« Magic » Macky doit jubiler. Le XVème Sommet des Chefs d’Etat et le Forum Economique de la Francophonie (FEF) pour le prix d’un. Des milliers de participants, des retombées économiques directes et surtout un formidable tremplin pour servir son Plan Sénégal Emergent (PSE).
Le Forum Economique de la Francophonie (FEF) a ouvert ses travaux dès le lendemain de la clôture du XVème Sommet du même nom. Un rendez-vous de haute importance, s’il en est, pour le Sénégal. Et que le président de la République Macky Sall, lui-même, a tenu à honorer de sa présence. Le maire de Bordeaux Alain Juppé ainsi que le ministre canadien du Développement International et de la Francophonie Christian Paradis ont également répondu à l’invitation. Sans oublier la présence de l’encore Secrétaire Général de l’OIF jusqu’au 31 décembre 2014, en l’occurrence Abdou Diouf.
Dans ses propos liminaires, le Chef de l’Etat sénégalais interpelle son auditoire en ses termes : « au-delà de la langue, quelles facilités pour accompagner les échanges intra-francophones ? » D’où la nécessité de ne pas négliger la dimension économique de cette institution qui représente : 16% du PIB mondial, 14% des réserves mondiales de ressources naturelles et 20% des échanges commerciaux. Il a également mis l’accent sur le rôle d’intégrateur de son pays dans le développement du continent africain. La réalisation d’un grand dessein d’une francophonie « forte de sa langue, sa diversité culturelle et son dynamisme économique » implique nécessairement une distribution des rôles de chaque acteur : aux Etats de créer les conditions et aux secteurs privés d’en donner « corps et âmes ».
Quant au Secrétaire Général Abdou Diouf, il prône la création d’un environnement juridique qui protège les investisseurs, comme condition de réussite de ce projet. D’ailleurs il a rappelé l’action prépondérante de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA). Tandis que l’ancien Premier-Ministre Alain Juppé était plutôt dans le registre de la solidarité avec l’Afrique : « je crois à la Francophonie, à l’Afrique et à la nécessité de resserrer le partenariat entre la France et l’Afrique » a-t-il martelé.
L’originalité du FEF de Dakar tient de l’ampleur et la qualité du panel. Le Sénégal a su tirer profit de la visibilité que lui conférait l’organisation du XVème Sommet de la Francophonie. Le président Macky Sall a gagné son pari : retenir des délégués qui ont assisté au Sommet des Chefs d’Etat et à faire venir d’autres participants. Piloter de main de maître par l’Agence Sénégalaise pour la Promotion des Investissements (APIX) en partenariat avec le groupe d’évènementiel de Richard Attias, l’objectif que s’était fixé la ministre de la Promotion des Investissements Khoudia Mbaye semble aller au-delà de ses espérances. Le pays de la Téranga avait mis en rail un modèle de développement pluriannuel : le Plan Sénégal Emergent (PSE) ; une feuille de route de politique-économique visant l’émergence à l’horizon de 2035. Le FEF était ni plus ni moins un levier qui permettra d’étoffer le réseau et d’obtenir un diagnostic complet de l’espace francophone en un temps record. Pour les retombées immédiates : « la signature de plusieurs accords entre le Sénégal et les entreprises francophones notamment dans le domaine du transport, des infrastructures et de l’habitat ».
Les 80 recommandations issues des deux jours de travaux seront des pièces à verser dans la Charte économique francophone de Dakar. Mais l’économie n’a jamais été le parent pauvre de la Francophonie. A chaque Sommet, l’aspect économique n’a jamais été occulté par la puissance invitante. Comme ce fut le cas à Kinshasa en 2012 où les assises du Forum des Entreprises et Investisseurs du Monde Francophone (FENIMOF) ont précédé d’une semaine la conférence des Chefs d’Etat. Comme les marronniers du printemps, certaines propositions reviennent tous les deux ans. Un seul exemple : la création d’une banque de développement a été reprise par le Directeur Général du Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques (FONSIS) Amadou Hott sous le nom de Banque d’Investissement Francophone (BIF). Il propose deux mécanismes de financement : l’un par le prélèvement de 0,05% du PIB de chaque pays membre qui totalisera 3.600 milliards $ ; l’autre par une ponction de 0,5% des réserves rémunérées par la France. Sauf que tous les membres de la Francophonie ne sont rattachés à la zone Franc !
Le cadre stratégique décennal adopté au Sommet d’Ouagadougou en 2004, résume déjà dans ses grandes lignes les missions de la Francophonie. Il insiste sur le moyen de développer la coopération au service du développement durable. Alors qu’au Québec en 2008, les résolutions portaient sur la gouvernance économique : une adhésion plus large à l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) et la promotion de la responsabilité Sociale des Entreprises (RSE). La plupart de thèmes qui ont été abordés récemment à Dakar ont déjà fait l’objet de propositions lors des Sommets précédents : le soutien de l’entrepreneuriat et la promotion de l’innovation ; les Partenariats Publics Privés (PPP) en Afrique francophone, comme point d’appui au développement des infrastructures.
