Au moment où la guerre froide se profile à l'horizon entre l'Amérique et la Russie par le manque de vision, le rétablissement des relations diplomatiques entre Cuba et les Etats Unis d'Amérique se consolide par la qualité de vision avec l'onction du Pape François et la bienveillance de Monsieur Raoul Castro, Président de Cuba.
Denrée rare ou talent inné, la vision est la capacité rationnelle d'un homme de prendre en temps réel la mesure de la gravité des circonstances, interférences, paramètres et enjeux, à l'effet de se projeter dans l'avenir, en faisant preuve d'intelligence, d'observation, d'écoute et d'expérimentation courageuse des stratégies de réduction des risques dans un contexte tendu qui suscite l'inquiétude. La vision permet également à l'homme de ne pas être au balcon mais d'être acteur de la marche du monde.
De 2013 à 2015, le monde assiste à la différence de style et de méthode de gouvernement entre deux grandes nations. Sous produit de l'empire soviétique qui s'est illustré dans l'histoire par la construction du mur de Berlin il y'a 26 ans, a dominé d'une main de fer les démocraties populaires (Allemagne Démocratique, Bulgarie, Hongrie, Pologne, Roumanie et Tchécoslovaquie), a érigé au rang de loi la propagande et le culte de la personnalité, a surveillé de près la liberté d'expression et de culte, la Russie caresse toujours le rêve de rebondir. Elle reconstruit à travers la refondation du patriotisme, la puissance financière axée sur le pétrole, les oligarchies et l'industrie de l'armement.
"La tragédie doit permettre à l'homme d'atteindre la sagesse non de lui servir de guide" disait Robert Kennedy. Beaucoup d'observateurs n'ont pas tiré les enseignements de l'éclatement de l'empire soviétique, de ses faiblesses structurelles avec une monnaie nationale (le rouble) inconvertible et la cohabitation difficile entre populations russes orthodoxes et minorités musulmanes, en quête d'autonomie, de fédéralisme ou d'indépendance.
L’embellie du cours du pétrole a permis à la Russie pendant des années d'avoir les moyens de sa politique d'émergence et de contre poids à l'égard de l'occident. Depuis Juin 2014, le prix du pétrole fond comme neige au soleil, privant le pays d'énormes ressources financières nécessaires à ses ambitions d'expansion économique.
C'est précisément le manque de vision concernant les risques d’effondrement du cours du brut et les conséquences de l'aventure militaire en Crimée et en Ukraine, couplés à la faiblesse d'étude prospective et de réactivité de la banque centrale russe que le rouble décroche de façon vertigineuse. Face à ce début de récession économique, le peuple russe est rassuré que la crise durera deux ans comme si la période d'austérité de 730 jours serait une simple et plaisante hibernation de l'ours, minimisant encore par manque de vision les conséquences immédiates, les effets induits à moyen terme et les impacts négatifs à long terme des sanctions de l'UE et de l'Amérique sur l'économie nationale, notamment le secteur financier, les oligarchies, les populations dont le pouvoir d'achat et le niveau de vie s'étaient considérablement améliorés par le passé.
La normalisation des relations entre l'Amérique, l'Iran, la Chine et Cuba est de loin la meilleure thématique de géostratégie et de rapprochement des peuples d'idéologies et de modes de production antagonistes, sous l'impulsion du premier Président noir américain. La qualité de vision de Barack Obama le prédestine à une sortie par le haut en fin de mandat à travers l'écodiplomatie vertueuse au profit du bon voisinage et de la détente entre pays ennemis d'hier
La quintessence et le bien fondé de la vision d'Obama résident dans le rapport favorable à l'Amérique entre le coût économique de l'affrontement et la rentabilité financière de l'apaisement, de l'ouverture et de la confiance réciproque, largement en faveur de l'économie de marché où la création de richesses est basée sur le capital et le travail.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, la plus grande contribution à l'essor économique des Etats Unis d'Amérique pourrait venir de la profondeur, du rythme et de l'intensité du rapprochement entre le pays de l'Oncle Sam et Cuba, pays satellite de l'ancienne Union Soviétique, allié idéologique et partenaire économique de l'actuelle Russie pour les dix raisons suivantes :
1. A moins de 150 Km des côtes américaines, il y'a beaucoup d'argent à gagner à Cuba dans le tourisme et le commerce;
2. L'espagnol est la seconde langue aux Etats Unis d'Amérique après l'anglais;
3. La langue unit les peuples. Elle véhicule les idées, les valeurs, les traditions, l'art et la culture;
4. Depuis Janvier 2015, les touristes et étudiants américains dansent la salsa sur les plages cubaines, suite au rétablissement des relations diplomatiques entre les deux anciens ennemis, malgré l'embargo qui n'est pas encore levé sur Cuba
4. La fin de l'embargo américain sur Cuba et le rétablissement effectif des relations économiques, commerciales, financières, culturelles, techniques, technologiques et scientifiques permettent la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux. Le processus encourage le passage de l'économie socialiste à l'économie de marché, faisant de Cuba à long terme un allié privilégié de proximité et de bon voisinage dans le giron américain, par conséquent un adversaire idéologique de politique économique contre la Russie, incapable de subventionner, de soutenir et d'appuyer le pays de Raoul Castro comme par le passé à l'époque soviétique;
5. Dans le sillage de la normalisation des relations de bon voisinage entre Cuba et les USA, l'Union Européenne se met en ordre de conquête du marché cubain. Depuis 2008, l'UE a accordé environ 100 millions d'Euro à Cuba dont la croissance économique est faible, avec un taux de croissance du PIB de 1,3% en 2014.
