Arusha (Tanzanie) - Le procès de l’ancienne Première dame de Côte d’Ivoire s’est ouvert solennellement le vendredi 26 décembre à Abidjan. Devant la justice de son pays, Simone Gbagbo est poursuivie pour des crimes moins graves que ceux qui sont portés contre elle devant la Cour pénale internationale (CPI). Avec ce dossier, la CPI, qui ne cesse de réclamer le transfert de Simone Gbagbo, est la deuxième juridiction internationale à poursuivre une femme.
En effet, sous d'autres cieux, le Tribunal pénal international (TPIR) a déjà jugé et condamné en première instance l'ancienne ministre de la Famille Pauline Nyiramasuhuko. Les deux dossiers judiciaires ont plus d'un point en commun : des accusations de viol et de massacres dans les deux cas. Parcours de deux mères de famille accusées des crimes les crimes le plus graves.
.
Née en juin 1949 d'un père gendarme, Simone a été, dans sa vie, historienne, linguiste, mais aussi syndicaliste, avant d'être la femme politique qu'elle reste même derrière les barreaux.
En 1990, elle participe, aux côtés de son mari, à la fondation du futur Front populaire ivoirien (FPI).
Après l'accession de Laurent Gbagbo à la présidence, en octobre 2000, cette chrétienne évangélique, reconnue très pratiquante, se retrouvera au cœur des principales décisions de son pays.
Mais le 11 avril 2011, Simone et Laurent Gbagbo sont arrêtés à Abidjan. Fin novembre, le mari est transféré à la Haye.
Le 29 février 2012, la CPI émet un mandat d'arrêt contre Simone Gbagbo, qui ne sera rendu public qu'en novembre de la même année.
Simone Gbagbo, « qui était idéologiquement et professionnellement très proche de son mari, a participé à la mise en œuvre d'un plan devant permettre le maintien au pouvoir de son époux », lit-on dans le mandat d'arrêt émis par la CPI à l'encontre de l'ancienne Première dame.
Abidjan refuse jusqu'ici de livrer Simone Gbagbo à la CPI, soutenant avoir la capacité et la volonté de lui garantir un procès équitable devant la justice de son pays, pour les mêmes faits visés dans l'enquête de la Cour internationale. Ce dont la Cour de La Haye n'est convaincue.
Dans une décision rendue le 11 décembre, la CPI a une nouvelle fois ordonné aux autorités ivoiriennes de lui remettre Simone Gbagbo pour qu'elle réponde des crimes contre l'humanité portés contre elle, dont meurtres, viols, persécution et autres actes inhumains, des crimes commis en Côte d'Ivoire entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011.
Le dossier de l'Ivoirienne n'est pas sans rappeler, par la gravité des crimes, celui de son aînée rwandaise Pauline Nyiramasuhuko, qui attend son procès en appel, même si les parcours des deux femmes sont plutôt différents.
Unique femme à avoir été inculpée par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), Pauline Nyiramasuhuko est née en 1946, dans une modeste famille catholique de Butare, dans le sud du Rwanda.
Après des études de droit terminées sur le tard en 1986, l'ancienne assistante sociale sera adoubée, en avril 1992, ministre de la Famille et de la promotion féminine dans le premier gouvernement multipartite.
Membre du parti du président Juvénal Habyarimana, le MRND, elle sera reconduite dans ses fonctions en 1993 et en 1994 après l'assassinat du chef de l'Etat.
Après la défaite militaire de son gouvernement en juillet 1994, elle se réfugie d'abord au Zaïre de Mubutu Sese Seko, avant de gagner le Kenya.
Mise en cause dans des rapports d'organisations internationales de défense de droits de l'homme, la juriste commence à se défendre dans les médias.
« Si une personne déclare qu'une femme, qu'une mère a tué, alors, je suis prête à lui être confrontée », dira-t-elle dans un entretien avec la BBC, en 1995.
Malgré ces dénégations, elle sera arrêtée au Kenya deux ans plus tard.
Au terme de 10 ans de procès, l'ancienne ministre est condamnée à la prison à vie le 24 juin 2011, après avoir été jugée coupable de crimes de génocide et de crimes contre l'humanité : des massacres et des viols de Tutsis à Butare.
L'ancienne dignitaire, qui se dit victime d'une campagne de dénigrement orchestrée par le régime de l'actuel président Paul Kagame, décide de faire appel.