Dès 1987, lors du IIème Sommet de la Francophonie au Québec, la nécessité de l’organisation d’un espace économique dédié à la francophonie a été actée par les Chefs d’Etat présents. Juste retour des choses, le Forum Francophones des Affaires (FFA) et ses 49 comités nationaux naquirent à Dakar en 1989. Le FFA, en tant ONG, a été reconnu officiellement par l’OIF comme l’organisation internationale économique dont le français est la langue de travail ; une façon pour le Canada de préempter l’espace économique francophone. Il a pour vocation le développement des échanges commerciaux, industriels et technologiques et l’amélioration de la coopération entre ses membres. Un certain banquier de la BOAD a d’ailleurs été l’un des heureux récipiendaires de son Prix de la Francophonie Economique de 2003 : il est aujourd’hui à la tête de l’Etat béninois. Le FFA tient, depuis 1993, ses assises en marge de chaque Sommet des Chefs d’Etat. Le comité sénégalais du FFA était-il associé à l’organisation du 1er Forum Economique de la Francophonie de Dakar ? Il y a de quoi perdre son latin dans cet espace francophone !
Spécificité de l’espace économique francophone
En 2004, le président Jacques Chirac décrivait la réalité vivante de la Francophonie : « quelques nations parmi les plus riches du monde, des pays en transition en Europe Centrale et Orientale… Mais aussi des pays du Sud dont les peuple vivent dans la précarité et appellent de notre part un légitime effort ». D’autres organisations étatiques existent sur la planète. L’ASEAN (Association des Nations de l’Asie du Sud-Est) crée en 1967 est une organisation politique, économique et culturelle ; mais les membres habitent sur un territoire géographique proche. D’emblée, les pays d’Amérique Latine ont fait le choix d’un marché commun au sein du Mercosur (1991) ; comme d’ailleurs l’APEC (Zone de Coopération Économique Asie Pacifique). Cette dernière a instauré, en 1999, une carte permettant aux voyageurs d’affaires de se déplacer sans visas. A Dakar, Youssouf Ouédraogo, ancien chef de gouvernement burkinabé pose tout haut la question embarrassante de la libre circulation des personnes : « de quoi a-t-on peur pour mettre en place un visa francophone ? » Dommage que le président français François Hollande et le premier ministre canadien Stephen Harper ont déjà quitté le Sénégal depuis 24 heures. Et Youssouf Ouédraogo de menacer « si on ne veut pas que l’Afrique se tourne ailleurs au détriment de la France, il faut faire quelque chose ». Mais les commerçants africains sont déjà partis faire leurs emplettes à Dubaï et à Guangzhou. Dans cette dernière ville, les chauffeurs de taxi peuvent vous emmener les yeux fermés à « Chocolate City ». Et ce, depuis belle lurette !
De toutes les organisations étatiques, le Commonwealth semble se rapprocher le plus du modèle de l’OIF. En d’autres termes, la Francophonie souffre d’une trop grande disparité géographique ; ce qui devient rédhibitoire pour la création d’un espace de libre-échange économique. L’entité géographique n’est qu’une condition nécessaire mais encore faut-il ensuite créer une zone économique optimale. C’est-à-dire une volonté politique affirmée ou scellée par des Traités ratifiés, d’avoir une monnaie commune, une fiscalité harmonieuse, des réglementations de marchés (du travail, des biens) plus ou moins similaires. Rappelons qu’à l’origine, la francophonie avait pour vocation de rassembler les pays ayant en partage le français. Progressivement, l’OIF s’est métamorphosée en un instrument politique et diplomatique de ses membres influents. Quant à transformer cette entité en une union économique francophone, il serait raisonnable de revoir nos ambitions à la baisse et s’entendre sur le plus petit dénominateur commun.
Prenons garde à ne pas additionner les indicateurs tels que les PIB et les taux de croissance pour faire mousser le potentiel économique de l’espace francophone. Combien de fois n’avions-nous pas entendu le chiffre de 240 millions de locuteurs – projection démographique naturelle à 770 millions en 2050 - ? C’est juste le fruit de la somme du nombre d’habitants de pays membres parlant français ? Personne n’est allé vérifier si 100% de la population s’exprime couramment dans la langue de Molière ! Certes, les enjeux sont énormes. Le rapport Attali – du nom de l’ancienne éminence grise de François Mitterrand – remît au président François Hollande, il y a quelques mois avance 53 propositions « pour faire de l’appartenance à la Francophonie un atout économique pour le 21ème siècle ». Acceptons-en l’augure !
