L’école ivoirienne est à nouveau en crise. Elèves, étudiants, enseignants (instituteurs, professeurs de lycées, collèges et universités), tout le monde est dans la danse. Et jusque là, les solutions tardent à venir. La Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) ne supporte plus de voir la situation se dégrader ainsi jour après jour. Son secrétaire général, Assi Fulgence Assi, est monté au créneau pour interpeller les autorités en charge de l’éducation et de la formation. Dans un communiqué publié lundi 6 avril 2015, dont copie nous est parvenue, le secrétaire général de la Fesci tient pour responsables de la crise que vit l’école ivoirienne, les autorités de tutelle, qui selon lui, ne sont pas ouvertes aux discussions. « Le bureau de la Fesci a recensé les problèmes des élèves et étudiants qui ont été soumis aux autorités en charge de l'école le 04 Décembre 2014 dans une plate-forme revendicative. Depuis cette date jusqu’à ce jour, nous n'avons remarqué aucune volonté de la part du gouvernement et surtout des ministres en charge de l'éducation et de la formation, d'échanger et de discuter afin de trouver des solutions à nos problèmes », lit-on dans le communiqué. C’est donc cette attitude des ministres de tutelle que le ‘’général AFA’’ qualifie de mépris face aux problèmes des élèves et étudiants, qui a conduit récemment à la grève générale qui a paralysé tout le système scolaire et universitaire ivoirien. Mais, le premier responsable de la Fesci va plus loin, indiquant que c’est le parti au pouvoir, le Rdr, qui alimente cette fronde dans les temples du savoir à travers ses hommes sur le terrain. « Les revendications de la Fesci n'interpellent guère nos autorités qui préfèrent sacrifier l'avenir des milliers d'élèves et étudiants tout en taxant nos revendications de politiques et autres. De même, le mépris et l'insouciance dont font montrent nos ministres de tutelles est savamment nourri depuis la chapelle politique Rdr. Mieux, nous sommes victimes de violences, d'intimidations, de chantages, d'arrestations tous azimuts, etc. », targue-il. Toutefois, il en appelle à la responsabilité des autorités du parti qui a porté Alassane Ouattara au pouvoir, afin que celles-ci se gardent de tenir des propos qui pourraient mettre en mal la quiétude et la tranquillité dans les lycées, collèges, grandes écoles et universités de Côte d’Ivoire. Des propos comme ceux tenus récemment par le SG du Rdr. « La FESCI ne saurait accepter de plus ces propos mensongers, d'incitation à la violence et à la haine de quelque groupement politique que ce soit. Surtout provenant du Rdr, parti politique au pouvoir. Sachant que la quiétude, les meilleures conditions d'études pour une formation de qualité est une préoccupation pour le président de la République, la Fesci demande le rejet pur et simple de l’appel à la dissolution de la Fesci prononcé par Amadou Soumahoro, SG du Rdr », a-t-il interpellé. S’inscrivant dans le départ nouveau annoncé à la réouverture des universités, la Fesci invite les parents d'élèves et étudiants, les partenaires du système éducatif, les ONG, les organisations internationales et nationales, le gouvernement à s’impliquer résolument dans une dynamique de résolution des problèmes qui minent l’école ivoirienne dans les plus brefs délais. Et cela dans l’intérêt de la nation toute entière. Faut-il le rappeler, la plate-forme revendicative de la Fesci prend en compte plusieurs préoccupations des élèves et étudiants. A savoir, l’application du système Lmd dans toutes ses composantes, ce qui implique tout naturellement la disponibilité des moyens et outils de travail tant au niveau des enseignants que des étudiants, la réouverture et l’équipement des laboratoires, des salles de TD et des bibliothèques, l’annulation du projet de suppression du BTS et ses frais de soutenance, la suppression des 10000 FCFA de la carte biométrique des étudiants des grandes écoles, l’attribution des chambres des cités universitaires aux étudiants, etc. et le projet de suppression du repêchage pour les candidats au Bac qui vient d’être mis sous l’éteignoir par le gouvernement.
Elysée LATH
Elysée LATH