6. L'appui des partenaires techniques et financiers au développement de l'UE et du G20 à Cuba, en appoint à l'aide américaine, desserre le pays de l'emprise économique et financière de la Russie;
7. Le retour massif des cubains de l'extérieur, des investisseurs, industriels et touristes du monde entier à la Havane procure des devises à l'économie cubaine et encourage la transition économique libérale par voie de reformes;
8. La solidarité effective des pays de l'Amérique Latine avec Cuba pendant les moments d'incertitude que le pays a connus, d'embargo et de pénurie en denrées de première nécessité, se transforme en opportunités d'affaires transitant par les firmes américaines, les citoyens américano-cubains et d'autres latinos bien intégrés qui possèdent le capital, le know how et les contacts à Cuba;
9. Le réflexe d'autodéfense des populations cubaines, en terme de comparaison objective entre la pénibilité du travail, les longues queues devant les magasins d'approvisionnement en denrées de première nécessité, la baisse du niveau de vie dans une économie à traction animale à cause de l'embargo depuis 1962, les restrictions à l'époque de la révolution et l'apprentissage via les NTIC de la culture démocratique, de la liberté d'expression et de culte par contagion de la diaspora cubaine et du american way of life;
10. La population cubaine est bien éduquée et formée. L'indice du développement humain durable n'a rien à envier à celui des pays développés.
Laurent Maurice Kouakou
Denrée rare ou talent inné, la vision est la capacité rationnelle d'un homme de prendre en temps réel la mesure de la gravité des circonstances, interférences, paramètres et enjeux, à l'effet de se projeter dans l'avenir, en faisant preuve d'intelligence, d'observation, d'écoute et d'expérimentation courageuse des stratégies de réduction des risques dans un contexte tendu qui suscite l'inquiétude. La vision permet également à l'homme de ne pas être au balcon mais d'être acteur de la marche du monde.
De 2013 à 2015, le monde assiste à la différence de style et de méthode de gouvernement entre deux grandes nations. Sous produit de l'empire soviétique qui s'est illustré dans l'histoire par la construction du mur de Berlin il y'a 26 ans, a dominé d'une main de fer les démocraties populaires (Allemagne Démocratique, Bulgarie, Hongrie, Pologne, Roumanie et Tchécoslovaquie), a érigé au rang de loi la propagande et le culte de la personnalité, a surveillé de près la liberté d'expression et de culte, la Russie caresse toujours le rêve de rebondir. Elle reconstruit à travers la refondation du patriotisme, la puissance financière axée sur le pétrole, les oligarchies et l'industrie de l'armement.
"La tragédie doit permettre à l'homme d'atteindre la sagesse non de lui servir de guide" disait Robert Kennedy. Beaucoup d'observateurs n'ont pas tiré les enseignements de l'éclatement de l'empire soviétique, de ses faiblesses structurelles avec une monnaie nationale (le rouble) inconvertible et la cohabitation difficile entre populations russes orthodoxes et minorités musulmanes, en quête d'autonomie, de fédéralisme ou d'indépendance.
L’embellie du cours du pétrole a permis à la Russie pendant des années d'avoir les moyens de sa politique d'émergence et de contre poids à l'égard de l'occident. Depuis Juin 2014, le prix du pétrole fond comme neige au soleil, privant le pays d'énormes ressources financières nécessaires à ses ambitions d'expansion économique.
