C’est son caractère qui fait à chacun sa destinée », disait Cornélius Népos, un historien latin du 1er siècle avant Jésus Christ Plus près de nous, Chartes de Gaulle observait pour sa part que «la difficulté attire l’homme de caractère, car, c’est en l’étreignant qu’il se réalise lui-même ». Dans l’un et l’autre cas, ce que les deux personnages relèvent ici, c’est la responsabilité de l’homme face à sa propre histoire. S’ils ne la battent pas en brèche, ils essaient de relativiser l’idée d’un destin inexorable auquel nul n’échapperait, en lui opposant le principe selon lequel c’est l’homme qui détermine d’une façon ou d’une autre sa propre destinée.
En politique, prise comme telle, cette vérité revient à dire que dans les grands destins, il y a presque toujours une bonne part de soi- même, de son quotient personnel, de son caractère et de la force qu’on met à l’exprimer. Un homme courageux et vaillant, qui ne recule pas devant la menace, les défis, les difficultés ou la douleur, façonne lui-même son destin. Il lui impose une trajectoire forcément à son avantage. Idem pour le sage, l’intègre, l’humaniste, le généreux, le juste, l’humble, le modeste, l’homme dont le principe directeur est le pardon et non la vengeance. Mais l’homme qui est également doté d’un leadership certain, etc.
En Côte d’ivoire, il est très aisé d’identifier l’homme politique’ qui cristallise trait pour trait toutes ces valeurs, puisqu’il s’agit de celui qui préside en ce moment aux destinées des Ivoiriens : Alassane Ouattara. A son propos, on peut être d’accord avec l’artiste-compositeur français, Hector Berlioz, qui disait : « iI faut collectionner les pierres qu’on vous jette. C’est le début du piédestal.»
Car, les pierres - de toutes les tailles et de toutes les aspérités -, l’ancien et unique Premier ministre d’Houphouët-Boigny en a certainement essuyées dans sa carrière politique Elles l’ont (ces pierres) agressé, percuté frappé, heurté. Mais elles se sont toutes affalées autour d’un homme stoïque, un roc, qui ne s’est jamais laissé démonter, sachant très clairement où il allait, mais surtout qu’il forait, comme ces grands encaisseurs du noble art, par surmonter la violence des coups pour en fin de compte reprendre le contrôle du combat et parvenir à la victoire. Le supplicié Ouattara a ainsi pu renverser la vapeur de l’animosité ambiante qui s’abattait sur lui - iI s’en est volontiers servi pour se forger une carapace que peu de gens lui soupçonnaient - pour se hisser à la place où il est en ce moment Hormis sans doute Nelson Mandela, qui a bu jusqu’à la lie le calice des horreurs de Apartheid avant d’en venir à bout, Alassane Ouattara a été persécuté en Côte d’Ivoire comme ne l’a probablement jamais été un homme politique en Afrique.
De 1989, lorsque que feu Houphouët-Boigny lui fit appel pour venir sauver une Côte d’ivoire au bord du gouffre économique, jusqu’à ce qu’il accède au pouvoir, deux décennies plus tard dans les conditions qu’on sait, ses adversaires lui ont appliqué toutes sortes de mesures ou de traitements injustes, violents voire cruels, qui ont souvent outrepassé la simple raison politique pour tomber dans les considérations de très bas-étage, parfois attentatoires à la dignité humaine.
