La réconciliation des Ivoiriens n’intéresse pas vraiment Alassane Dramane Ouattara.
Sacrifiant à la tradition qui consiste à adresser un discours à la nation à la veille du nouvel an, le chef de l’Etat laisse percevoir que la réconciliation sera scellée, selon lui, quand la Justice aura condamné les prisonniers politiques pro-Gbagbo qui comparaissent devant la Cour d’assises. «Le démarrage des procès dans le cadre des affaires liées à la crise postélectorale, nous permettra, une fois que justice sera rendue pour tous les concernés, y compris les personnes incriminées par la Commission nationale d’enquêtes, de clore définitivement ce douloureux chapitre de l’histoire de notre pays et de consolider la réconciliation », dit-il.
Mais son discours contraste avec la réalité. Car à ce jour, seules sont poursuivies les personnes proches du président Laurent Gbagbo ou soupçonnées comme telles. Elles sont 83 personnalités dont Simone Gbagbo, accusées d’atteinte à la sûreté de l’Etat et de crimes de guerre. La Justice, depuis 2011, ne s’étant jamais réellement intéressée aux ex-chefs rebelles accusés de crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Ils ont été plutôt récompensés pour avoir œuvré à asseoir Alassane Ouattara à la tête de l’Etat de Côte d’Ivoire avec l’appui de l’armée française et de l’Onu. Depuis 2011, c’est donc la justice des vainqueurs qui sévit sous Ouattara.
On attendait d’Alassane Ouattara qu’il fasse le geste qui apaise en libérant tous les prisonniers politiques civils et militaires. Et qu’il annonce la fin des poursuites judiciaires contre les exilés politiques. Il ne l’a pas fait. Et comme les autres années, tout le monde est resté sur sa faim.
Alassane Ouattara a aussi rassuré les jeunes gens qui ont pris les armes pour qu’il accède à la magistrature suprême. A ceux-là, il a promis de tenir ses promesses quant à leurs primes de guerre. «Nous tiendrons nos engagements grâce à l’accroissement des activités de l’Autorité pour les désarmement, la démobilisation et la réinsertion», a-t-il soutenu en indiquant que plus de 46.000 ex-combattants ont été insérés dans la vie socio-économique.
C’est aussi pourquoi, les observateurs de la vie politique nationale ivoirienne peuvent s’étonner de ce que les actions déployés par son gouvernement pour renforcer la sécurité des populations portent leurs fruits. Comme il s’enorgueillit en félicitant l’armée et les forces de l’ordre. En réalité, ce que M. Ouattara nomme «les poches résiduelles d’insécurité» qu’il veut combattre, ce sont tous ces gens qui ont été recrutés à prendre les armes en vue de son arrivée au pouvoir. Ils constituent aujourd’hui le véritable cauchemar du régime. Certains qui ont essayé de braver le dispositif mis en place pour revendiquer leur dû en payent aujourd’hui le prix.
Robert KRASSAULT
ciurbaine@yahoo.fr
Sacrifiant à la tradition qui consiste à adresser un discours à la nation à la veille du nouvel an, le chef de l’Etat laisse percevoir que la réconciliation sera scellée, selon lui, quand la Justice aura condamné les prisonniers politiques pro-Gbagbo qui comparaissent devant la Cour d’assises. «Le démarrage des procès dans le cadre des affaires liées à la crise postélectorale, nous permettra, une fois que justice sera rendue pour tous les concernés, y compris les personnes incriminées par la Commission nationale d’enquêtes, de clore définitivement ce douloureux chapitre de l’histoire de notre pays et de consolider la réconciliation », dit-il.
Mais son discours contraste avec la réalité. Car à ce jour, seules sont poursuivies les personnes proches du président Laurent Gbagbo ou soupçonnées comme telles. Elles sont 83 personnalités dont Simone Gbagbo, accusées d’atteinte à la sûreté de l’Etat et de crimes de guerre. La Justice, depuis 2011, ne s’étant jamais réellement intéressée aux ex-chefs rebelles accusés de crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Ils ont été plutôt récompensés pour avoir œuvré à asseoir Alassane Ouattara à la tête de l’Etat de Côte d’Ivoire avec l’appui de l’armée française et de l’Onu. Depuis 2011, c’est donc la justice des vainqueurs qui sévit sous Ouattara.
On attendait d’Alassane Ouattara qu’il fasse le geste qui apaise en libérant tous les prisonniers politiques civils et militaires. Et qu’il annonce la fin des poursuites judiciaires contre les exilés politiques. Il ne l’a pas fait. Et comme les autres années, tout le monde est resté sur sa faim.
Alassane Ouattara a aussi rassuré les jeunes gens qui ont pris les armes pour qu’il accède à la magistrature suprême. A ceux-là, il a promis de tenir ses promesses quant à leurs primes de guerre. «Nous tiendrons nos engagements grâce à l’accroissement des activités de l’Autorité pour les désarmement, la démobilisation et la réinsertion», a-t-il soutenu en indiquant que plus de 46.000 ex-combattants ont été insérés dans la vie socio-économique.
C’est aussi pourquoi, les observateurs de la vie politique nationale ivoirienne peuvent s’étonner de ce que les actions déployés par son gouvernement pour renforcer la sécurité des populations portent leurs fruits. Comme il s’enorgueillit en félicitant l’armée et les forces de l’ordre. En réalité, ce que M. Ouattara nomme «les poches résiduelles d’insécurité» qu’il veut combattre, ce sont tous ces gens qui ont été recrutés à prendre les armes en vue de son arrivée au pouvoir. Ils constituent aujourd’hui le véritable cauchemar du régime. Certains qui ont essayé de braver le dispositif mis en place pour revendiquer leur dû en payent aujourd’hui le prix.
Robert KRASSAULT
ciurbaine@yahoo.fr