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Politique Publié le samedi 6 décembre 2014 | AFP

Côte d’Ivoire : les pro-Gbagbo se réjouissent de l’abandon des poursuites à la CPI contre le président kényan

© AFP Par Aapointe
Conference de presse du président du FPI
Jeudi 20 mars 2014. Abidjan. Riviera Attoban. Le président du FPI, Pascal Affi N`Guessan anime une conference de presse
Abidjan - Les partisans de l'ex-président Laurent Gbagbo se sont félicités samedi de l'abandon des poursuites contre le chef de l'Etat kényan Uhuru Kenyatta par la Cour pénale internationale qui accuse son homologue ivoirien de crimes contre l'humanité.

Le renoncement à poursuivre le président kényan donnera de nouveaux
"éléments de langage" au Front populaire ivoirien (FPI), le parti créé par
Laurent Gbagbo, comme: "ça a été possible (pour Kenyatta) donc c'est possible"
pour Gbagbo, a affirmé le fils de l'ancien dirigeant, Michel Gbagbo.

"Nous aussi pouvons espérer que les charges seront abandonnées. Cela nous
donne de l'espoir que le président Gbagbo puisse s'en sortir", avait observé
vendredi soir Agnès Monnet, la porte-parole du FPI.

L'ancien chef de l'Etat ivoirien est emprisonné depuis trois ans à La Haye
par la CPI qui l'accuse de "crimes contre l'humanité" commis durant la crise
postélectorale de 2010-2011, le chef d'accusation qui était porté contre le
président kényan.

Le refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire de son adversaire Alassane
Ouattara avait alors provoqué des violences faisant plus de 3.000 morts en
cinq mois.

"Cela montre que la CPI peut faire le droit", a ironisé Alphone Douati, un
vice-président du FPI, qui dit avoir entendu "avec beaucoup de joie" la
décision concernant le président Kenyatta.

Les pro-Gbagbo critiquent une justice à deux vitesses pratiquée à La Haye,
où aucun membre du camp Ouattara n'est poursuivi. Outre Laurent Gbagbo, le
tribunal international poursuit sa femme Simone et Charles Blé Goudé, l'un de
ses anciens ministres, pour "crimes contre l'humanité".

Les autorités ivoiriennes refusent d'extrader l'ex-Première dame, qu'elle
veulent juger à Abidjan.

Michel Gbagbo a de nouveau dénoncé "l'instrumentalisation de la justice à
des fins politiques".

"Ce sont des magistrats qui font leur boulot, mais c'est un boulot
politique", a-t-il dit lors du lancement officiel de la candidature de son
père au poste de président du FPI, auquel des centaines de personnes ont
assisté samedi à Abidjan.

Le président kényan était poursuivi pour crimes contre l'humanité pour son
rôle présumé dans les violences postélectorales de fin 2007-début 2008 au
Kenya, qui avaient fait plus de 1.000 morts et 600.000 déplacés. Mais
l'accusation a annoncé vendredi qu'elle retirait ses charges faute de preuves
suffisantes.

Joël N'Guessan, le porte-parole du Rassemblement des républicains, le parti
du président Ouattara, s'est à l'inverse dit "peu préoccupé" par d'éventuelles
répercussions en Côte d'Ivoire du revers essuyé par la CPI.

Le dossier Gbagbo est bien plus avancé que celui du président kényan
puisque "la date du procès a déjà été fixée" au 7 juillet prochain, a-t-il
remarqué.
jf/jlb
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