Le fil d’Ariane de la grosse cabale anti-Ouattara
Telle une chape de plomb aux vertus paralysantes, une pernicieuse conspiration a été soigneusement échafaudée par ses- rivaux puis répandue autour de Ouattara, pour lui enlever toute force et envie de conquête du pouvoir d’Etat, comme il en avait manifesté le désir. L’ancien Directeur général adjoint du FMI a ainsi été injurié, calomnié, voué aux gémonies, menacé de mort, mais la cabale anti-Ouattara s’est surtout brodée autour de la négation d’une citoyenneté ivoirienne qu’il aurait usurpée pour se tailler une éligibilité à l’élection présidentielle. «Pour mieux m’exclure du débat politique national, j’ai été tour à tour traité d’étranger, de faussaire, d’usurpateur, d’ennemi de mon pays », avait lancé, la voix étreinte par l’émotion, lors du Forum de la réconciliation, l’arrière-petit-fils de l’Empereur Sékou Ouattara, fondateur de l’Empire de. Kong. Et le fis de Nabintou Cissé de poursuivre : « Depuis plus de 8 ans, on a cherché par tous les moyens à constituer des dossiers dits "en béton" pour m’accabler et faire éclater une soi-disant vérité. On a dépensé une fortune, de l’argent public et on n’a rien trouvé parce qu’il n’y avait rien à trouver. Je ne me suis jamais prévalu d’une autre nationalité que la mienne. Je suis Ivoirien à titre exclusif. C’est donc à juste titre que je considère être en droit de réclamer la reconnaissance de ma citoyenneté pleine et entière puisqu’il est juridiquement prouvé que je suis Ivoirien et que je suis éligible». Et l’homme de poser, dans la foulée, cette pathétique question, qui a marqué à l’époque plus d’un esprit «Mes grands- parents sont Ivoiriens de naissance, mes frères et sœurs sont tous Ivoiriens de naissance. Tous ont leur certificat de nationalité ivoirienne, sauf moi. Que suis-je alors ? Qu’ai- je donc fait pour être différent ? ». Terribles interrogations que celles-la, dont la teneur, pour tenir de absurde, n’en a pas moins ouvert une autre série d’interrogations du même type, que l’inspirateur du RDR a étalé à la face du monde, à cette même occasion du Forum : « Est-ce normal qu’on ait cherché à kidnapper mon épouse le mardi 3 octobre 2000 et à nous tuer le 26 octobre 2000 (...) qu’on traque mes proches, qu’on poursuive et assassine tant de militants et sympathisants du RDR ? », a interrogé l’orateur face à un auditoire contrit devant tant de bêtise humaine déversée sur une seule personne.
Au chapitre des actions punitives entreprises contre l’ancien collaborateur de Michel Camdessus, on a aussi en mémoire, outre le fait qu’il ait été contraint à l’exil, au lendemain du coup d’Etat manqué de septembre 2002, laissant derrière lui des milliers de militants livrés à la vindicte répressive de la soldatesque de Laurent Gbagbo, et que sa résidence de Cocody Ambassades ait été incendiée par les mêmes sbires qui venaient d’assassiner le général Robert Guéi, cette odieuse profanation de la tombe de sa génitrice, dame Nabintou Cissé, dans la nuit du 19 décembre 2005. Un acte ignoble, dont le caractère barbare a mis bien des sensibilités à rude épreuve et montré à quel point la haine contre Alassane Ouattara avait pris des proportions insoupçonnées sous le régime de la Refondation.
Un régime qui avait la sinistre particularité de crier haut et fort son aversion pour l’enfant de Kong. A commencer par son premier garant, Laurent Gbagbo, qui ne s’était donné aucun mal lors du Forum de la réconciliation nationale, pour confesser, à la surprise générale, que l’article 35 de la Constitution avait été conçu dans le seul but d’éliminer Alassane Ouattara de la course à l’élection présidentielle -Un aveu de taille qui a sans doute constitué le fil d’Ariane de la grosse cabale anti- Ouattara que l’époux de Simone Gbagbo a déroulé avant et après son accession au pouvoir d’Etat en 2000, puis pendant ses dix ans de règne. Pour promouvoir l’idée d’un « étranger » qui voulait vendre la Côte d’ivoire aux étrangers (notamment à la France), qui ne se souvient alors de la campagne de dénigrement systématique lancée, à travers une presse bleue truffée de barbouzes de la plume, contre le célèbre économiste. Trainé dans la boue, livré à la vindicte populaire de militants fanatisés, diffamés à tout vent par une horde de malappris désœuvrés, qui s’égosillaient dans les “parlements" et “agoras" de sombre mémoire, Ouattara a trinqué jusqu’à la dernière goutte sans broncher. Tant que c’était de viles sornettes proférées à tue-tête pour donner une contenance politique factice à un Laurent Gbagbo empêtré dans une tâche présidentielle visiblement trop compliquée pour ce sans-grade en matière de gouvernance, les choses glissaient sur la cuirasse désormais blindée du fils de Dramane Ouattara.
