonne gouvernance dans leurs activités avec toutes les parties prenantes (clients, fournisseurs, personnel et communautés locales). Nous attendons que le secteur privé lance des actions fortes vis à vis des entreprises qui n’optent pas pour la bonne gouvernance. Nous attendons aussi qu’il joue pleinement son rôle d’employeur, notamment des ivoiriens, en leur assurant un cadre de formation continue. Nous attendons enfin qu’il prenne des risques et investisse sur le long terme en Côte d’Ivoire en effectuant les investissements nécessaires afin d’être de plus en plus compétitif.
Honorables invités, Mesdames, Messieurs,
Chacun doit continuer à être à la hauteur de ses responsabilités et jouer pleinement sa partition : le Gouvernement, le secteur privé mais aussi et en particulier le système bancaire. Je sais pouvoir compter sur les banques commerciales, en partenariat avec les PME, pour contribuer encore plus à maintenir une croissance forte, durable, équitable et créatrice d’emplois.
Je suis heureux Monsieur le Président que nous soyons devenus voisins grâce à votre belle « Maison de l’Entreprise ». Je suis convaincu de la contribution de ses occupants à une Côte d’Ivoire émergente. Soyez assuré que de mon côté, je continuerai, avec le Gouvernement, de renforcer la synergie et le dialogue qui existent déjà entre le Gouvernement et le secteur privé pour bâtir une Côte d’Ivoire toujours plus forte, pour le bien-être de tous.
Je vous remercie
• Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;
• Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
• Messieurs les Secrétaires Généraux Adjoint de la Présidence ;
• Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs de mission et membres du corps diplomatique ;
• Mesdames et Messieurs les représentants des institutions multilatérales et bilatérales de développement ;
• Monsieur le Gouverneur du District d’Abidjan ;
• Monsieur le Maire de la Commune du Plateau ;
• Monsieur le Président de la Confédération Générale Des Entreprises de Côte d’Ivoire ;
• Messieurs les Présidents des Patronats des pays frères ;
• Mesdames et Messieurs les Administrateurs de la CGECI ;
• Mesdames et Messieurs les Présidents des Chambres Consulaires et des Organisations Professionnelles ;
• Mesdames et Messieurs les chefs d’entreprises ;
• Mesdames et Messieurs les journalistes ;
• Honorables invités ;
• Mesdames et Messieurs,
C’est avec un réel plaisir que je prends part à la cérémonie marquant l’inauguration de « la Maison de l’Entreprise », importante réalisation du patronat ivoirien.
Je voudrais saluer et féliciter le Président de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGE-CI), Monsieur Jean Kacou DIAGOU, ainsi que toute son équipe pour l’important travail accompli. Je salue également les représentants de toutes les organisations membres ainsi que les Présidents de Patronat de Pays frères pour leur présence. C’est un bel exemple de solidarité et d’intégration régionale dont je me félicite.
Honorables invités, Mesdames, Messieurs,
Le bel édifice que nous inaugurons aujourd’hui est la démonstration des grandes ambitions du secteur privé ivoirien pour l’avenir. Le secteur privé ivoirien se dote ainsi d’atouts nouveaux et modernes pour assumer pleinement son rôle de moteur de la croissance économique et de la création d’emplois en Côte d’Ivoire.
Le secteur privé ivoirien a toujours su faire preuve de professionnalisme, voire d’engagement citoyen à travers notamment son importante contribution à la reconstruction de notre pays, après la décennie de crise qu’il a traversée. C’est dans cette perspective qu’un cadre de concertation Etat-secteur privé a été mis en place pour favoriser le dialogue en vue de trouver des solutions dans l’intérêt de toutes les parties.
Le secteur privé ivoirien a su rapidement tirer avantage des réformes macroéconomiques, structurelles et sectorielles mises en œuvre par le Gouvernement, mais aussi des mesures d’accompagnement spécifiques prises pour juguler les effets pervers des crises successives que notre pays a traversées.
Toutes ces réformes, initiées et conduites conjointement pour la plupart, ont permis à la Côte d’Ivoire de devenir en très peu de temps une des économies les plus dynamiques de l’Afrique subsaharienne et du monde. Le taux de croissance d’environ 10 % en 2012, et de plus de 9 % en 2013 devrait se maintenir à un rythme soutenu à moyen et long terme.
Dans le cadre de sa participation à la réalisation des performances économiques de notre pays, je me réjouis de la brillante participation en janvier dernier du secteur privé ivoirien au « Forum Investir en Côte d’Ivoire 2014 » au cours duquel il a manifesté des intentions représentant le tiers des investissements.
Honorable invités, Mesdames, Messieurs,
Je voudrais à présent m’adresser au secteur financier, actuellement en cours de réforme.
Les PME sont au cœur de la croissance économique comme l’ont pleinement démontré les pays émergents dans le monde. Mais sans financement adéquat, la croissance des PME est ralentie. Tout comme le sang qui irrigue le cœur, le crédit bancaire doit irriguer notre économie. Si le débit n’est pas assez suffisant, alors le cœur s’essouffle tout comme la croissance économique d’un pays.