Selon les prévisions du TPIR, elle pourrait comparaître devant ses juges d'appel au cours de l'année prochaine.
Son procès restera, dans l'histoire, comme le plus long –et sans doute aussi le plus coûteux – de la justice pénale internationale.
RE/od/APA
En effet, sous d'autres cieux, le Tribunal pénal international (TPIR) a déjà jugé et condamné en première instance l'ancienne ministre de la Famille Pauline Nyiramasuhuko. Les deux dossiers judiciaires ont plus d'un point en commun : des accusations de viol et de massacres dans les deux cas. Parcours de deux mères de famille accusées des crimes les crimes le plus graves.
.
Née en juin 1949 d'un père gendarme, Simone a été, dans sa vie, historienne, linguiste, mais aussi syndicaliste, avant d'être la femme politique qu'elle reste même derrière les barreaux.
En 1990, elle participe, aux côtés de son mari, à la fondation du futur Front populaire ivoirien (FPI).
Après l'accession de Laurent Gbagbo à la présidence, en octobre 2000, cette chrétienne évangélique, reconnue très pratiquante, se retrouvera au cœur des principales décisions de son pays.
Mais le 11 avril 2011, Simone et Laurent Gbagbo sont arrêtés à Abidjan. Fin novembre, le mari est transféré à la Haye.
Le 29 février 2012, la CPI émet un mandat d'arrêt contre Simone Gbagbo, qui ne sera rendu public qu'en novembre de la même année.
Simone Gbagbo, « qui était idéologiquement et professionnellement très proche de son mari, a participé à la mise en œuvre d'un plan devant permettre le maintien au pouvoir de son époux », lit-on dans le mandat d'arrêt émis par la CPI à l'encontre de l'ancienne Première dame.
Abidjan refuse jusqu'ici de livrer Simone Gbagbo à la CPI, soutenant avoir la capacité et la volonté de lui garantir un procès équitable devant la justice de son pays, pour les mêmes faits visés dans l'enquête de la Cour internationale. Ce dont la Cour de La Haye n'est convaincue.
Dans une décision rendue le 11 décembre, la CPI a une nouvelle fois ordonné aux autorités ivoiriennes de lui remettre Simone Gbagbo pour qu'elle réponde des crimes contre l'humanité portés contre elle, dont meurtres, viols, persécution et autres actes inhumains, des crimes commis en Côte d'Ivoire entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011.
Le dossier de l'Ivoirienne n'est pas sans rappeler, par la gravité des crimes, celui de son aînée rwandaise Pauline Nyiramasuhuko, qui attend son procès en appel, même si les parcours des deux femmes sont plutôt différents.
Unique femme à avoir été inculpée par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), Pauline Nyiramasuhuko est née en 1946, dans une modeste famille catholique de Butare, dans le sud du Rwanda.
Après des études de droit terminées sur le tard en 1986, l'ancienne assistante sociale sera adoubée, en avril 1992, ministre de la Famille et de la promotion féminine dans le premier gouvernement multipartite.
Membre du parti du président Juvénal Habyarimana, le MRND, elle sera reconduite dans ses fonctions en 1993 et en 1994 après l'assassinat du chef de l'Etat.
Après la défaite militaire de son gouvernement en juillet 1994, elle se réfugie d'abord au Zaïre de Mubutu Sese Seko, avant de gagner le Kenya.
Mise en cause dans des rapports d'organisations internationales de défense de droits de l'homme, la juriste commence à se défendre dans les médias.
« Si une personne déclare qu'une femme, qu'une mère a tué, alors, je suis prête à lui être confrontée », dira-t-elle dans un entretien avec la BBC, en 1995.
Malgré ces dénégations, elle sera arrêtée au Kenya deux ans plus tard.
Au terme de 10 ans de procès, l'ancienne ministre est condamnée à la prison à vie le 24 juin 2011, après avoir été jugée coupable de crimes de génocide et de crimes contre l'humanité : des massacres et des viols de Tutsis à Butare.
L'ancienne dignitaire, qui se dit victime d'une campagne de dénigrement orchestrée par le régime de l'actuel président Paul Kagame, décide de faire appel.
Selon les prévisions du TPIR, elle pourrait comparaître devant ses juges d'appel au cours de l'année prochaine.
Son procès restera, dans l'histoire, comme le plus long –et sans doute aussi le plus coûteux – de la justice pénale internationale.
RE/od/APA