La détermination du descendant de Famagan
Mais tout le monde s’en est vite rendu compte, la marque définitoire du Machiavel des lagunes et de son régime, c’était avant tout leur peu de considération pour la vie humaine, notamment des hommes et femmes de ce pays soupçonnés de sympathie politique ou, malheureusement par-dessus tout, d’appartenir à la même communauté ethno-religieuse du natif de Dimbokro. Pour atteindre Ouattara — mais surtout pour amenuiser ses chances d’accès à la magistrature suprême - toutes les cruautés étaient donc permises. On assistera, ainsi, à travers une catégorisation des Ivoiriens, prolongée d’une xénophobie aveugle contre les ressortissants de la sous-région ouest-africaine, à une chasse aux "longs boubous”, dont les cartes d’identité étaient systématiquement déchirées au moindre contrôle policier, à des répressions violentes, parfois mortelles, contre les porteurs de patronyme à consonance nordique, comme Ouattara. Le charnier, avec ses 57 cadavres découverts, le 26 octobre 2000, amoncelés dans une clairière du quartier de Yopougon par la soldatesque du tout nouveau pouvoir dont Gbagbo venait de s’emparer, est te symbole le plus dramatique de cette furia sauvage contre Alassane Ouattara et la population qui s’identifiait à lui. Mais, il y a également qu’entre les tueries dès 4,5 et 6 mars 2004 perpétrées contre des militants qui s’apprêtaient, à organiser une marche pour réclamer; l’application dos Accords politiques de Marcoussis et celles de terrible mémoire des 7 femmes tuées à Abobo pendant la crise postélectorale, plus de 10.000 vies humaines, sur des bases politico-ethno- religieuses, ont été gratuitement détruites par les ex-FDS de Gbagbo dans le but d’atteindre, de blesser, Alassane Ouattara, dans sa chair, et lui ôter toute envie de continuer à nourrir ses ambitions présidentielles. La crise postélectorale qui s’est rapidement muée en guerre, du fait du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite électorale, qui a vu Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et la quasi-totalité des responsables du RHDP confinés pendant quatre longs mois dans un hôtel, obéissait à ce noir dessein : faire reculer Alassane Ouattara.
Ouattara n’a jamais baissé les bras
Las ! C’était sans compter avec la détermination du descendant de Famagan. L’intrépide Ouattara, tel un gladiateur de la Rome antique dans l’arène face à des bêtes féroces, ne se laissera pas impressionner par ses ‘’ennemis”, et décidera de les affronter. D’ailleurs, les enjeux d’une telle posture lui en laissaient- ils le choix ? « Mon combat est pour la dignité des Ivoiriens, de tous les Ivoiriens qu’ils soient du Nord, du Sud, de l’Est ou de l’ouest; qu’ils soient métis ou qu’ils aient acquis la nationalité ivoirienne par naturalisation (...) Notre lutte contre l’arbitraire et l’exclusion doit être poursuivie aussi pour honorer la mémoire de tous les Ivoiriens qui ont payé de leur vie leur refus d’une citoyenneté à deux vitesses (...) Nous ne devons pas baisser les bras », situera-t-il l’opinion lors du Forum.
Eh bien, Ouattara n’a jamais baissé les bras I Même pas quand il a dû s’éloigner de sa terre, natale et des millions de compatriotes acquis à la cause qu’il symbolise, il les a levés haut et, le torse en avant, y est allé à fond dans ce qu’il a toujours considéré comme un devoir pour le citoyen ivoirien qu’il est et que tant de personnes se sont échinées à lui nier : se mettre au service de ses compatriotes. « J’aime mon pays. Je l’aime profondément. J’ai une ambition : faire de la Côte d’ivoire une véritable société démocratique, respectueuse des droits humains et de la liberté des individus, apte à inventer et à initier des changements. Ce qui implique la reconnaissance et le respect de l’autre, la participation de tous à la vie nationale, une société de bien-être et de" progrès », a ajouté l’ancien et unique Premier ministre d’Houphouët-Boigny. Au vu des quelques quatre années de gestion de son pays, on ne peut pas dire qu’il ait eu tort de faire montre de tant de ténacité. C’est un auteur ukrainien qui le disait : « Il n’y a que les grands buts qui forment de grands caractères».