La grande majorité des entreprises en Côte d’Ivoire sont des PME. Cependant, lorsqu’on se réfère aux différentes études sur les PME, il ressort que plus de 70% de celles-ci accèdent difficilement au financement, notamment aux crédits à moyen et long terme. Les institutions financières locales qui ciblent les PME peinent à mobiliser des ressources longues auprès des marchés de capitaux et des partenaires financiers. Par ailleurs, elles disposent d’informations insuffisantes sur les PME. A cela, s’ajoute une faible capacité d’évaluation et de suivi des projets de ces structures conduisant souvent à des garanties très onéreuses.
Honorables invités, Mesdames, Messieurs
En Côte d’Ivoire le constat est clair: le secteur financier ivoirien ne contribue pas encore suffisamment au financement de l’économie nationale bien qu’on note un début d’amélioration au cours de ces deux dernières années. Plusieurs études récentes soulignent que le secteur financier ivoirien ne répond pas pleinement à sa mission d’intermédiaire entre l’épargne nationale et les besoins de financement de l’économie. L’accès aux services financiers demeure encore trop restreint pour l’ensemble des acteurs économiques, à l’exception des grandes entreprises exportatrices et des filiales de sociétés internationales.
Le taux de bancarisation est très faible : 4% environ de la population détenait un compte en banque en 2009 et 11,9% en 2012 ; ceci est bien en deçà de la moyenne en Afrique sub-saharienne. Le marché financier régional de l’UEMOA mobilise un financement à court terme pour les gouvernements de la région mais ne répond pas encore suffisamment à la mise en place de crédits à long terme pour financer les besoins du développement, ni au financement du secteur privé.
L’activité économique ivoirienne peine à trouver des financements à long terme et à des coûts raisonnables, ce qui représente un frein à l’activité économique. L’absence de services financiers appropriés pour les PME (prêts, lignes de crédit, crédit-bail) limite leurs possibilités d’investissement et les empêche de croitre pour atteindre une taille économique adéquate. Même les entreprises qui ont une taille suffisante pour accéder au marché financier éprouvent des difficultés à emprunter à long terme. Ces prêts ne représentaient que seulement 2 % du total de l’encours du crédit à l’économie à fin 2013.
Quant à l’accession à l’habitat, la faiblesse de l’offre de financement et les problèmes juridiques liés à la propriété empêchent le marché de l’immobilier de se développer et la population, notamment urbaine, d’accéder à un habitat décent.
L’agriculture aussi ne réalise pas encore son plein potentiel de croissance, pourtant important, par manque de produits financiers appropriés. Le secteur de l’assurance dont les activités ne représentent qu’environ 4% du PIB et celui des prestations sociales ne permettent pas encore de gérer les risques de l’activité normale de la population ni à mobiliser l’épargne contractuelle à long terme pour financer des infrastructures nationales. Je me félicite cependant des progrès réalisés au cours de ces dernières années.
Je note que selon une étude de la Banque Mondiale, près de 70 % des entreprises n’ont pas pu bénéficier d’un appui bancaire au cours de la période 2007-2010. Quant aux PME, dont le nombre est estimé à environ trente mille, avec environ cinq mille formalisées et inscrites au registre des impôts, elles exprimaient un besoin de financement qui se situe dans une fourchette de 5 à 10 milliards de FCFA pour les petites entreprises, et 50 à 300 milliards de FCFA pour les entreprises moyennes.
Une autre caractéristique du système bancaire de la Côte d’Ivoire selon un récent rapport du FMI est la concentration des prêts et des dépôts sur quelques grosses entreprises, les PME recevant une faible part du crédit des banques. Enfin, on dénote une forte concentration des services bancaires aux catégories de la population à haut revenu.
Il ressort des statistiques monétaires à la fin 2013 que les produits financiers offerts par les banques sont encore trop peu diversifiés. Ce sont en général des crédits à court terme qui représentent environ 80 % du crédit bancaire à l’économie, suivi du crédit à moyen terme pour environ 18 % et enfin du crédit à long terme pour moins de 2 %. La masse monétaire en Côte d’Ivoire n’a atteint que 35 % du PIB en 2013 ce qui est bien en deçà de la moyenne de l’Afrique subsaharienne et de celle des pays émergents dans le monde.
Honorables invités, Mesdames Messieurs,
La mise en œuvre avec succès de notre ambitieux Plan National de Développement (2012-2015) a permis de bâtir les fondations pour faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020. La Côte d’Ivoire est maintenant dans le peloton de tête des pays à forte croissance dans le monde et elle entend bien y rester. Sur la base de l’exécution du PND, des leçons ont été tirées. Elles serviront à l’élaboration d’un nouveau PND (2016-2020) pour maintenir le cap vers l’émergence. Je souhaite que le secteur privé national y participe et contribue à son élaboration.
Dans ce cadre, je sais pouvoir compter sur les acteurs du secteur financier et en particulier du système bancaire pour contribuer pleinement à réaliser l’objectif national de transformer la Côte d’Ivoire en un pays émergent, dans un cadre de développement inclusif.
