Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé, vendredi 3 octobre, plusieurs prêts, d’un montant total de 98,22 millions de dollars EU, destinés à financer la première phase du programme de Centres d’excellence de l’Afrique de l’Est pour les compétences et l’enseignement supérieur en sciences biomédicales, dans quatre pays de la région : Kenya, Rwanda, Ouganda et Tanzanie. Le projet vise à permettre l’émergence d’une main-d’œuvre adaptée et hautement qualifiée en sciences biomédicales, pour répondre aux besoins immédiats du marché du travail que représente la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) et encourager la mise en œuvre des protocoles de la CAE en faveur d’un marché du travail «libre». La première phase du projet appuiera la création d’un réseau de centres d’excellence spécialisés en sciences et ingénierie biomédicales – néphrologie et urologie au Kenya, oncologie en Ouganda, médecine cardiovasculaire en Tanzanie, ingénierie biomédicale et e-santé au Rwanda. Pour assurer le développement de compétences, une recherche et des prestations de services adaptées et de qualité, ces centres d’excellence proposeront des programmes d’enseignement supérieur et collaboreront avec des établissements d’envergure internationale à l’élaboration des programmes d’études, à l’échange inter - universitaire, au mentorat et à l’accès aux ressources documentaires ; seront également menés des travaux thématiques conjoints de recherche biomédicale , qui seront publiés. En formant une main-d’œuvre hautement qualifiée en sciences biomédicales, ce projet devrait améliorer la compétitivité de la CAE, un marché commun qui profitera également du développement de l’enseignement supérieur et de l’offre de services spécialisés que recquiert le développement économique rapide de l’Afrique de l’Est. Entre autres avantages, le projet, qui pourrait déboucher sur des créations d’emplois pour les spécialistes et les services d’appui à travers le tourisme médical − avec une clientèle au sein de la CAE, mais aussi en provenance d’autres régions d’Afrique −, s’inscrit dans la droite ligne des stratégies respectives et des objectifs de développement des différents pays cibles, en matière de développement de compétences adaptées au marché du travail. Il est également dans la lignée des stratégies régionales de la CAE en matière de développement des ressources humaines et sur le Document de stratégie d’intégration régionale (DSIR) pour l’Afrique de l’Est de la BAD pour 2011-2015. Et il répond aux grandes priorités opérationnelles de la Stratégie 2013-2022 de la Banque, en mettant l’accent notamment sur le développement des compétences, de l’intégration régionale et des technologies, ainsi que sur les questions de genre et les États fragiles. Le projet répond en outre à la Stratégie de la BAD 2014-2018 en matière de capital humain, puisque axé sur le développement des compétences pour la compétitivité et l’emploi. Il se fonde ainsi sur le Nouveau modèle éducatif en Afrique (NMEA) que promeut cette stratégie, qui vise à remédier à l’inadéquation entre besoins et compétences sur le marché du travail, à mettre en place l’utilisation des TIC et à encourager la recherche et l’intégration régionale en créant des centres d’excellence régionaux. Conjuguée au développement de compétences adaptées, l’approche régionale permet d’accroître les économies d’échelle et contribue à renforcer l’intégration régionale. La deuxième phase du programme prévoit l’ouverture d’un centre d’excellence en sciences nutritionnelles dans un cinquième pays, le Burundi. Les centres d’excellence ciblent 150 étudiants en troisième cycle (140 masters et 10 doctorats), ainsi que 300 stagiaires pour de courtes durées en phase 1. Ce projet bénéficiera directement aux 150 millions de citoyens que compterait la CAE, en donnant naissance à une qualité abordable ainsi qu’à des compétences biomédicales et des services et établissements d’enseignement supérieur accrédités. Les centres d’excellence offriront aux étudiants de la région de la CAE − mais aussi à ceux d’Afrique centrale qui se forment en son sein − la possibilité d’accéder à un enseignement de troisième cycle en sciences biomédicales de qualité, augmentant ainsi leur disponibilité et leur employabilité sur le marché du travail régional. Le secteur privé de la CAE bénéficiera à son tour d’une main-d’œuvre qualifiée, aux compétences adaptées et validées, au lieu de devoir recourir à des spécialistes étrangers. Une fois abouti, le projet influera par ailleurs directement sur la qualité et l’accessibilité financière de la prestation de soins pour les citoyens de la CAE, qui recherchent des services de néphrologie, de cardiologie et de cancérologie. Au moins 100 000 citoyens de la CAE se faire soigner à l’étranger chaque année. Le financement de la BAD représente 91,05 % du coût total du projet, estimé à 107,81 millions de dollars EU. En contrepartie, les quatre gouvernements des pays concernés le financeront à hauteur de 8,97 millions de dollars EU.
Économie Publié le jeudi 9 octobre 2014 | Le Democrate