En politique, prise comme telle, cette vérité revient à dire que dans les grands destins, il y a presque toujours une bonne part de soi- même, de son quotient personnel, de son caractère et de la force qu’on met à l’exprimer. Un homme courageux et vaillant, qui ne recule pas devant la menace, les défis, les difficultés ou la douleur, façonne lui-même son destin. Il lui impose une trajectoire forcément à son avantage. Idem pour le sage, l’intègre, l’humaniste, le généreux, le juste, l’humble, le modeste, l’homme dont le principe directeur est le pardon et non la vengeance. Mais l’homme qui est également doté d’un leadership certain, etc.
En Côte d’ivoire, il est très aisé d’identifier l’homme politique’ qui cristallise trait pour trait toutes ces valeurs, puisqu’il s’agit de celui qui préside en ce moment aux destinées des Ivoiriens : Alassane Ouattara. A son propos, on peut être d’accord avec l’artiste-compositeur français, Hector Berlioz, qui disait : « iI faut collectionner les pierres qu’on vous jette. C’est le début du piédestal.»
Car, les pierres - de toutes les tailles et de toutes les aspérités -, l’ancien et unique Premier ministre d’Houphouët-Boigny en a certainement essuyées dans sa carrière politique Elles l’ont (ces pierres) agressé, percuté frappé, heurté. Mais elles se sont toutes affalées autour d’un homme stoïque, un roc, qui ne s’est jamais laissé démonter, sachant très clairement où il allait, mais surtout qu’il forait, comme ces grands encaisseurs du noble art, par surmonter la violence des coups pour en fin de compte reprendre le contrôle du combat et parvenir à la victoire. Le supplicié Ouattara a ainsi pu renverser la vapeur de l’animosité ambiante qui s’abattait sur lui - iI s’en est volontiers servi pour se forger une carapace que peu de gens lui soupçonnaient - pour se hisser à la place où il est en ce moment Hormis sans doute Nelson Mandela, qui a bu jusqu’à la lie le calice des horreurs de Apartheid avant d’en venir à bout, Alassane Ouattara a été persécuté en Côte d’Ivoire comme ne l’a probablement jamais été un homme politique en Afrique.
De 1989, lorsque que feu Houphouët-Boigny lui fit appel pour venir sauver une Côte d’ivoire au bord du gouffre économique, jusqu’à ce qu’il accède au pouvoir, deux décennies plus tard dans les conditions qu’on sait, ses adversaires lui ont appliqué toutes sortes de mesures ou de traitements injustes, violents voire cruels, qui ont souvent outrepassé la simple raison politique pour tomber dans les considérations de très bas-étage, parfois attentatoires à la dignité humaine.
