Abidjan - Un rapport de plus de 500 pages du Sénat américain, rendu public mardi, accable l’Agence centrale de renseignement (Central Intelligence Agency, CIA), qui a pratiqué des interrogatoires "bien pires" que ce qu'elle avait reconnu.
Selon le document, les services secrets américains auraient fréquemment eu recours à la torture pour arracher des informations des terroristes présumés, arrêtés après les attentats du 11 Septembre 2001. La détention secrète d'une centaine d'hommes, suspectés d'être liés à Al-Qaïda, avait été autorisée secrètement sous la présidence de George W. Bush.
Le président Barack Obama dénonce des méthodes "contraires" aux valeurs des Etats-Unis. "Ces techniques ont fortement terni la réputation de l'Amérique dans le monde", indique-t-il dans un communiqué.
Le rapport emploie le terme "torture" à 131 reprises, pour dénoncer des méthodes "brutales et bien pires que ce que la CIA avait décrit aux élus". Le document fait état de détenus enfermés à 10 dans des cellules minuscules et "forcés de se relayer pour dormir, à cause du manque de place", et ce pendant trois mois. "La CIA a employé ses techniques d'interrogatoire renforcées à répétition pendant des jours et des semaines", décrit le rapport.
Les détenus ont été jetés contre les murs, dénudés, plongés dans de l'eau glacée, empêchés de dormir pendant des périodes allant jusqu'à 180 heures (plus d'une semaine). Le détenu Abou Zoubeida, après avoir subi des simulations de noyade à répétition, "avait de la mousse sortant de la bouche", et était quasi-inconscient. Des pratiques médicales ont été détournées à des fins de torture, comme l'hydratation rectale et l'alimentation rectale. Des simulacres d'exécution étaient organisés et des perceuses électriques étaient également actionnées à proximité de la tête des détenus.
Des interrogateurs de la CIA, cités dans un extrait du rapport publié par Gawker, auraient expliqué à un détenu qu'il ne sortirait des locaux que dans un cercueil, tandis qu'un autre membre des services secrets aurait expliqué à un prisonnier qu'il n'irait jamais au tribunal. "Parce qu'on ne laissera pas le monde apprendre ce que je t'ai fait", lui avait-il lancé. Après avoir subi ces interrogatoires, certains détenus, très atteints psychologiquement, ont tenté de s'automutiler, assure la sénatrice américaine Dianne Feinstein, citée par The Guardian.
Le rapport accuse la CIA d'avoir menti, non seulement au grand public, mais aussi au Congrès et à la Maison Blanche, sur l'efficacité du programme, notamment en affirmant que ces techniques avaient permis de "sauver des vies".
"A aucun moment les techniques d'interrogatoires renforcés de la CIA n'ont permis de recueillir des renseignements relatifs à des menaces imminentes, tels que des informations concernant d'hypothétiques 'bombes à retardement', dont beaucoup estimaient qu'elles justifiaient ces techniques", déclare la présidente de la commission, la démocrate Dianne Feinstein.
Le patron de la CIA, John Brennan, a admis que l'agence du renseignement américaine avait commis des erreurs en utilisant la torture comme méthode d'interrogatoire, mais a insisté sur le fait que cela avait permis d'empêcher d'autres attentats, après le 11-Septembre.
Des responsables républicains évoquent, de leur côté, un rapport partisan, une "réécriture d'événements historiques".
(AIP)
cmas
Selon le document, les services secrets américains auraient fréquemment eu recours à la torture pour arracher des informations des terroristes présumés, arrêtés après les attentats du 11 Septembre 2001. La détention secrète d'une centaine d'hommes, suspectés d'être liés à Al-Qaïda, avait été autorisée secrètement sous la présidence de George W. Bush.
Le président Barack Obama dénonce des méthodes "contraires" aux valeurs des Etats-Unis. "Ces techniques ont fortement terni la réputation de l'Amérique dans le monde", indique-t-il dans un communiqué.
Le rapport emploie le terme "torture" à 131 reprises, pour dénoncer des méthodes "brutales et bien pires que ce que la CIA avait décrit aux élus". Le document fait état de détenus enfermés à 10 dans des cellules minuscules et "forcés de se relayer pour dormir, à cause du manque de place", et ce pendant trois mois. "La CIA a employé ses techniques d'interrogatoire renforcées à répétition pendant des jours et des semaines", décrit le rapport.
Les détenus ont été jetés contre les murs, dénudés, plongés dans de l'eau glacée, empêchés de dormir pendant des périodes allant jusqu'à 180 heures (plus d'une semaine). Le détenu Abou Zoubeida, après avoir subi des simulations de noyade à répétition, "avait de la mousse sortant de la bouche", et était quasi-inconscient. Des pratiques médicales ont été détournées à des fins de torture, comme l'hydratation rectale et l'alimentation rectale. Des simulacres d'exécution étaient organisés et des perceuses électriques étaient également actionnées à proximité de la tête des détenus.
Des interrogateurs de la CIA, cités dans un extrait du rapport publié par Gawker, auraient expliqué à un détenu qu'il ne sortirait des locaux que dans un cercueil, tandis qu'un autre membre des services secrets aurait expliqué à un prisonnier qu'il n'irait jamais au tribunal. "Parce qu'on ne laissera pas le monde apprendre ce que je t'ai fait", lui avait-il lancé. Après avoir subi ces interrogatoires, certains détenus, très atteints psychologiquement, ont tenté de s'automutiler, assure la sénatrice américaine Dianne Feinstein, citée par The Guardian.
Le rapport accuse la CIA d'avoir menti, non seulement au grand public, mais aussi au Congrès et à la Maison Blanche, sur l'efficacité du programme, notamment en affirmant que ces techniques avaient permis de "sauver des vies".
"A aucun moment les techniques d'interrogatoires renforcés de la CIA n'ont permis de recueillir des renseignements relatifs à des menaces imminentes, tels que des informations concernant d'hypothétiques 'bombes à retardement', dont beaucoup estimaient qu'elles justifiaient ces techniques", déclare la présidente de la commission, la démocrate Dianne Feinstein.
Le patron de la CIA, John Brennan, a admis que l'agence du renseignement américaine avait commis des erreurs en utilisant la torture comme méthode d'interrogatoire, mais a insisté sur le fait que cela avait permis d'empêcher d'autres attentats, après le 11-Septembre.
Des responsables républicains évoquent, de leur côté, un rapport partisan, une "réécriture d'événements historiques".
(AIP)
cmas