Notre économie doit disposer d’une large palette d’instruments financiers appropriés, pour mettre en place des financements de durée suffisante et de coût raisonnable. Pour cela, le secteur financier devra faire preuve d’encore plus d’imagination, être plus entreprenant et prêt à se transformer pour prendre plus de risques. Il devra aussi faire du travail de proximité en étant plus près des PME.
Notre économie, si elle veut être compétitive et s’insérer pleinement dans l’économie mondiale devra continuer de se transformer pour devenir une économie moderne, qui bénéficie d’un secteur financier d’avant- garde sur le continent. J’appelle donc le secteur bancaire à redoubler d’efforts et d’ingéniosité pour préserver l’image de la Côte d’Ivoire qui est devenue aujourd’hui un pays frontière et candidat à l’émergence selon le FMI.
Je voudrais souligner que le crédit bancaire est essentiel à une activité florissante des PME, mais il n’est pas suffisant. En effet, bien que le secteur financier puisse être diversifié d’avantage par une gamme plus variée de produits ainsi que par une proximité géographique plus grande de ses agences, les contraintes ne sont pas uniquement du côté de l’offre.
Le développement du secteur financier doit continuer de s’inscrire dans le cadre global de l’amélioration de l’environnement des affaires. Sur ce point, je me réjouis que le Forum Economique Mondial dans son dernier rapport 2014-2015 sur « la compétitivité globale » ait noté les progrès accomplis dans ce domaine par la Côte d’Ivoire. Notre Pays, grâce aux réformes de grande ampleur mise en œuvre par le Gouvernement, vient de progresser de onze places dans le monde. Cependant cela n’est pas encore suffisant car notre objectif est que la Côte d’Ivoire se retrouve dans les prochaines années dans le peloton de tête des cinq premiers pays sub-sahariens. Ensemble nous y parviendrons.
L’amélioration de la compétitivité des entreprises ivoiriennes est aussi un élément clé de la réussite de notre Pays. Dans ce cadre, le Gouvernement entend continuer de prendre les mesures nécessaires pour lutter contre la contrebande qui constitue une concurrence déloyale et un frein au développement.
De même, des mesures incitatives continueront d’être mises en œuvre afin de réduire la part du secteur informel dans notre économie. Je souhaite qu’une base de données des mauvais payeurs soit mise en place afin de faciliter l’accès à l’information des acteurs financiers et améliorer les conditions d’accès au crédit pour les bons payeurs.
Nous avons renforcé le champ d’actions du CEPICI avec la mise en place d’un Guichet unique pour la création des entreprises en 24 heures et l’agrément à l’investissement en 21 jours.
Le Gouvernement procède actuellement à l’amélioration du fonctionnement de la justice. C’est dans ce contexte qu’ont été créés en 2012 les tribunaux de commerce, en commençant par l’installation du Tribunal de commerce d’Abidjan. Cette décision, étape importante vers la professionnalisation du droit des affaires, sera complétée par d’autres mesures visant à instaurer un climat de confiance dans les décisions judiciaires en renforçant les moyens, l’expertise et la moralisation des juges.
Enfin, le Gouvernement continuera à œuvrer aussi pour l’intégration régionale afin de faciliter les échanges dans la sous-région et accroître ainsi le marché potentiel des entreprises ivoiriennes.
En retour nous attendons des entreprises qu’elles remplissent pleinement leur responsabilité sociétale en intégrant les préoccupations sociales, environnementales, économiques et de bonne gouvernance dans leurs activités avec toutes les parties prenantes (clients, fournisseurs, personnel et communautés locales). Nous attendons que le secteur privé lance des actions fortes vis à vis des entreprises qui n’optent pas pour la bonne gouvernance. Nous attendons aussi qu’il joue pleinement son rôle d’employeur, notamment des ivoiriens, en leur assurant un cadre de formation continue. Nous attendons enfin qu’il prenne des risques et investisse sur le long terme en Côte d’Ivoire en effectuant les investissements nécessaires afin d’être de plus en plus compétitif.
Honorables invités, Mesdames, Messieurs,
Chacun doit continuer à être à la hauteur de ses responsabilités et jouer pleinement sa partition : le Gouvernement, le secteur privé mais aussi et en particulier le système bancaire. Je sais pouvoir compter sur les banques commerciales, en partenariat avec les PME, pour contribuer encore plus à maintenir une croissance forte, durable, équitable et créatrice d’emplois.
Je suis heureux Monsieur le Président que nous soyons devenus voisins grâce à votre belle « Maison de l’Entreprise ». Je suis convaincu de la contribution de ses occupants à une Côte d’Ivoire émergente. Soyez assuré que de mon côté, je continuerai, avec le Gouvernement, de renforcer la synergie et le dialogue qui existent déjà entre le Gouvernement et le secteur privé pour bâtir une Côte d’Ivoire toujours plus forte, pour le bien-être de tous.
Je vous remercie