Le fil d’Ariane de la grosse cabale anti-Ouattara
Telle une chape de plomb aux vertus paralysantes, une pernicieuse conspiration a été soigneusement échafaudée par ses- rivaux puis répandue autour de Ouattara, pour lui enlever toute force et envie de conquête du pouvoir d’Etat, comme il en avait manifesté le désir. L’ancien Directeur général adjoint du FMI a ainsi été injurié, calomnié, voué aux gémonies, menacé de mort, mais la cabale anti-Ouattara s’est surtout brodée autour de la négation d’une citoyenneté ivoirienne qu’il aurait usurpée pour se tailler une éligibilité à l’élection présidentielle. «Pour mieux m’exclure du débat politique national, j’ai été tour à tour traité d’étranger, de faussaire, d’usurpateur, d’ennemi de mon pays », avait lancé, la voix étreinte par l’émotion, lors du Forum de la réconciliation, l’arrière-petit-fils de l’Empereur Sékou Ouattara, fondateur de l’Empire de. Kong. Et le fis de Nabintou Cissé de poursuivre : « Depuis plus de 8 ans, on a cherché par tous les moyens à constituer des dossiers dits "en béton" pour m’accabler et faire éclater une soi-disant vérité. On a dépensé une fortune, de l’argent public et on n’a rien trouvé parce qu’il n’y avait rien à trouver. Je ne me suis jamais prévalu d’une autre nationalité que la mienne. Je suis Ivoirien à titre exclusif. C’est donc à juste titre que je considère être en droit de réclamer la reconnaissance de ma citoyenneté pleine et entière puisqu’il est juridiquement prouvé que je suis Ivoirien et que je suis éligible». Et l’homme de poser, dans la foulée, cette pathétique question, qui a marqué à l’époque plus d’un esprit «Mes grands- parents sont Ivoiriens de naissance, mes frères et sœurs sont tous Ivoiriens de naissance. Tous ont leur certificat de nationalité ivoirienne, sauf moi. Que suis-je alors ? Qu’ai- je donc fait pour être différent ? ». Terribles interrogations que celles-la, dont la teneur, pour tenir de absurde, n’en a pas moins ouvert une autre série d’interrogations du même type, que l’inspirateur du RDR a étalé à la face du monde, à cette même occasion du Forum : « Est-ce normal qu’on ait cherché à kidnapper mon épouse le mardi 3 octobre 2000 et à nous tuer le 26 octobre 2000 (...) qu’on traque mes proches, qu’on poursuive et assassine tant de militants et sympathisants du RDR ? », a interrogé l’orateur face à un auditoire contrit devant tant de bêtise humaine déversée sur une seule personne.
Au chapitre des actions punitives entreprises contre l’ancien collaborateur de Michel Camdessus, on a aussi en mémoire, outre le fait qu’il ait été contraint à l’exil, au lendemain du coup d’Etat manqué de septembre 2002, laissant derrière lui des milliers de militants livrés à la vindicte répressive de la soldatesque de Laurent Gbagbo, et que sa résidence de Cocody Ambassades ait été incendiée par les mêmes sbires qui venaient d’assassiner le général Robert Guéi, cette odieuse profanation de la tombe de sa génitrice, dame Nabintou Cissé, dans la nuit du 19 décembre 2005. Un acte ignoble, dont le caractère barbare a mis bien des sensibilités à rude épreuve et montré à quel point la haine contre Alassane Ouattara avait pris des proportions insoupçonnées sous le régime de la Refondation.
Un régime qui avait la sinistre particularité de crier haut et fort son aversion pour l’enfant de Kong. A commencer par son premier garant, Laurent Gbagbo, qui ne s’était donné aucun mal lors du Forum de la réconciliation nationale, pour confesser, à la surprise générale, que l’article 35 de la Constitution avait été conçu dans le seul but d’éliminer Alassane Ouattara de la course à l’élection présidentielle -Un aveu de taille qui a sans doute constitué le fil d’Ariane de la grosse cabale anti- Ouattara que l’époux de Simone Gbagbo a déroulé avant et après son accession au pouvoir d’Etat en 2000, puis pendant ses dix ans de règne. Pour promouvoir l’idée d’un « étranger » qui voulait vendre la Côte d’ivoire aux étrangers (notamment à la France), qui ne se souvient alors de la campagne de dénigrement systématique lancée, à travers une presse bleue truffée de barbouzes de la plume, contre le célèbre économiste. Trainé dans la boue, livré à la vindicte populaire de militants fanatisés, diffamés à tout vent par une horde de malappris désœuvrés, qui s’égosillaient dans les “parlements" et “agoras" de sombre mémoire, Ouattara a trinqué jusqu’à la dernière goutte sans broncher. Tant que c’était de viles sornettes proférées à tue-tête pour donner une contenance politique factice à un Laurent Gbagbo empêtré dans une tâche présidentielle visiblement trop compliquée pour ce sans-grade en matière de gouvernance, les choses glissaient sur la cuirasse désormais blindée du fils de Dramane Ouattara.