ALEX ZAKA & Coura SENE
Le Forum Economique de la Francophonie (FEF) a ouvert ses travaux dès le lendemain de la clôture du XVème Sommet du même nom. Un rendez-vous de haute importance, s’il en est, pour le Sénégal. Et que le président de la République Macky Sall, lui-même, a tenu à honorer de sa présence. Le maire de Bordeaux Alain Juppé ainsi que le ministre canadien du Développement International et de la Francophonie Christian Paradis ont également répondu à l’invitation. Sans oublier la présence de l’encore Secrétaire Général de l’OIF jusqu’au 31 décembre 2014, en l’occurrence Abdou Diouf.
Dans ses propos liminaires, le Chef de l’Etat sénégalais interpelle son auditoire en ses termes : « au-delà de la langue, quelles facilités pour accompagner les échanges intra-francophones ? » D’où la nécessité de ne pas négliger la dimension économique de cette institution qui représente : 16% du PIB mondial, 14% des réserves mondiales de ressources naturelles et 20% des échanges commerciaux. Il a également mis l’accent sur le rôle d’intégrateur de son pays dans le développement du continent africain. La réalisation d’un grand dessein d’une francophonie « forte de sa langue, sa diversité culturelle et son dynamisme économique » implique nécessairement une distribution des rôles de chaque acteur : aux Etats de créer les conditions et aux secteurs privés d’en donner « corps et âmes ».
Quant au Secrétaire Général Abdou Diouf, il prône la création d’un environnement juridique qui protège les investisseurs, comme condition de réussite de ce projet. D’ailleurs il a rappelé l’action prépondérante de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA). Tandis que l’ancien Premier-Ministre Alain Juppé était plutôt dans le registre de la solidarité avec l’Afrique : « je crois à la Francophonie, à l’Afrique et à la nécessité de resserrer le partenariat entre la France et l’Afrique » a-t-il martelé.
L’originalité du FEF de Dakar tient de l’ampleur et la qualité du panel. Le Sénégal a su tirer profit de la visibilité que lui conférait l’organisation du XVème Sommet de la Francophonie. Le président Macky Sall a gagné son pari : retenir des délégués qui ont assisté au Sommet des Chefs d’Etat et à faire venir d’autres participants. Piloter de main de maître par l’Agence Sénégalaise pour la Promotion des Investissements (APIX) en partenariat avec le groupe d’évènementiel de Richard Attias, l’objectif que s’était fixé la ministre de la Promotion des Investissements Khoudia Mbaye semble aller au-delà de ses espérances. Le pays de la Téranga avait mis en rail un modèle de développement pluriannuel : le Plan Sénégal Emergent (PSE) ; une feuille de route de politique-économique visant l’émergence à l’horizon de 2035. Le FEF était ni plus ni moins un levier qui permettra d’étoffer le réseau et d’obtenir un diagnostic complet de l’espace francophone en un temps record. Pour les retombées immédiates : « la signature de plusieurs accords entre le Sénégal et les entreprises francophones notamment dans le domaine du transport, des infrastructures et de l’habitat ».
Les 80 recommandations issues des deux jours de travaux seront des pièces à verser dans la Charte économique francophone de Dakar. Mais l’économie n’a jamais été le parent pauvre de la Francophonie. A chaque Sommet, l’aspect économique n’a jamais été occulté par la puissance invitante. Comme ce fut le cas à Kinshasa en 2012 où les assises du Forum des Entreprises et Investisseurs du Monde Francophone (FENIMOF) ont précédé d’une semaine la conférence des Chefs d’Etat. Comme les marronniers du printemps, certaines propositions reviennent tous les deux ans. Un seul exemple : la création d’une banque de développement a été reprise par le Directeur Général du Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques (FONSIS) Amadou Hott sous le nom de Banque d’Investissement Francophone (BIF). Il propose deux mécanismes de financement : l’un par le prélèvement de 0,05% du PIB de chaque pays membre qui totalisera 3.600 milliards $ ; l’autre par une ponction de 0,5% des réserves rémunérées par la France. Sauf que tous les membres de la Francophonie ne sont rattachés à la zone Franc !
Le cadre stratégique décennal adopté au Sommet d’Ouagadougou en 2004, résume déjà dans ses grandes lignes les missions de la Francophonie. Il insiste sur le moyen de développer la coopération au service du développement durable. Alors qu’au Québec en 2008, les résolutions portaient sur la gouvernance économique : une adhésion plus large à l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) et la promotion de la responsabilité Sociale des Entreprises (RSE). La plupart de thèmes qui ont été abordés récemment à Dakar ont déjà fait l’objet de propositions lors des Sommets précédents : le soutien de l’entrepreneuriat et la promotion de l’innovation ; les Partenariats Publics Privés (PPP) en Afrique francophone, comme point d’appui au développement des infrastructures.
