Mesdames et messieurs les Ministres
Mesdames et messieurs les Directeurs Généraux et Centraux
Honorables invités, Mesdames et Messieurs les participants
La HACA [Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle] se félicite de la tenue de ce forum. Ces félicitations s’adressent au Ministre en charge des Technologies de l’Information et de la Communication ainsi qu’à toute son équipe qui en a assuré l’organisation effective.
Mesdames et Messieurs,
Le thème de ce matin, "la régulation de l’audiovisuel à l’ère de la convergence numérique " est un sujet qui, tout naturellement, concerne la HACA au premier chef. Déjà en juin dernier, notre Institution a organisé un colloque international qui abordait cette problématique.
Notre conviction est que, plus que jamais, la régulation devra être perçue comme un large spectre sur lequel chaque acteur doit jouer son rôle, afin de parvenir à un ensemble cohérent.
Pour y parvenir, la meilleure approche consiste à respecter le périmètre d’action de chacun, en évitant les petites « guéguerres » de plus ou moins basse intensité dont profiteraient tous ceux qui sont hostiles à toute réglementation. L’anarchie s’installe dès lors que l’action des régulateurs est entravée par les tiraillements entre ceux-ci.
L’essence même de la régulation est la recherche de l’équité qui est encore plus difficile à réaliser que l’égalité.
D’autant que désormais, la régulation se trouve confrontée à de puissants lobbies, à des forces économiques aux moyens financiers quasi illimités.
C’est dire qu’une alliance entre régulateurs n’est pas de trop pour défendre l’intérêt général.
Alors, les régulateurs n’ont pas à développer entre eux de petits stratagèmes destinés à s’éradiquer mutuellement. Ce serait contreproductif, un jeu à somme nulle.
Mesdames et Messieurs, tout le long de ces deux jours, des intervenants aborderont les nouvelles modalités de la régulation. Je me contenterai, pour ma part, de rappeler quelques règles de base qui constituent de notre point de vue, des invariants dans la conduite des missions qui nous ont été confiées et que nous avons à mener collectivement dans l’intérêt de notre pays.
- la question de l’intérêt public doit transcender tous les partis-pris.
- la transparence dans le choix des options doit être la règle.
- les échanges entre les Institutions doivent être plus fréquents, pour ne pas dire permanents dans le cadre d’une collaboration franche. [Force est d’admettre que si les techniciens pratiquent déjà plus ou moins cette collaboration, les hauts responsables ont encore d’importantes marges de progression].
Or, il s’agit de promouvoir une gouvernance concertée de systèmes qui deviennent chaque jour un peu plus complexes, avec toutes sortes d’excroissances et d’implications.
Et il ne faut pas que la convergence technologique soit contrariée par les divergences institutionnelles. Et que l’écosystème se trouve entravé dans son développement par "le système des égos"
DISCOURS DE M. Ibrahim SY SAVANÉ, Président de la HACA
Mesdames et Messieurs,
C’est vrai, en regardant seulement l’écume des choses, notre pays a pris du retard. Mais le premier atout dont nous disposons est la compétence, la qualité de la ressource humaine.
Notre pays compte en effet des femmes et des hommes aptes à mener à bien tous les projets dans ce domaine. Bien sûr, cela ne signifie pas repli sur soi. Il est toutefois nécessaire de solliciter la contribution de ces nombreuses compétences.
De fait, certaines des questions auxquelles nous avons à faire face ne peuvent être sous-traitées, sauf à risquer de rendre notre savoir-faire obsolète. Nous avons des échanges réguliers avec la quasi-totalité des homologues. Et nous avons chaque jour la confirmation que la ressource humaine disponible en Côte d’Ivoire n’a rien à envier à d’autres. On peut le dire avec suffisamment d’humilité mais aussi beaucoup de conviction.
La révolution multidimensionnelle qui se déroule à grande vitesse doit nous amener à développer plus de réactivité. Qu’il s’agisse du processus de transition numérique ou de la libéralisation audiovisuelle, les forces de l’inertie ne doivent pas l’emporter sur celles du mouvement. Vous savez, en ce domaine, le grand public semble aller plus vite que l’élite. Ce paradoxe doit nous interpeller. Il suffit de regarder autour de soi la rapide appropriation des outils par le grand public pour s’en rendre compte.
Nous l’avons déjà dit en d’autres lieux : comment garder à l’esprit que le droit des créateurs, de la propriété intellectuelle, la diversité, la protection des publics vulnérables, en un mot les droits de chacun doivent être préservés ?
Au-delà des systèmes techniques, il s’agit là des défis que doit envisager et surmonter toute philosophie de régulation. En tout cas, telle que nous la concevons.
Il me faut conclure.
Mesdames et Messieurs,
Le numérique en soit n’est pas une fin, c’est un moyen pour libérer la créativité, irriguer les nouveaux segments de notre économie.
C’est aussi et je dirais surtout, une opportunité pour réduire notre fracture numérique interne.
Mesdames et messieurs, je suis convaincu que nous parviendrons à créer un cadre d’échanges à la fois dynamique et permanent qui permette d’aborder toutes les questions aussi bien celles qui requièrent une attention quotidienne que celles revêtant une dimension prospective.
En tout cas, la HACA, son Président et tous ses collaborateurs sont disposés à y apporter leur contribution.
Je ne doute pas que chacun ici en fasse autant.
Je vous remercie.
Ibrahim SY SAVANÉ
Président de la HACA