La détermination du descendant de Famagan
Mais tout le monde s’en est vite rendu compte, la marque définitoire du Machiavel des lagunes et de son régime, c’était avant tout leur peu de considération pour la vie humaine, notamment des hommes et femmes de ce pays soupçonnés de sympathie politique ou, malheureusement par-dessus tout, d’appartenir à la même communauté ethno-religieuse du natif de Dimbokro. Pour atteindre Ouattara — mais surtout pour amenuiser ses chances d’accès à la magistrature suprême - toutes les cruautés étaient donc permises. On assistera, ainsi, à travers une catégorisation des Ivoiriens, prolongée d’une xénophobie aveugle contre les ressortissants de la sous-région ouest-africaine, à une chasse aux "longs boubous”, dont les cartes d’identité étaient systématiquement déchirées au moindre contrôle policier, à des répressions violentes, parfois mortelles, contre les porteurs de patronyme à consonance nordique, comme Ouattara. Le charnier, avec ses 57 cadavres découverts, le 26 octobre 2000, amoncelés dans une clairière du quartier de Yopougon par la soldatesque du tout nouveau pouvoir dont Gbagbo venait de s’emparer, est te symbole le plus dramatique de cette furia sauvage contre Alassane Ouattara et la population qui s’identifiait à lui. Mais, il y a également qu’entre les tueries dès 4,5 et 6 mars 2004 perpétrées contre des militants qui s’apprêtaient, à organiser une marche pour réclamer; l’application dos Accords politiques de Marcoussis et celles de terrible mémoire des 7 femmes tuées à Abobo pendant la crise postélectorale, plus de 10.000 vies humaines, sur des bases politico-ethno- religieuses, ont été gratuitement détruites par les ex-FDS de Gbagbo dans le but d’atteindre, de blesser, Alassane Ouattara, dans sa chair, et lui ôter toute envie de continuer à nourrir ses ambitions présidentielles. La crise postélectorale qui s’est rapidement muée en guerre, du fait du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite électorale, qui a vu Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et la quasi-totalité des responsables du RHDP confinés pendant quatre longs mois dans un hôtel, obéissait à ce noir dessein : faire reculer Alassane Ouattara.
Ouattara n’a jamais baissé les bras
Las ! C’était sans compter avec la détermination du descendant de Famagan. L’intrépide Ouattara, tel un gladiateur de la Rome antique dans l’arène face à des bêtes féroces, ne se laissera pas impressionner par ses ‘’ennemis”, et décidera de les affronter. D’ailleurs, les enjeux d’une telle posture lui en laissaient- ils le choix ? « Mon combat est pour la dignité des Ivoiriens, de tous les Ivoiriens qu’ils soient du Nord, du Sud, de l’Est ou de l’ouest; qu’ils soient métis ou qu’ils aient acquis la nationalité ivoirienne par naturalisation (...) Notre lutte contre l’arbitraire et l’exclusion doit être poursuivie aussi pour honorer la mémoire de tous les Ivoiriens qui ont payé de leur vie leur refus d’une citoyenneté à deux vitesses (...) Nous ne devons pas baisser les bras », situera-t-il l’opinion lors du Forum.
Eh bien, Ouattara n’a jamais baissé les bras I Même pas quand il a dû s’éloigner de sa terre, natale et des millions de compatriotes acquis à la cause qu’il symbolise, il les a levés haut et, le torse en avant, y est allé à fond dans ce qu’il a toujours considéré comme un devoir pour le citoyen ivoirien qu’il est et que tant de personnes se sont échinées à lui nier : se mettre au service de ses compatriotes. « J’aime mon pays. Je l’aime profondément. J’ai une ambition : faire de la Côte d’ivoire une véritable société démocratique, respectueuse des droits humains et de la liberté des individus, apte à inventer et à initier des changements. Ce qui implique la reconnaissance et le respect de l’autre, la participation de tous à la vie nationale, une société de bien-être et de" progrès », a ajouté l’ancien et unique Premier ministre d’Houphouët-Boigny. Au vu des quelques quatre années de gestion de son pays, on ne peut pas dire qu’il ait eu tort de faire montre de tant de ténacité. C’est un auteur ukrainien qui le disait : « Il n’y a que les grands buts qui forment de grands caractères».