Dès 1987, lors du IIème Sommet de la Francophonie au Québec, la nécessité de l’organisation d’un espace économique dédié à la francophonie a été actée par les Chefs d’Etat présents. Juste retour des choses, le Forum Francophones des Affaires (FFA) et ses 49 comités nationaux naquirent à Dakar en 1989. Le FFA, en tant ONG, a été reconnu officiellement par l’OIF comme l’organisation internationale économique dont le français est la langue de travail ; une façon pour le Canada de préempter l’espace économique francophone. Il a pour vocation le développement des échanges commerciaux, industriels et technologiques et l’amélioration de la coopération entre ses membres. Un certain banquier de la BOAD a d’ailleurs été l’un des heureux récipiendaires de son Prix de la Francophonie Economique de 2003 : il est aujourd’hui à la tête de l’Etat béninois. Le FFA tient, depuis 1993, ses assises en marge de chaque Sommet des Chefs d’Etat. Le comité sénégalais du FFA était-il associé à l’organisation du 1er Forum Economique de la Francophonie de Dakar ? Il y a de quoi perdre son latin dans cet espace francophone !
Spécificité de l’espace économique francophone
En 2004, le président Jacques Chirac décrivait la réalité vivante de la Francophonie : « quelques nations parmi les plus riches du monde, des pays en transition en Europe Centrale et Orientale… Mais aussi des pays du Sud dont les peuple vivent dans la précarité et appellent de notre part un légitime effort ». D’autres organisations étatiques existent sur la planète. L’ASEAN (Association des Nations de l’Asie du Sud-Est) crée en 1967 est une organisation politique, économique et culturelle ; mais les membres habitent sur un territoire géographique proche. D’emblée, les pays d’Amérique Latine ont fait le choix d’un marché commun au sein du Mercosur (1991) ; comme d’ailleurs l’APEC (Zone de Coopération Économique Asie Pacifique). Cette dernière a instauré, en 1999, une carte permettant aux voyageurs d’affaires de se déplacer sans visas. A Dakar, Youssouf Ouédraogo, ancien chef de gouvernement burkinabé pose tout haut la question embarrassante de la libre circulation des personnes : « de quoi a-t-on peur pour mettre en place un visa francophone ? » Dommage que le président français François Hollande et le premier ministre canadien Stephen Harper ont déjà quitté le Sénégal depuis 24 heures. Et Youssouf Ouédraogo de menacer « si on ne veut pas que l’Afrique se tourne ailleurs au détriment de la France, il faut faire quelque chose ». Mais les commerçants africains sont déjà partis faire leurs emplettes à Dubaï et à Guangzhou. Dans cette dernière ville, les chauffeurs de taxi peuvent vous emmener les yeux fermés à « Chocolate City ». Et ce, depuis belle lurette !
De toutes les organisations étatiques, le Commonwealth semble se rapprocher le plus du modèle de l’OIF. En d’autres termes, la Francophonie souffre d’une trop grande disparité géographique ; ce qui devient rédhibitoire pour la création d’un espace de libre-échange économique. L’entité géographique n’est qu’une condition nécessaire mais encore faut-il ensuite créer une zone économique optimale. C’est-à-dire une volonté politique affirmée ou scellée par des Traités ratifiés, d’avoir une monnaie commune, une fiscalité harmonieuse, des réglementations de marchés (du travail, des biens) plus ou moins similaires. Rappelons qu’à l’origine, la francophonie avait pour vocation de rassembler les pays ayant en partage le français. Progressivement, l’OIF s’est métamorphosée en un instrument politique et diplomatique de ses membres influents. Quant à transformer cette entité en une union économique francophone, il serait raisonnable de revoir nos ambitions à la baisse et s’entendre sur le plus petit dénominateur commun.
Prenons garde à ne pas additionner les indicateurs tels que les PIB et les taux de croissance pour faire mousser le potentiel économique de l’espace francophone. Combien de fois n’avions-nous pas entendu le chiffre de 240 millions de locuteurs – projection démographique naturelle à 770 millions en 2050 - ? C’est juste le fruit de la somme du nombre d’habitants de pays membres parlant français ? Personne n’est allé vérifier si 100% de la population s’exprime couramment dans la langue de Molière ! Certes, les enjeux sont énormes. Le rapport Attali – du nom de l’ancienne éminence grise de François Mitterrand – remît au président François Hollande, il y a quelques mois avance 53 propositions « pour faire de l’appartenance à la Francophonie un atout économique pour le 21ème siècle ». Acceptons-en l’augure !
ALEX ZAKA & Coura SENE