C'est précisément le manque de vision concernant les risques d’effondrement du cours du brut et les conséquences de l'aventure militaire en Crimée et en Ukraine, couplés à la faiblesse d'étude prospective et de réactivité de la banque centrale russe que le rouble décroche de façon vertigineuse. Face à ce début de récession économique, le peuple russe est rassuré que la crise durera deux ans comme si la période d'austérité de 730 jours serait une simple et plaisante hibernation de l'ours, minimisant encore par manque de vision les conséquences immédiates, les effets induits à moyen terme et les impacts négatifs à long terme des sanctions de l'UE et de l'Amérique sur l'économie nationale, notamment le secteur financier, les oligarchies, les populations dont le pouvoir d'achat et le niveau de vie s'étaient considérablement améliorés par le passé.
La normalisation des relations entre l'Amérique, l'Iran, la Chine et Cuba est de loin la meilleure thématique de géostratégie et de rapprochement des peuples d'idéologies et de modes de production antagonistes, sous l'impulsion du premier Président noir américain. La qualité de vision de Barack Obama le prédestine à une sortie par le haut en fin de mandat à travers l'écodiplomatie vertueuse au profit du bon voisinage et de la détente entre pays ennemis d'hier
La quintessence et le bien fondé de la vision d'Obama résident dans le rapport favorable à l'Amérique entre le coût économique de l'affrontement et la rentabilité financière de l'apaisement, de l'ouverture et de la confiance réciproque, largement en faveur de l'économie de marché où la création de richesses est basée sur le capital et le travail.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, la plus grande contribution à l'essor économique des Etats Unis d'Amérique pourrait venir de la profondeur, du rythme et de l'intensité du rapprochement entre le pays de l'Oncle Sam et Cuba, pays satellite de l'ancienne Union Soviétique, allié idéologique et partenaire économique de l'actuelle Russie pour les dix raisons suivantes :
1. A moins de 150 Km des côtes américaines, il y'a beaucoup d'argent à gagner à Cuba dans le tourisme et le commerce;
2. L'espagnol est la seconde langue aux Etats Unis d'Amérique après l'anglais;
3. La langue unit les peuples. Elle véhicule les idées, les valeurs, les traditions, l'art et la culture;
4. Depuis Janvier 2015, les touristes et étudiants américains dansent la salsa sur les plages cubaines, suite au rétablissement des relations diplomatiques entre les deux anciens ennemis, malgré l'embargo qui n'est pas encore levé sur Cuba
4. La fin de l'embargo américain sur Cuba et le rétablissement effectif des relations économiques, commerciales, financières, culturelles, techniques, technologiques et scientifiques permettent la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux. Le processus encourage le passage de l'économie socialiste à l'économie de marché, faisant de Cuba à long terme un allié privilégié de proximité et de bon voisinage dans le giron américain, par conséquent un adversaire idéologique de politique économique contre la Russie, incapable de subventionner, de soutenir et d'appuyer le pays de Raoul Castro comme par le passé à l'époque soviétique;
5. Dans le sillage de la normalisation des relations de bon voisinage entre Cuba et les USA, l'Union Européenne se met en ordre de conquête du marché cubain. Depuis 2008, l'UE a accordé environ 100 millions d'Euro à Cuba dont la croissance économique est faible, avec un taux de croissance du PIB de 1,3% en 2014.
6. L'appui des partenaires techniques et financiers au développement de l'UE et du G20 à Cuba, en appoint à l'aide américaine, desserre le pays de l'emprise économique et financière de la Russie;
7. Le retour massif des cubains de l'extérieur, des investisseurs, industriels et touristes du monde entier à la Havane procure des devises à l'économie cubaine et encourage la transition économique libérale par voie de reformes;
8. La solidarité effective des pays de l'Amérique Latine avec Cuba pendant les moments d'incertitude que le pays a connus, d'embargo et de pénurie en denrées de première nécessité, se transforme en opportunités d'affaires transitant par les firmes américaines, les citoyens américano-cubains et d'autres latinos bien intégrés qui possèdent le capital, le know how et les contacts à Cuba;
9. Le réflexe d'autodéfense des populations cubaines, en terme de comparaison objective entre la pénibilité du travail, les longues queues devant les magasins d'approvisionnement en denrées de première nécessité, la baisse du niveau de vie dans une économie à traction animale à cause de l'embargo depuis 1962, les restrictions à l'époque de la révolution et l'apprentissage via les NTIC de la culture démocratique, de la liberté d'expression et de culte par contagion de la diaspora cubaine et du american way of life;
10. La population cubaine est bien éduquée et formée. L'indice du développement humain durable n'a rien à envier à celui des pays développés.
Laurent Maurice Kouakou